19/05 Le cours de l'argent piégé sous 32,50 $ : l'incertitude américaine ravive les tensions

Une pression persistante mais des raisons d'espérer

Le cours de l’argent (XAG/USD) s’installe sous les 32,50 dollars l’once, oscillant autour de 32,30 $ durant la séance asiatique de lundi. Cette glissade s’inscrit dans un contexte de reprise de l’appétit pour le risque au niveau mondial. La récente détente dans les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine a relancé les marchés, réduisant temporairement l’attrait pour les actifs refuges. Pourtant, plusieurs signaux convergent vers un possible retournement haussier.

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Moody’s sanctionne la dette américaine

L’alerte est venue de Moody’s, qui a décidé de réviser à la baisse la note de crédit des États-Unis, abaissant la notation souveraine de Aaa à Aa1. L’agence justifie sa décision par une dette fédérale en forte hausse et une charge d’intérêts de plus en plus lourde. Selon ses projections, le ratio dette/PIB américain pourrait grimper à 134 % d’ici 2035, contre 98 % en 2023.

Cette décision s’inscrit dans une dynamique amorcée depuis plus d’une décennie, après Standard & Poor’s en 2011 et Fitch Ratings en 2023. Le déficit budgétaire américain, quant à lui, devrait avoisiner les 9 % du PIB, alourdi par la hausse des intérêts, l’expansion des dépenses sociales et une érosion des recettes fiscales.

La détente sino-américaine tempère la demande refuge

Les récentes avancées diplomatiques entre Pékin et Washington ont dopé la confiance des investisseurs. Un accord préliminaire prévoyant une réduction mutuelle des droits de douane a été esquissé. Les taxes américaines sur les importations chinoises passeraient de 145 % à 30 %, tandis que la Chine abaisserait ses droits sur les produits US de 125 % à 10 %.

Parallèlement, des signaux positifs émergent sur le front géopolitique, avec des discussions en cours autour d’un accord nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, ainsi que des négociations à venir entre les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, sur la situation ukrainienne.

La faiblesse économique américaine soutient l'argent

Malgré cette amélioration du climat global, les fondamentaux économiques américains inquiètent. Une série d’indicateurs décevants vient nourrir les anticipations de baisses supplémentaires des taux directeurs par la Réserve fédérale. Le dernier en date, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, a chuté à 50,8 en mai, contre 52,2 en avril, son niveau le plus bas depuis juin 2022. Ce repli mensuel est le cinquième consécutif, à rebours des attentes du marché qui tablaient sur une hausse à 53,4.

Cette perte de moral des ménages pourrait peser sur la consommation, moteur essentiel de l’économie américaine, et inciter la Fed à réagir par un assouplissement monétaire d’ici la fin de l’année. Ce scénario soutient mécaniquement les actifs non rémunérateurs comme l’argent, en réduisant leur coût d’opportunité.

Une trajectoire incertaine sous surveillance

Dans ce climat contrasté, le cours de l’argent reste enfermé dans une zone de consolidation. Si le regain de confiance mondiale continue de limiter les flux vers les valeurs refuges, les inquiétudes grandissantes sur la soutenabilité budgétaire américaine et les perspectives de politique monétaire pourraient changer la donne à court terme.

Le marché scrute désormais la prochaine salve de statistiques économiques et la rhétorique des banquiers centraux. Tout nouveau signe de faiblesse macroéconomique pourrait raviver les achats sur le marché de l’argent, avec en ligne de mire un possible retour au-dessus de 33 $.