Un déséquilibre préoccupant sur fond de tensions internationales
Le commerce extérieur français affiche un nouveau signal d’alerte. En février, le déficit s’est creusé pour atteindre 7,2 milliards d’euros, un niveau qui relance les inquiétudes sur la compétitivité hexagonale. Cette dégradation résulte d’une combinaison défavorable : une augmentation des importations, conjuguée à une contraction des exportations.
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Sur un mois, les ventes à l’international ont reculé de 500 millions d’euros, tombant à 49,9 milliards, tandis que les achats venus de l’étranger ont progressé de 600 millions, atteignant 57,1 milliards. L’écart se creuse à un moment où les tensions commerciales mondiales brouillent les perspectives pour les exportateurs français.
Le poids du secteur énergétique dans la balance
Parmi les moteurs du déséquilibre, le secteur de l’énergie pèse lourd. Le déficit énergétique s’établit à 3,9 milliards d’euros, alourdi par une forte demande en produits pétroliers et gaziers. Ce facteur continue d’alimenter les déséquilibres structurels, en particulier dans un contexte de volatilité des marchés de l’énergie.
Même hors énergie, la situation reste délicate. Les exportations de produits manufacturés marquent le pas, soulignant une faiblesse persistante de l’appareil industriel à l’international.
Une amélioration annuelle en trompe-l’œil
Sur douze mois glissants, la balance commerciale affiche un déficit de 81,9 milliards d’euros, en légère amélioration. Mais cette accalmie statistique masque une réalité plus dure : la structure du commerce extérieur demeure fragilisée. La dépendance à certaines importations et le recul des secteurs exportateurs clés maintiennent la balance dans le rouge.
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Des risques accrus en cas d'escalade protectionniste
Le contexte international n'offre guère de répit. Plusieurs puissances économiques ont durci leurs politiques commerciales, avec des mesures protectionnistes qui pourraient rapidement affecter les flux mondiaux. Si la France est jusqu’ici relativement épargnée, une escalade des barrières tarifaires risquerait de peser encore davantage sur ses performances commerciales.
Les pouvoirs publics devront redoubler d'attention dans les prochains mois. L’ajustement de la politique industrielle, la relance de la compétitivité exportatrice, et une gestion stratégique des approvisionnements deviennent des priorités pour contenir l’érosion du commerce extérieur.