L'Or au Royaume-Uni : Une Opportunité d'Investissement malgré les ETFs et Salaires Réels

Cours de l'or du mardi 11 juillet 2023

Prix de l'or au gramme le 11/07/23 : 57,71 € (euros)

Une légère indigestion d'or outre-Manche

La fuite des fonds ETF adossés à l'or : une affaire complexe

Il faut dire que le marché, c'est un peu comme un manège enchanté, à la différence qu'il fait rarement rire. C'est pourtant avec une certaine malice que les aficionados du billet vert ont pu observer, mardi dernier, l'or atteindre des sommets inédits en trois semaines. Toutefois, nos amis investisseurs de la vieille Europe et du Royaume-Uni semblaient moins émus. Il faut dire que l'or a décidé de jouer au caméléon en stagnation chez les Europhiles et en plongeon chez les sujets de Sa Majesté. L'explication à ce malaise ? De nouvelles données salariales britanniques révélées qui ont donné des sueurs froides aux marchés, et le fossé entre les taux d'intérêt des banques centrales occidentales qui se creuse encore.

Un avant-goût du demain : l'inflation américaine en baisse

Une diminution attendue de l'inflation US

Pour nos lecteurs friands de prédictions économiques, sachez que l'inflation annuelle des prix à la consommation aux États-Unis est attendue en chute libre, avec un impressionnant 3,1%, son niveau le plus bas depuis deux années. Suite à ce bouleversement, le dollar a chuté plus vite qu'un parachutiste sans parachute, atteignant son niveau le plus bas depuis trois mois sur le marché des changes. Quant aux coûts d'emprunt de Washington, ils ont régressé à moins de 4,0% sur les obligations du Trésor à 10 ans, soit une diminution de 0,25 points depuis leur apogée automnale.

Duel au sommet : obligations britanniques contre inflation

Un choc entre rendements des obligations britanniques et inflation

En contraste avec les obligations du Trésor américain, celles du Royaume-Uni semblent avoir mis le turbo, grimpant à près de 4,65% par an, une performance digne de 2008. Ce regain d'énergie est arrivé suite à une croissance record des salaires moyens de la 6ème économie mondiale, même si cette croissance reste encore timide face à l'inflation.

La danse du taureau et de l'ours : l'or, la Livre et l'Euro

L'or et la Livre Britannique : un pas de deux délicat

Et pendant que les Britanniques jouaient à cache-cache avec leurs obligations, la Livre s'est mise à danser le cha-cha-cha sur le marché des changes, atteignant des hauteurs encore inexplorées depuis 15 mois. Parallèlement, le cours de l'or britannique s'est dégonflé plus vite qu'un ballon de baudruche, plongeant sous la barre des £1500 pour la quatrième fois en deux semaines. Une habitude qui semble se manifester aux moments les plus délicats, comme lors de la première vague de la crise Covid en été 2020, et juste avant que l'or ne fasse un bond de 10,8% lors de la dernière tourmente bancaire aux États-Unis et en Suisse.

L'or face à l'Euro et au Dollar

Pour les accros à l'or au pays de l'Euro, une petite victoire est à noter cette semaine avec un gain à €1759. Les amoureux de l'or en Dollar, eux, ont vu leur métal préféré atteindre les $1938 l'once.

La santé fragile des ETFs britanniques adossés à l'or

Une contraction des plus grands ETFs britanniques adossés à l'or

Côté ETFs, le tableau est moins réjouissant. Les cinq plus gros mastodontes britanniques ont vu leur taille se contracter de 3,1% le mois dernier, alors que les actionnaires ont décidé de prendre un peu de distance avec le prix du métal précieux. Ce rétrécissement semble plus prononcé que la baisse générale de 1,7% observée pour les produits adossés à l'or cotés en Europe et que la diminution de 1,5% des fonds de confiance nord-américains.

Un aperçu global des ETFs adossés à l'or

Depuis le Nouvel An, la taille des ETFs adossés à l'or a fondu de 1,9% jusqu'à vendredi dernier, selon les statistiques du World Gold Council de l'industrie minière. Ce chiffre est le plus faible depuis avril 2020, mais a su résister pour rester stable depuis hier.

Les discours des ténors britanniques et l'opinion des syndicats

Les mots forts de Jeremy Hunt, le ministre des finances britannique

Jeremy Hunt, notre célèbre ministre des finances britannique, a déclaré lors de son discours annuel à Mansion House à Londres, "nous ferons ce qui est nécessaire aussi longtemps que nécessaire pour combattre l'inflation." Avec l'assurance d'un Churchill, il a précisé que cela impliquait de prendre des décisions responsables concernant les finances publiques, y compris la rémunération du secteur public, car un emprunt accru est en soi inflationniste.

Les syndicats montent au créneau

De son côté, Paul Nowak, le leader du syndicat TUC, a dénoncé l'attitude du gouvernement qui, selon lui, "doit arrêter de faire des travailleurs les boucs émissaires de ses échecs", en ajoutant "les salaires ne sont pas à l'origine de l'inflation, ils ne parviennent même pas à la suivre."

Un coup d'œil sur les salaires britanniques et l'inflation

Les salaires britanniques en lutte avec l'inflation

Selon l'ONS, le salaire de base au Royaume-Uni, hors bonus, a augmenté en moyenne de 7,3% par an en mai, un rythme jamais atteint dans l'histoire de la série de données actuelles, grâce à l'augmentation des rémunérations du secteur public qui tendent à rattraper celles du secteur privé. Mais cette progression reste en deçà de l'augmentation annuelle de 7,9%

Au Royaume Uni l'or demeure une opportunité d'investissement solide indépendamment des ETFs et des salaires réels pour les investisseurs avisés.