Une nouvelle carte révèle l'emplacement des plus grands gisements d'or aux États-Unis

En bref

• Le Nevada assure 70 % de la production aurifère des États-Unis, grâce au district géologique du Carlin Trend.

• L’Alaska arrive en seconde position, avec un mix de gisements rocheux et alluvionnaires.

• 33 000 tonnes de ressources estimées sont encore présentes sur le territoire américain.

• Le cours de l’or a atteint 40 records en 2024, avec une moyenne annuelle de 2 400 $/once.

• En 2024, 90 tonnes d’or recyclé ont couvert 45 % de la consommation nationale.

L'or américain se concentre dans une poignée d'États

La carte de la production aurifère aux États-Unis en 2024 révèle une réalité sans équivoque : une poignée d’États concentre l’essentiel de l’or extrait du sous-sol américain, et le Nevada domine largement la scène.

Sur les plus de 40 mines actives à travers le pays, 26 d'entre elles assurent à elles seules la quasi-totalité de la production nationale. Ces gisements sont situés majoritairement dans l’Ouest du pays et en Alaska, avec des opérations à la fois de type filonien (lode) et alluvionnaire (placer).

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Le Nevada, pilier de l’or américain

Le Nevada représente à lui seul environ 70 % de l’extraction nationale, une position obtenue grâce au Carlin Trend, un district aurifère emblématique abritant de l’or disséminé à l’échelle microscopique. Cette formation géologique unique a façonné l’approche industrielle de l’or aux États-Unis.

Ce territoire offre un environnement particulièrement favorable : infrastructures minières avancées, main-d’œuvre expérimentée et une grande habitude des procédures d’autorisation. Cette combinaison permet de maintenir un haut niveau de productivité, tant dans les mines à ciel ouvert que souterraines.

L'Alaska, entre complexité logistique et potentiel minier

Deuxième au classement, l’Alaska contribue à hauteur de 16 % de la production nationale. La diversité de ses gisements — entre roches dures et or alluvionnaire — contraste avec les défis logistiques imposés par l’isolement géographique.

Dans cette région, de nombreux projets sont également associés à des gisements cuprifères, où l’or coexiste avec d’autres métaux. Cette spécificité géologique offre un levier stratégique pour les plans d’approvisionnement à long terme.

Selon les dernières estimations, les États-Unis disposent d’environ 33 000 tonnes de ressources aurifères, identifiées ou non. Près d’un quart de ces ressources seraient liées à des gisements porphyriques de cuivre, ce qui conforte l’importance stratégique de l’Ouest et de l’Alaska.

Prix record et évolution des usages en 2024

L’année 2024 s’est distinguée par un nombre inédit de hausses du cours de l’or, avec 40 records historiques. Selon le World Gold Council, la tendance haussière s’est accélérée en fin d’année, portée par un changement net dans le comportement des investisseurs.

Le prix moyen s’est établi à 2 400 dollars l’once, soit une hausse de 23 % par rapport à 2023. Cette envolée a modéré la demande en joaillerie mais a simultanément renforcé la valeur des achats à des fins de placement.

Répartition de l’or aux États-Unis en 2024

L’utilisation de l’or neuf comme recyclé s’est répartie de la manière suivante à l’échelle mondiale :

• Joaillerie : 45 %

• Banques centrales et institutions : 21 %

• Lingots : 19 %

• Pièces et médailles : 7 %

• Composants électroniques : 6 %

Aux États-Unis, 90 tonnes d’or ont été recyclées, représentant environ 45 % de la consommation nationale, soit un recul de 6 % par rapport à l’année précédente.

Un potentiel encore sous-exploité

À l’échelle mondiale, la production minière en 2024 s’est établie à près de 3 300 tonnes, dominée par la Chine, la Russie, l’Australie, le Canada et les États-Unis.

Les capacités américaines restent cependant bien supérieures aux volumes extraits chaque année. Entre les ressources déjà identifiées et celles estimées, le pays dispose d’un potentiel suffisant pour alimenter la production pendant plusieurs décennies. Sa concrétisation dépendra de trois leviers : les conditions économiques, les évolutions réglementaires et les technologies d’extraction.

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Des mines aux circuits imprimés

Aux États-Unis, environ 7 % de l’or produit provient du traitement de minerais de métaux de base, principalement de cuivre. Cet or est ensuite raffiné pour atteindre une pureté commerciale.

Les opérations de transformation se poursuivent dans plusieurs pôles industriels, notamment à New York et Providence (Rhode Island) pour la joaillerie, ainsi qu’en Californie, Floride et Texas pour d’autres segments.

Enfin, les échanges internationaux complètent ce circuit. Le pays importe et exporte des flux importants, en particulier vers la Suisse et le Canada pour les lingots, mais aussi vers le Mexique et la Colombie pour le doré, cet alliage semi-raffiné expédié aux raffineries.

Un secteur concentré mais stratégique

Si la carte de la production d’or aux États-Unis devait se résumer en un seul point, le Nevada apparaîtrait comme l’épicentre incontestable, avec l’Alaska en soutien solide. Le reste du pays apporte des volumes marginaux mais indispensables à la stabilité du système.

Les prix, les coûts et les dynamiques d’investissement continueront de déterminer où sera extrait le prochain gramme d’or américain.