Le CAC 40 s'approche de son record de mai 2024, malgré la dégradation de la note de la France par S&P

En bref

• Le CAC 40 s'approche de son record de mai 2024, malgré une dégradation surprise de la note française par S&P.

• La dynamique haussière s’explique par la performance de Tokyo, le rebond de Wall Street et la résilience des valeurs du luxe.

• Kering et L’Oréal annoncent un partenariat stratégique majeur dans la beauté haut de gamme.

• Le contexte macroéconomique reste tendu : croissance chinoise en berne, blocage budgétaire américain, tensions commerciales.

• Forvia décroche après des résultats ternes, Sanofi essuie un revers réglementaire en Europe.

Alors que les marchés mondiaux affichent un regain d’optimisme, le CAC 40 se rapproche dangereusement de son plus haut historique atteint en mai 2024. Tiré par des performances solides à Tokyo et un rebond de Wall Street, l’indice parisien progresse à l’ouverture de ce 20 octobre, flirtant avec les 8 230 points.

A lire aussi : Les marchés atteignent des sommets historiques, mais un effondrement de la monnaie mondiale pourrait propulser l’or au-delà de 6 000 € l’once.

Un rally porté par l’Asie et Wall Street

La séance débute sur une note positive à Paris, avec une hausse initiale de 0,65 %, soutenant le CAC 40 au-delà des 8 200 points, à seulement quelques encablures de son record absolu à 8 259,19 points. Cette progression s’inscrit dans un contexte mondial marqué par un envol du Nikkei japonais (+3,37 %), stimulant l’appétit pour le risque des investisseurs européens.

Aux États-Unis, la tendance reste également haussière malgré l’impasse politique. Le S&P 500 gagne 0,53 %, le Dow Jones grimpe de 0,52 % et le Nasdaq enregistre une progression équivalente. Les marchés américains semblent ignorer pour l’instant les conséquences économiques potentielles du shutdown, pourtant toujours en cours.

La note de la France abaissée, sans panique sur les marchés

Contre toute attente, S&P Global Ratings a annoncé vendredi soir une révision à la baisse de la note souveraine de la France, passée de AA- à A+. Cette décision, hors calendrier, reflète les inquiétudes croissantes liées à l'absence de mesures structurelles pour freiner la dérive des finances publiques.

L’agence souligne que le climat politique actuel nuit à la visibilité économique, notamment en matière d’investissement et de consommation. Malgré cela, les marchés restent pour l’heure insensibles à cette dégradation, ce qui souligne la robustesse actuelle de la cote parisienne.

Croissance chinoise en perte de vitesse

Le ralentissement économique en Chine vient cependant tempérer les perspectives mondiales. L’activité du troisième trimestre progresse au rythme le plus lent depuis un an, affectée par la persistance de la crise immobilière et les tensions commerciales avec Washington. Cette situation renforce la pression sur Pékin pour accentuer ses mesures de soutien à la demande intérieure.

Le luxe donne le tempo à Paris

Le compartiment du luxe, poids lourd du CAC 40, reste moteur. Kering bondit de 4,30 % à 322,90 euros après l’annonce d’un accord stratégique majeur avec L’Oréal, qui rachète la Maison Creed, entre dans des licences exclusives pour Gucci, Balenciaga et Bottega Veneta, et envisage une joint-venture autour du bien-être et de la longévité. Cette offensive confirme l’intérêt croissant des grands groupes pour les segments à haute valeur ajoutée dans la parfumerie et la beauté.

De son côté, Stellantis progresse légèrement (+0,35 %) grâce à son partenariat avec la start-up Pony.ai, en vue de lancer des robotaxis autonomes en Europe.

Selon notre expert : Pendant que les indices grimpent, les plus grandes fortunes transfèrent discrètement leurs capitaux vers l’or physique, à l’abri des banques.

Forvia sanctionnée, Sanofi sous pression

En revanche, Forvia dégringole de 7,30 % à 9,88 euros après des résultats mitigés au troisième trimestre, alourdis par un effet de change défavorable et une activité chinoise en berne. Le groupe insiste néanmoins sur l’avancée de ses plans de réduction de coûts et sur la baisse de son endettement.

Sanofi perd également du terrain (-0,40 %), après un avis négatif du CHMP sur son traitement Rezurock. Le laboratoire pharmaceutique prévoit de demander un réexamen de cette décision réglementaire européenne.

Perspectives économiques et données de marché

Ce lundi, les investisseurs scrutent plusieurs publications économiques, notamment l’indice allemand des prix à la production et les indicateurs avancés américains. Le taux de change euro/dollar se stabilise autour de 1,1675. Le Brent s’échange à 60,97 dollars, et l’or reste proche de ses récents sommets à 4 255 dollars l’once.

Recommandations d’analystes : des ajustements notables

Plusieurs valeurs du CAC 40 et du SBF 120 font l’objet de nouvelles évaluations d’analystes :

• Airbus : Berenberg relève son objectif de 140 à 200 euros.

• EssilorLuxottica : Barclays passe de 305 à 345 euros.

• Euronext : Citi abaisse sa cible de 157 à 139 euros.

• Sartorius Stedim : Goldman Sachs et HSBC ajustent à la hausse.

• Worldline et Eutelsat subissent des révisions à la baisse par Deutsche Bank.

Malgré un environnement macroéconomique troublé, le CAC 40 résiste et confirme son rôle de repère pour les investisseurs européens. L’équilibre reste toutefois fragile : les tensions politiques internes, les déséquilibres budgétaires, la situation chinoise et les incertitudes américaines pèsent en toile de fond. Reste à voir si l’indice parviendra à inscrire un nouveau sommet dans les jours à venir, ou s’il devra consolider à l’ombre de facteurs de risque de plus en plus visibles.