Le cours du pétrole plonge malgré la baisse des taux : le dollar fort et la demande US affaiblissent le WTI

En bref

• Le WTI enregistre une troisième séance de baisse consécutive, proche de clôturer la semaine en territoire négatif.

• La force du dollar américain et le repli de la demande de carburant aux États-Unis pèsent sur les cours, en dépit d’une détente monétaire.

• Le pétrole brut oscille entre 64,30 $ (résistance) et 61,50 $ (support), avec un RSI à 45 signalant une dynamique limitée.

• L’Union européenne vise le gaz naturel liquéfié russe avec un nouveau paquet de sanctions prévu pour 2027.

Une pression persistante sur le WTI

Le cours du pétrole WTI reste orienté à la baisse ce vendredi, prolongeant une série de pertes entamée en début de semaine. Après avoir brièvement atteint un sommet de deux semaines mardi, le baril s’échange désormais autour de 62,35 $, en recul de 1,30 % sur la séance. Ce mouvement invalide les gains accumulés plus tôt et place la référence américaine sur une trajectoire baissière hebdomadaire.

La vigueur retrouvée du dollar américain, combinée à une demande interne en net repli, domine les échanges. Les opérateurs de marché anticipent une consommation de carburant moins dynamique aux États-Unis, un facteur aggravé par la perception d’une offre toujours trop abondante.

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Une détente monétaire sans effet immédiat

La décision de la Réserve fédérale américaine de réduire son taux directeur de 25 points de base n’a pas suffi à inverser la tendance sur les marchés pétroliers. Ce type de mesure, généralement favorable à l’activité et donc à la demande énergétique, semble cette fois intégré dans les anticipations.

En l’absence de catalyseur concret sur le front de la consommation, les inquiétudes liées à un éventuel excès d’offre prennent le dessus. Cette situation conforte les vendeurs, d’autant plus que le dollar fort rend le pétrole plus coûteux pour les acheteurs étrangers, accentuant la pression à la baisse.

Vers une nouvelle étape dans les tensions énergétiques ?

Sur le plan géopolitique, l’Union européenne prépare un 19e train de sanctions contre la Russie. Parmi les mesures avancées : l’interdiction d’importation de gaz naturel liquéfié russe à compter de janvier 2027 et le renforcement des restrictions à l’encontre de la flotte de tankers utilisée en contournement des embargos.

Même si ces mesures ne concernent pas directement le pétrole brut, elles entretiennent un climat d’incertitude sur les flux énergétiques mondiaux et les routes maritimes stratégiques. Pour l’heure, les marchés restent prudents, évaluant la portée réelle de ces annonces sur l’équilibre global de l’offre.

Analyse technique : consolidation fragile entre 64,30 $ et 61,50 $

Le WTI évolue dans un canal de consolidation étroit, contenu entre la moyenne mobile simple 100 jours à 64,30 $, qui agit comme une zone de résistance forte, et un support horizontal à 61,50 $, actif depuis le début août. Chaque tentative haussière se heurte à la barrière technique des 64,30 $, empêchant tout retournement de tendance à court terme.

Un passage net sous 61,50 $ ouvrirait la voie vers les 60,00 $, seuil psychologique et technique. À l’inverse, seule une cassure franche au-dessus de la moyenne mobile permettrait de valider un scénario haussier. Actuellement, le Relative Strength Index (RSI) stagne autour de 45, ce qui traduit une absence de conviction acheteuse et laisse la balance des risques pencher vers le bas.

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Une fin de semaine sous tension

Le repli du WTI met en évidence les limites des politiques monétaires dans un marché où les fondamentaux physiques et géopolitiques reprennent le dessus. La fragilité de la demande américaine, l’absence de signaux clairs sur l’évolution des stocks, et un contexte international incertain freinent toute tentative de rebond.

Dans l’attente de données économiques complémentaires et d’éventuels ajustements de production, le marché du pétrole brut reste piégé entre nervosité technique et prudence fondamentale.