Trois séances de repli consécutives
Le marché de l’argent (XAG/USD) reste sous pression ce vendredi, poursuivant une série baissière entamée en début de semaine. Durant la séance asiatique, les cotations ont glissé vers 33,00 $, un niveau frôlant les plus bas atteints ces derniers jours.
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Depuis le rebond enregistré fin février autour de 30,80 $, l’actif avait repris de la hauteur, mais la récente cassure sous le niveau de retracement de Fibonacci de 23,6 % suggère un fléchissement plus prononcé. Ce seuil, désormais franchi à la baisse, ouvre potentiellement la voie à de nouveaux reculs techniques.
Des oscillateurs encore positifs
Malgré cette dynamique, certains indicateurs sur graphique journalier conservent un biais modérément haussier. Les oscillateurs techniques, bien qu’en perte de vitesse, évoluent encore en territoire positif. Cela limite pour l’instant le risque d’un effondrement brutal, mais le prochain niveau de soutien technique se resserre autour de la zone des 32,95 $ à 32,90 $, correspondant au retracement de 38,2 %.
Un passage en dessous de cette zone renforcerait le scénario d’une correction plus profonde depuis les sommets atteints mardi dans la zone des 34,20 $ à 34,25 $.
Objectifs baissiers à surveiller
Les vendeurs les plus prudents guettent désormais une cassure nette sous les 32,90 $ avant d’engager de nouvelles positions. Si ce seuil venait à céder, le prochain objectif se situerait autour des 32,55 $ à 32,50 $, en ligne avec le retracement de 50 %. Un glissement vers 32,00 $, puis potentiellement jusqu’au niveau de 61,8 %, n’est pas exclu si la tendance se durcit.
Une rupture durable sous ce dernier seuil serait interprétée comme un signal de retournement à court terme, mettant fin à la dynamique haussière entamée fin février.
Scénario haussier conditionnel
Pour l’instant, la zone des 33,40 $, correspondant à l’ancien support du 23,6 %, fait office de résistance immédiate. Une reprise au-dessus du pic atteint lors de la session asiatique, autour de 33,55 $, ouvrirait un potentiel retour vers 34,00 $.
Si cette résistance était franchie, les niveaux à surveiller s’étendraient vers les 34,20 $ à 34,25 $, puis 34,55 $, et enfin 34,85 $, soit les sommets pluriannuels observés en octobre. Un dépassement de cette zone relancerait alors la dynamique des acheteurs.
L'argent : entre réserve de valeur et actif industriel
L’argent reste prisé des investisseurs pour sa valeur intrinsèque, sa dimension de refuge en période d’inflation et ses usages industriels. Moins médiatisé que l’or, il est pourtant central dans plusieurs secteurs, notamment l’électronique et l’énergie solaire, grâce à sa conductivité électrique supérieure à celle du cuivre ou de l’or.
Les cycles économiques des grandes puissances comme les États-Unis, la Chine ou l’Inde influencent directement sa demande. En Inde, la consommation d'argent sous forme de bijoux pèse également dans l'équation des prix.
Une cotation sensible au dollar et aux taux
L’argent étant indexé sur le dollar américain, un billet vert fort tend à comprimer ses prix, tandis qu’un affaiblissement du dollar favorise leur progression. Les taux d’intérêt réels, eux, influencent la demande spéculative. En période de taux bas, l’argent retrouve un certain attrait, faute de rendement sur les obligations.
Une dynamique parallèle à l’or
Historiquement, le comportement de l’argent suit celui de l’or, même si leur volatilité diffère. Le ratio or/argent, qui mesure combien d'onces d'argent sont nécessaires pour équivaloir à une once d'or, sert souvent d’indicateur de valorisation croisée. Un ratio élevé est perçu comme un signal que l’argent est sous-évalué.
Soumis à la fois à des facteurs techniques et macroéconomiques, le cours de l’argent reste en alerte, oscillant entre soutien structurel et risques correctifs. Les prochains jours seront décisifs pour valider un scénario de consolidation ou une reprise de la dynamique haussière entamée fin février.
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