Choc sur les marchés : l’inflation au Royaume-Uni bondit à 3,5 %, la Banque d’Angleterre sous pression !

En bref :

• L’inflation annuelle au Royaume-Uni grimpe à 3,5 %, au-dessus des prévisions

• L’indice core CPI bondit à 3,8 %, dopé par les services

• La livre sterling retrouve brièvement les 1,3450 face au dollar

• La Banque d’Angleterre sous pression après sa dernière baisse de taux

• Les marchés redoutent un regain de tensions monétaires

Accélération inattendue des prix à la consommation

Les dernières données de l’Office for National Statistics ont jeté un pavé dans la mare monétaire. En avril, l’indice des prix à la consommation a progressé de 3,5 % sur un an au Royaume-Uni, bien au-delà des 3,3 % attendus et des 2,6 % relevés en mars. Sur une base mensuelle, la hausse atteint 1,2 %, contre 0,3 % le mois précédent. Un tel écart ravive immédiatement les tensions entre politique monétaire et pressions inflationnistes.

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Le core CPI, qui exclut les éléments les plus volatils comme l’énergie ou l’alimentation, atteint 3,8 % en glissement annuel, surpassant également les attentes. L'inflation des services, indicateur structurelement sensible à la dynamique salariale, s’établit à 5,4 %, contre 4,7 % un mois plus tôt. Ce chiffre constitue une alerte claire pour les économistes de la Banque d’Angleterre.

La livre reprend des couleurs face au dollar

Sur le marché des changes, la livre sterling a brièvement franchi les 1,3450 face au dollar américain après la publication de ces chiffres, avant de refluer autour de 1,3432, en hausse de 0,32 % sur la journée. Dans une séance animée, le GBP s’est positionné comme l’une des monnaies les plus fortes du jour, gagnant notamment du terrain face à l’euro, au yen et au franc suisse.

Le contexte est également marqué par un affaiblissement général du dollar US, fragilisé par la récente dégradation de la note souveraine américaine par Moody’s, passée de Aaa à Aa1, sur fond de dettes publiques croissantes.

Anticipations monétaires et doutes sur la stratégie de la BoE

Cette flambée des prix arrive dans un climat tendu pour la Banque d’Angleterre, qui avait décidé, lors de sa dernière réunion, de réduire son taux directeur à 4,25 %, contre 4,50 % auparavant. Une décision qui avait déjà divisé le Comité de politique monétaire : cinq membres avaient voté pour la baisse, deux souhaitaient un ajustement plus agressif, et deux s’y étaient opposés.

Les nouvelles projections de l’institution centrale prévoyaient alors une remontée temporaire de l’inflation, alimentée en partie par des prix de l’énergie plus élevés. Mais la publication de ce mois d’avril dépasse les bornes admises. Le spectre d’un ajustement de trajectoire refait surface.

Pressions extérieures et incertitudes commerciales

Les tensions ne se limitent pas aux facteurs internes. Les autorités monétaires britanniques pointent également les conséquences imprévisibles de l’environnement commercial mondial, marqué par des mesures protectionnistes initiées ces dernières années, notamment sous l’administration Trump.

Même si le Royaume-Uni a été relativement épargné par les tarifs douaniers imposés entre Washington et Pékin, les effets secondaires sur les chaînes d’approvisionnement et la croissance ne sont pas négligeables. Un accord partiel et la suspension temporaire de certains droits de douane ont pu calmer les marchés, mais les négociations restent dans l’impasse.

Une réaction immédiate mais fragile sur le marché des devises

Dans les minutes suivant la publication, le câble (GBP/USD) s’est hissé au-dessus de 1,3450, frôlant son sommet annuel. Mais les hésitations persistent : la paire s’est stabilisée autour de 1,3432, avec des indicateurs techniques suggérant une phase de consolidation.

Selon notre expert : Ce qui se joue à Londres pourrait bien faire trembler les marchés mondiaux… et bouleverser le cours de l’or.

Ce que surveillent désormais les marchés

L’évolution de l’inflation britannique devient un baromètre décisif pour les prochaines réunions de la Banque d’Angleterre. Une nouvelle envolée des prix obligerait probablement la banque centrale à stopper, voire à inverser, sa politique d’assouplissement. À l’inverse, une accalmie permettrait de maintenir le cap, à condition que les anticipations d’inflation restent maîtrisées.

D’ici là, la livre pourrait continuer à évoluer au gré des chiffres macroéconomiques et des ajustements des taux d’intérêt anticipés par les marchés. Dans ce climat où chaque donnée compte, les prochaines publications sur l’emploi et la consommation seront scrutées de très près.