L’activité manufacturière américaine déçoit à moitié, le dollar poursuit sa chute

En bref

• L’indice PMI manufacturier US grimpe à 49,1 en septembre, au-dessus des prévisions.

• Le dollar chute face à l’euro, au yen et à la livre malgré ces chiffres.

• Les nouvelles commandes reculent, et l’inflation industrielle se calme.

• L’emploi manufacturier reste fragile, limitant l’impact positif des données.

• Les marchés anticipent peu de soutien pour le billet vert à court terme.

L'économie américaine envoie un signal contradictoire : alors que l’indice ISM manufacturier a légèrement progressé en septembre, le dollar américain continue de perdre du terrain face aux grandes devises mondiales. Une situation qui témoigne du manque de confiance des marchés dans la solidité de la reprise industrielle.

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Une amélioration modeste du PMI, mais toujours sous les 50

L’Institute for Supply Management (ISM) a publié un indice PMI manufacturier en hausse à 49,1 pour le mois de septembre, contre 48,7 en août. Ce chiffre dépasse légèrement les attentes du consensus établi à 49,0, mais il reste en zone de contraction en dessous du seuil des 50 points. Ce niveau signale que le secteur manufacturier américain reste globalement en repli, même si les données indiquent un frémissement.

Malgré cette légère progression, la dynamique reste fragile. La baisse de l’indice des nouvelles commandes, passé de 51,4 à 48,9, confirme un ralentissement de la demande. Le signal est clair : l’élan observé durant l’été s’essouffle.

Inflation industrielle en repli, emploi toujours sous pression

L’indice des prix payés, indicateur avancé de l’inflation dans le secteur industriel, est lui aussi en repli, passant de 63,7 à 61,9. Cette baisse modérée atténue les craintes inflationnistes, mais reflète également une pression sur les marges des producteurs.

Du côté de l’emploi, la situation reste préoccupante. L’indice dédié s’établit à 45,3, en amélioration par rapport aux 43,8 du mois précédent, mais toujours bien en deçà du seuil des 50. Cela signifie que l’industrie continue de détruire des emplois, même si le rythme de la contraction ralentit.

Réaction immédiate des marchés : le dollar décroche

Alors que les chiffres publiés auraient pu soutenir la monnaie américaine, le dollar recule fortement. L’indice DXY, qui mesure sa performance face à un panier de devises majeures, a plongé vers ses plus bas de plusieurs jours, autour de 97,50.

Le tableau des variations intrajournalières montre une perte généralisée :

• -0,70 % face au yen

• -0,50 % contre la livre

• -0,13 % face à l’euro

Le franc suisse fait figure d’exception, avec un dollar en légère progression (+0,08 %), mais cela ne suffit pas à redresser la tendance globale.

L’euro en rebond, mais en attente de confirmation

La paire EUR/USD poursuit sa reprise depuis les creux observés la semaine précédente. Les niveaux techniques surveillés se situent autour de 1,1570 pour le support et 1,1918 comme première résistance, selon Pablo Piovano, analyste chez FXStreet. Un franchissement de la zone des 1,2000 reste conditionné à des catalyseurs plus forts.

Tant que la paire reste au-dessus de sa moyenne mobile 200 jours (1,1169), les perspectives haussières demeurent intactes, même si l’indice directionnel moyen (ADX) indique un manque de tendance claire à court terme.

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Vers un repositionnement monétaire ?

L’ensemble des signaux suggère que les investisseurs se détournent du billet vert au profit d’actifs jugés plus dynamiques ou défensifs. L’amélioration marginale du PMI, couplée à un repli des nouvelles commandes et à une inflation qui recule, renforce l’idée que la politique monétaire de la Fed pourrait rester prudente.

Cela laisse peu d’arguments en faveur d’un dollar fort à court terme. Les marchés obligataires et actions pourraient en bénéficier, mais cela dépendra de la lecture que fera la Réserve fédérale de ces données à l'approche de sa prochaine réunion.