Oubliez l'or et le Bitcoin : l'argent est aujourd'hui la valeur refuge des investisseurs

En bref :
• Le cours de l'argent atteint des niveaux records face aux tensions économiques américaines.
• La demande industrielle alimente une raréfaction sans précédent.
• Les stocks du COMEX sont au plus haut depuis 1992.
• Les taux de location dépassent 5 % au Royaume-Uni, signalant un déséquilibre critique.
• Objectif prix estimé : 50 $ l’once à court terme.

La fin du duopole or-Bitcoin sur les valeurs refuges

Longtemps dominée par l’or et plus récemment par le Bitcoin, la hiérarchie des actifs refuges est en train de basculer. Alors que les marchés restent fragilisés par une croissance mondiale au ralenti et des politiques monétaires en transition, un autre actif s’impose dans les stratégies défensives : l’argent.

Ce métal voit sa demande bondir à un rythme rarement observé. Contrairement à l’or, dont la fonction est avant tout patrimoniale, ou au Bitcoin, encore jugé trop spéculatif, l’argent combine valeur refuge et usage industriel massif. Cette double fonction accélère sa dynamique haussière.

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L'argent dépasse ses repères historiques

Sur les marchés internationaux, les indicateurs liés à l’argent affichent des signaux de tension structurelle. Le coût d’emprunt annuel de l’argent au Royaume-Uni dépasse les 5 % pour la cinquième fois en 2025, très loin des taux proches de zéro observés historiquement. Ce phénomène traduit une rareté croissante de l’offre sur les marchés physiques.

Autre symptôme : l’écart de prix entre les contrats à terme sur l’argent à New York et le prix au comptant à Londres atteint 1,20 $ l’once. Cet écart reflète une perturbation de l’arbitrage, causée par des tensions logistiques et une intensification des achats.

Enfin, les stocks de l'argent du COMEX atteignent un sommet jamais vu depuis 1992. Les données confirment un phénomène d’accumulation massif de la part des investisseurs institutionnels, avec un afflux constant vers les entrepôts de stockage.

Une explosion tirée par l’industrie

L’ascension actuelle de l’argent ne repose pas uniquement sur la spéculation. La base réelle de cette dynamique se trouve dans l’économie physique : industrie électronique, intelligence artificielle, véhicules électriques, production d’énergie solaire, réseaux intelligents…

Chaque secteur mentionné consomme de plus en plus d’argent pour ses propriétés de conductivité et de stabilité. Ce besoin devient systémique.

Les unités de production d’IA, les usines de semi-conducteurs, les réseaux électriques de nouvelle génération ou encore les infrastructures de transition énergétique absorbent aujourd’hui la quasi-totalité de l’argent extrait dans le monde.

À l’opposé d’une réserve inactive, l’argent circule, se transforme, s’intègre au tissu industriel mondial. Cette transformation structurelle en fait un actif stratégique, au-delà de sa fonction traditionnelle de couverture contre l’inflation.

Les prévisions de prix s’emballent

D’après Rashad Hajiyev, analyste financier, les marchés n’ont pas encore intégré tout le potentiel haussier de l’argent. Alors que l’or pourrait viser les 3 900 $, le cours de l'argent est attendu à 50 $ l’once, dans un scénario de consolidation post-correction.

“Le mouvement de repli temporaire permettrait une relance haussière solide vers les 50 $,” avance-t-il.

Cette cible repose sur un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande. Et contrairement à d’autres matières premières, l’argent souffre de cycles d’extraction longs, qui ne permettent pas une réponse rapide à la demande croissante.

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En conclusion : un actif redevenu stratégique

Le repositionnement de l’argent en 2025 bouleverse les équilibres habituels des marchés financiers. Porté par des fondamentaux industriels puissants et un climat monétaire incertain, le cours de l'argent pourrait s’imposer durablement comme l’actif central de la décennie.

La situation actuelle n’est pas simplement une envolée conjoncturelle : c’est un changement de paradigme.