23/06 Le WTI américain franchit les 74,80 $ dans un climat de guerre entre Washington et Téhéran

En bref
• Le WTI atteint son plus haut niveau depuis janvier, à 74,80 $
• Les frappes américaines en Iran ravivent les craintes de blocage du détroit d’Ormuz
• L’Iran menace de fermer cette route stratégique par où transite 20 % du pétrole mondial
• Les prévisions de baisse de la demande mondiale limitent toutefois la hausse du cours

Frappes américaines : le baril s’envole

Le prix du West Texas Intermediate (WTI), référence du pétrole brut aux États-Unis, a bondi à 74,80 $ lors de la session asiatique de ce lundi. Cette progression marque un sommet inédit depuis janvier. Elle intervient dans un climat marqué par des tensions militaires croissantes au Moyen-Orient, après une intervention directe de Washington contre l’Iran.

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Trois sites nucléaires iraniens — Fordo, Natanz et Ispahan — ont été visés au cours du week-end par des frappes menées conjointement par des avions de chasse et des sous-marins américains. Cette escalade militaire dans un conflit déjà tendu entre Israël et l’Iran fait craindre un déséquilibre dans l'approvisionnement mondial.

Le détroit d’Ormuz au cœur des inquiétudes

Une réaction immédiate a suivi du côté de Téhéran. Le Parlement iranien a adopté une motion visant à fermer le détroit d’Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite environ 20 % de la consommation mondiale de pétrole. Une telle décision, si elle est appliquée, bloquerait les exportations pétrolières de plusieurs pays du Golfe.

Selon JP Morgan, une fermeture prolongée de ce goulot d’étranglement pourrait propulser le prix du baril jusqu’à 130 $. L’éventualité d’un tel scénario sème un vent de panique sur les marchés, alimenté par les déclarations du ministre iranien des Affaires étrangères, affirmant que la République islamique se réserve "toutes les options" pour protéger sa souveraineté.

Une offre revue à la hausse, une demande en repli

L’élan haussier du brut pourrait néanmoins être tempéré par des perspectives de demande mondiale en repli. Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a ajusté à la baisse ses prévisions de consommation mondiale de 20 000 barils par jour, tout en augmentant son estimation de l’offre de 200 000 barils/jour, portant la croissance anticipée à 1,8 million de barils par jour.

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Cette révision technique vient rappeler que, malgré les tensions géopolitiques, le marché reste attentif aux équilibres fondamentaux. La demande pourrait pâtir de la lente reprise industrielle en Chine, des politiques monétaires restrictives des grandes banques centrales et d’un ralentissement des flux logistiques.

Tensions durables ou sursaut éphémère ?

La prochaine évolution du cours du pétrole dépendra largement de la réaction iranienne. Une fermeture effective du détroit d’Ormuz serait un choc historique pour les marchés de l’énergie, tandis qu’un apaisement rapide permettrait un reflux partiel des prix. En attendant, les opérateurs retiennent leur souffle dans une situation où chaque déclaration diplomatique peut faire trembler les indices.

L’or noir retrouve donc son statut d’actif géopolitique par excellence. Entre les frappes ciblées, les menaces de blocus maritime et les ajustements macroéconomiques, le marché du brut est plus que jamais en mode alerte maximale.