24/06 Le cours de l’argent rebondit à 36 $: un fragile répit entre trêve géopolitique et hésitation monétaire

En bref :

• Le cours de l'argent s'échange autour de 36,10 $ l'once après un effacement partiel de ses pertes

• La trêve entre Israël et l'Iran affaiblit la demande pour les actifs refuges

• La Réserve fédérale envisage une baisse de taux dès juillet, selon plusieurs membres influents

• Les investisseurs attendent l’audition de Jerome Powell au Congrès pour confirmer l’orientation future

La détente au Proche-Orient atténue les tensions sur les marchés

Mardi matin, le cours de l'argent se stabilisait autour des 36,10 dollars, dans un climat marqué par un regain de prudence après des mouvements baissiers. Cette reprise modérée s’est amorcée dans la foulée d’une annonce de cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, confirmée par l’ancien président américain Donald Trump.

Ce répit géopolitique a entraîné une diminution de la demande pour les actifs de protection, poussant plusieurs métaux à la baisse lors des dernières séances. L'argent, souvent prisé en période d'instabilité, a logiquement vu ses positions longues reculer avant de se redresser légèrement en séance asiatique.

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Le déclencheur de cette trêve diplomatique est survenu après des tirs de missiles iraniens en direction de la base américaine d’Al Udeid au Qatar. Selon les autorités locales, l'attaque a été neutralisée à temps, l’installation ayant été évacuée en amont.

La Fed prépare le terrain pour un assouplissement monétaire

L’évolution du cours de l’argent est également influencée par les perspectives monétaires aux États-Unis. La vice-présidente de la Réserve fédérale pour la supervision, Michelle Bowman, a laissé entendre qu'une baisse des taux pourrait intervenir dès juillet.

Dans son intervention de lundi, Bowman a souligné que l’inflation semble revenir progressivement vers les 2 %, objectif de long terme de la Fed. Elle a également relativisé l’impact inflationniste des droits de douane, laissant penser qu’un relâchement des conditions financières pourrait s’opérer rapidement.

La nature non rémunératrice de l’argent pourrait redevenir un atout dans un environnement de rendements réels en repli, notamment si les obligations d’État poursuivent leur correction.

Selon notre expert : Le calme apparent dissimule une tempête monétaire imminente…

Vers une position plus conciliante de la Fed ?

À cette dynamique s’ajoute l’intervention de Christopher Waller, gouverneur de la Fed, vendredi dernier. Ce dernier a lui aussi évoqué la possibilité d’un début de cycle de baisse de taux dès le mois prochain. Cette perspective semble toutefois freinée par le président Jerome Powell, qui temporise : la politique actuelle restera inchangée tant que les indicateurs d’emploi et d’inflation ne montreront pas de signaux supplémentaires de stabilisation.

L’intervention de Jerome Powell devant le Congrès, prévue ce mardi et mercredi, pourrait offrir des indices concrets sur la trajectoire de la politique monétaire américaine. Les opérateurs attendent donc une confirmation — ou non — des anticipations de détente qui circulent sur les marchés.

Une configuration technique sous surveillance

Les analystes observent désormais avec attention la capacité de l'argent à maintenir son seuil technique des 36 dollars. Un franchissement haussier durable pourrait raviver l’appétit des investisseurs, notamment si les tensions géopolitiques demeurent contenues et que la Fed concrétise son virage monétaire.

La volatilité devrait rester présente ces prochains jours, en fonction des signaux envoyés par la banque centrale et de l’évolution du contexte international. Entre incertitudes économiques et éclaircies diplomatiques, le cours de l'argent reste plus que jamais au centre du jeu.