20/05 Chute du cours de l’argent sous 32 $ : trêve Russie-Ukraine, dégradation US, la tension monte sur les marchés !

Le reflux du métal s'accentue dans un contexte diplomatique tendu

Le cours de l'argent (XAG/USD) poursuit sa glissade pour une troisième séance consécutive, s'établissant autour de 32,20 dollars l'once troy ce mardi en séance asiatique. Cette tendance baissière s’explique en grande partie par l’apaisement des tensions internationales, qui réduit l’intérêt pour les actifs refuges.

La perspective de négociations de cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine, relayée par Reuters, a nettement refroidi l’appétit pour l’argent. D’après des déclarations du président Donald Trump, une discussion téléphonique avec Vladimir Poutine aurait permis d’esquisser un dialogue direct entre Moscou et Kiev, probablement sans participation des États-Unis. Ce scénario diplomatique, inattendu et encore fragile, a suffi à éroder la demande pour les instruments défensifs.

A lire aussi : Et si le cours de l'argent venait à plonger encore plus bas ? Les derniers signaux des marchés pourraient bien vous surprendre…

La note souveraine américaine rétrogradée : un frein à la chute

Malgré ce climat apaisé, la baisse du cours de l'argent a été en partie contenue par une annonce majeure : Moody’s a abaissé la note de crédit souveraine des États-Unis, la faisant passer de Aaa à Aa1. L’agence cite des niveaux d’endettement préoccupants et des charges d’intérêts anormalement élevées, en comparaison avec des économies aux notations similaires. Cette décision s’inscrit dans un cycle entamé par Fitch en 2023 et S&P dès 2011.

Ce recul de la confiance vis-à-vis de la dette américaine soutient mécaniquement les actifs ne générant pas de rendement, dont l’argent fait partie. En d’autres termes, même en l’absence de tensions militaires majeures, les faiblesses structurelles de l’économie américaine offrent un contrepoids.

Les signaux macroéconomiques américains s’ajoutent à l’incertitude

Les dernières publications économiques aux États-Unis laissent entrevoir un net ralentissement. Les indices CPI et PPI ont enregistré une décélération, renforçant les anticipations d’un cycle baissier des taux de la part de la Réserve fédérale dès l’automne.

Les chiffres décevants des ventes au détail ajoutent une couche supplémentaire d’inquiétude sur la solidité de la demande intérieure. Cette fragilité pourrait donner du répit à des actifs comme l’argent, dont la valeur repose souvent sur des anticipations inflationnistes modérées et sur la politique monétaire américaine.

La Fed sous surveillance : septembre dans le viseur

Les marchés monétaires tablent désormais sur deux réductions de taux d’intérêt d’ici la fin de l’année, la première étant envisagée pour septembre. Ces prévisions s’appuient notamment sur l’outil CME FedWatch, qui compile les probabilités anticipées par les opérateurs.

Dans ce contexte, les prochaines prises de parole des responsables de la Fed seront déterminantes. Leur tonalité – plus ou moins accommodante – pourrait influencer fortement l’évolution du cours de l’argent, déjà bousculé par une combinaison rare de signaux diplomatiques et macroéconomiques.