Le cours de l'or reste sous la barre des 4 000 $, tensions géopolitiques et Fed bloquent son envolée

En bref

• L'or reste sous la barre des 4 000 $, malgré deux séances positives consécutives

• La fermeture prolongée du gouvernement américain affaiblit le dollar

• La posture offensive de la Fed freine les espoirs d’un rebond soutenu

• Le conflit russo-ukrainien et les tensions nucléaires soutiennent l’or

• Le franchissement des 3 995 $ reste le seuil technique à surveiller

Le cours de l'or a légèrement progressé pour la deuxième journée consécutive, mais peine à confirmer un véritable retournement haussier. Toujours situé en dessous du seuil symbolique des 4 000 dollars, le métal jaune évolue dans un contexte complexe, où les incertitudes économiques américaines et les tensions géopolitiques mondiales s'entrecroisent avec les arbitrages monétaires de la Réserve fédérale.

A lire aussi : Les grandes banques ne parlent plus d’or, elles en achètent en masse. Ce que personne ne vous dit sur les mouvements actuels.

Fermeture prolongée du gouvernement américain : le dollar fragilisé

Les investisseurs s’inquiètent des conséquences économiques de la fermeture administrative américaine, désormais entrée dans sa sixième semaine. Selon les estimations du Congressional Budget Office, cette paralysie pourrait coûter entre 1 % et 2 % du PIB américain au quatrième trimestre. Cette situation contribue à freiner la récente remontée du dollar, qui avait atteint un sommet depuis la fin mai.

Cet affaiblissement du billet vert soutient mécaniquement le cours de l'or, actif sans rendement, souvent prisé en période d’aversion au risque. Toutefois, la faiblesse du dollar reste limitée par la tonalité toujours offensive de la Fed.

Fed agressive et tensions commerciales : des freins persistants

La posture ferme de la banque centrale américaine, qui a récemment dissuadé les marchés d’anticiper une nouvelle baisse de taux dès décembre, alimente les tensions sur les taux réels. Ce positionnement freine le potentiel haussier de l’or, notamment en l’absence de rendement alternatif.

Parallèlement, les signaux d’apaisement dans les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis maintiennent une ambiance globalement positive sur les marchés à risque. Pékin a confirmé la suspension d’une série de surtaxes sur les importations américaines, dans la continuité d’un accord politique validé par les deux chefs d’État. Ce climat plus serein réduit temporairement la demande de valeurs refuges.

Montée des risques géopolitiques : soutien structurel à l’or

Malgré ces vents contraires, plusieurs facteurs viennent soutenir le cours de l'or. Le conflit en Ukraine s’intensifie, avec des frappes coordonnées menées par la Russie sur l’est du territoire. En parallèle, Moscou annonce la préparation de nouveaux essais nucléaires, répondant aux déclarations américaines sur la reprise de tests stratégiques.

Dans cet environnement tendu, les achats spéculatifs et institutionnels sur le métal se maintiennent, mais sans excès. Les investisseurs semblent encore attentistes, en l’absence de confirmation technique claire d’un nouveau cycle haussier.

Un seuil technique clé sous surveillance

Techniquement, le prix de l’or reste comprimé sous une zone de résistance intermédiaire située entre 3 990 et 3 995 dollars, correspondant à la moyenne mobile sur 200 heures et à une ligne de tendance baissière à court terme. Un franchissement net de cette zone pourrait déclencher un mouvement de rachat vers les 4 025 puis 4 045 dollars. Le retour vers les 4 100 dollars pourrait alors redevenir envisageable, avec une zone intermédiaire à 4 075 dollars.

À l’inverse, une rechute sous les 3 970 dollars exposerait le métal à de nouveaux dégagements, avec des niveaux de support identifiés à 3 940 puis à 3 900 dollars. Une cassure plus profonde pourrait rouvrir la voie à une correction vers les 3 886 dollars, point bas de la semaine passée.

Une phase d’observation stratégique pour les marchés

Les opérateurs restent suspendus aux prochaines interventions publiques de membres influents du FOMC. Leurs prises de parole orienteront les anticipations sur la trajectoire monétaire de la Fed, et influenceront directement la demande de dollar, ainsi que la dynamique sur l’or.

D’ici là, le marché évolue dans une phase de consolidation, où la prudence reste de mise tant que le signal de reprise haussière ne se confirme pas.

Selon notre expert : Pendant que les marchés corrigent, certains États verrouillent leurs réserves. Vous allez comprendre pourquoi l’or reste au centre du jeu.

Investir hors des marchés : l’attrait renforcé des actifs tangibles

Dans ce climat incertain, les solutions d’investissement hors système bancaire, comme les lingots d’or physiques ou les pièces d’investissement certifiées, séduisent de plus en plus d’épargnants. Ces actifs permettent de sécuriser son capital, tout en échappant à la volatilité des marchés financiers et aux fiscalités changeantes.

À l’heure où les équilibres géopolitiques sont fragiles et la politique monétaire toujours instable, la détention d’or physique s’impose comme une stratégie patrimoniale solide, à envisager dans une logique de débancarisation et de protection du pouvoir d’achat.