Face aux taxes américaines, la Chine contre-attaque avec les terres rares. Une guerre silencieuse aux conséquences mondiales se dessine.
Le 10 avril 2025, Pékin enclenche une riposte tarifaire de 34% sur les produits américains, activée à peine 24 heures avant l’entrée en vigueur de nouvelles taxes décidées par Washington. Une temporalité tout sauf anodine, qui bouscule les marchés et reflète une stratégie finement construite. Sur les places boursières, l’impact est immédiat : les valeurs technologiques perdent 2,3%, selon Bloomberg.
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En choisissant la veille des annonces américaines pour dévoiler sa propre mesure, la Chine envoie un message clair : elle entend reprendre la main dans l’affrontement commercial. Pour Donald Trump, architecte d’un protectionnisme assumé, cette réponse marque un tournant. L’équilibre fragile de la guerre des droits de douane bascule désormais vers un terrain où les ressources critiques prennent le pas sur les taxes traditionnelles.
Plus qu’une réponse fiscale, Pékin engage un levier stratégique redoutable : les terres rares. En suspendant les licences commerciales de six entreprises américaines majeures, la Chine resserre l’étau autour de composants indispensables aux technologies modernes. Cette offensive s’inscrit dans une logique de pression diplomatique, en apparence discrète mais parfaitement lisible : faire des matériaux critiques un outil de pouvoir.
Depuis décembre 2023, la montée en intensité est manifeste. Elle débute par des restrictions technologiques, s’élargit avec l’interdiction d’exportation de gallium, germanium et antimoine, et s’accentue désormais avec un encadrement plus strict des exportations. Officiellement, la « sécurité nationale » sert de justification. En coulisses, l’objectif réel semble tout autre : gagner du terrain dans une guerre d’usure commerciale, sans enclencher un conflit frontal.
Derrière leur nom technique, ces 17 éléments chimiques sont omniprésents dans l’économie moderne. Loin d’être anecdotiques, ils sont au cœur :
de l’innovation technologique : 93% des appareils connectés en intègrent ;
de la transition énergétique : batteries, éoliennes, panneaux solaires les nécessitent ;
des systèmes militaires : ils entrent dans la fabrication de capteurs, radars et équipements avancés.
Le paradoxe réside dans leur apparente invisibilité. Ces matériaux, essentiels à la fabrication de composants de haute précision, échappent à la perception du grand public. La Chine contrôle près de 90% du raffinage mondial, non pas grâce à ses gisements, mais en raison d’une maîtrise industrielle avancée. Une supériorité technique difficile à rattraper pour les économies occidentales, pourtant conscientes depuis longtemps de cette vulnérabilité.
Le précédent de 2010 reste dans toutes les mémoires : en quelques mois, les prix de certaines terres rares avaient explosé de 4000%. Aujourd’hui encore, peu d’alternatives viables existent. Développer des chaînes d’extraction et de raffinage demande entre 8 et 12 ans, mobilise des investissements massifs et soulève des défis environnementaux complexes. En attendant, la dépendance persiste, notamment pour les États-Unis, dont 68% de l’industrie technologique pourrait être affectée par les restrictions actuelles.
À cette vulnérabilité s’ajoute l’effet domino sur les chaînes de production mondiales. De l’électronique grand public à l’automobile, en passant par les semi-conducteurs, les impacts potentiels s’accumulent. Les entreprises les plus exposées revoient leurs plans d’approvisionnement dans l’urgence, tandis que certains gouvernements commencent à envisager des réserves stratégiques de terres rares, comme on le ferait pour le pétrole.
La méthode chinoise repose sur un ciblage chirurgical. En frappant là où la dépendance américaine est maximale, Pékin évite un affrontement économique direct tout en causant des perturbations systémiques. Cette stratégie asymétrique minimise les risques pour l’économie chinoise, tout en mettant la pression sur les piliers industriels adverses. Les effets se propagent déjà vers des secteurs comme l’automobile, la high-tech ou encore la défense.
Ce calcul géopolitique repose sur une évaluation froide : les États-Unis supporteront plus lourdement les conséquences économiques d’un affrontement prolongé. À mesure que la guerre commerciale glisse vers une guerre technologique invisible, les droits de douane ne sont plus qu’une façade. Ce sont désormais les ressources critiques qui définissent les règles du jeu.
Selon notre expert : Ce que la Chine vient de faire avec les terres rares pourrait bouleverser les marchés technologiques du monde entier !
Washington dispose de stocks de terres rares permettant de tenir environ 18 mois. Au-delà, les alternatives sont limitées. Des initiatives émergent en Australie, au Vietnam ou au Canada, avec des investissements dans l’extraction et le raffinage. Mais aucun de ces projets ne pourra véritablement compenser l’absence de l’offre chinoise avant 2028 ou 2030.
En attendant, la tension monte. La géopolitique des ressources s’installe comme nouveau champ de bataille économique, remettant en question les logiques classiques d’échange et de coopération. Ce déplacement des rapports de force pourrait redessiner durablement les équilibres mondiaux.
Les répercussions ne s’arrêtent pas à la rivalité sino-américaine. L’Union européenne dépend à 76% des importations chinoises de terres rares, une situation qui fragilise directement ses industries clés. Les fabricants d’électronique, les constructeurs automobiles ou les producteurs d’énergie verte subissent de plein fouet l’incertitude qui plane sur l’approvisionnement.
Des pertes potentielles de 12 milliards d’euros par an sont évoquées en cas de rupture prolongée des chaînes logistiques. Dans un climat de tension inflationniste, cette pression supplémentaire complique la relance économique du Vieux Continent. Entre les lignes tarifaires et les frontières minières, la guerre commerciale révèle une interdépendance que beaucoup avaient sous-estimée.
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