28/05 Le cours de l'argent en hausse à 33,30 $ malgré la forte pression du dollar

En bref

• Le cours de l'argent rebondit à 33,30 $ l’once après une chute de plus de 0,5 %

• Le dollar fort pèse sur la demande, rendant l’argent plus cher pour les acheteurs internationaux

• Les tensions commerciales USA/UE se détendent, réduisant temporairement la recherche de valeur refuge

• Le débat budgétaire américain relance la demande de protection contre l’instabilité financière

Un rebond technique après une séance de repli

Le marché de l’argent (XAG/USD) connaît une phase de stabilisation ce mercredi, s’échangeant autour de 33,30 dollars l’once pendant la session asiatique. Ce regain intervient après une journée marquée par des pertes dépassant les 0,5 %, conséquence directe du raffermissement du dollar américain. La vigueur du billet vert a accentué la pression vendeuse sur l’ensemble des matières premières libellées en dollars.

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La force du billet vert désavantage les acheteurs étrangers

La valorisation de l’argent reste intimement liée aux fluctuations du dollar américain, dont la remontée complique l'accès à ce métal pour les investisseurs hors zone dollar. Le regain d’appétit pour le greenback s’explique notamment par les annonces japonaises autour d’une potentielle réduction des émissions de dette publique. Cette perspective a contribué à relancer l’intérêt mondial pour les obligations souveraines, tout en comprimant les rendements des bons du Trésor américain.

Les taux à 10 ans et 30 ans sur les obligations d’État américaines se situent actuellement respectivement à 4,46 % et 4,97 %, un niveau élevé qui reflète les anticipations de resserrement des conditions financières dans un avenir proche.

Le répit commercial transatlantique affaiblit la demande de couverture

Un facteur temporairement défavorable à l'argent a été le recul des tensions commerciales entre Washington et Bruxelles. L'administration Trump a reporté au 9 juillet la date butoir pour l’imposition de nouveaux droits de douane sur les produits européens, initialement prévue pour le 1er juin. Ce délai supplémentaire s’accompagne d’un accord politique visant à accélérer les négociations commerciales entre les deux blocs, réduisant momentanément la pression sur les marchés.

Cette évolution a mis en retrait le rôle de l’argent comme actif de sécurité, au profit d’un retour vers des positions plus orientées sur la croissance.

Les craintes budgétaires ravivent le rôle de valeur refuge

Malgré ce contexte, certains signaux économiques en provenance des États-Unis redonnent de la vigueur à l’argent en tant que couverture contre l’instabilité. Le projet de loi surnommé “One Big Beautiful Bill”, actuellement débattu au Sénat, suscite de vives inquiétudes sur le creusement du déficit fédéral. Le texte pourrait accroître le déficit de 3,8 milliards de dollars, en raison de mesures combinant baisses d’impôts, hausses de dépenses et relèvement du plafond de la dette.

Les marchés interprètent ce cocktail budgétaire comme un facteur de maintien des taux élevés, ce qui pourrait freiner la consommation, l’investissement privé et la capacité d’endettement de l’État lui-même.

Dans ce climat incertain, l’argent retrouve sa dimension protectrice, offrant aux investisseurs un rempart potentiel contre les dérives financières. Cette dynamique reste à surveiller de près dans les prochains jours, notamment à l’approche des échéances politiques clés.

Une équation toujours sensible aux arbitrages macroéconomiques

Le cours de l’argent reste à la croisée de deux influences majeures : la fermeté du dollar d’un côté, et les risques budgétaires croissants de l’autre. Ce double levier pourrait générer une volatilité accrue sur les marchés des métaux précieux dans les semaines à venir, d’autant que les taux américains flirtent avec des seuils psychologiques critiques pour les investisseurs obligataires.