En bref
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US Dollar Index stable autour de 99,60 après trois séances de repli.
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Les marchés intègrent à 87 % une baisse de taux de la Fed en décembre.
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Kevin Hassett pressenti à la tête de la Fed, perçu comme favorable à une politique monétaire plus souple.
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L’amélioration des chiffres du chômage américain n’enraye pas la dynamique baissière du dollar.
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La demande de valeur refuge recule, portée par les négociations entre la Russie et l’Ukraine.
La devise américaine peine à rebondir alors que les investisseurs misent sur un changement de cap de la Réserve fédérale. Le US Dollar Index évolue sous la barre symbolique des 100 points, affecté à la fois par la perspective d’un assouplissement monétaire dès décembre et par le reflux de la demande de refuge liée à la géopolitique.
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Le spectre d’un pivot monétaire s’intensifie
Alors que la probabilité d’une réduction de 25 points de base des taux directeurs de la Fed atteignait à peine 39 % la semaine précédente, elle dépasse désormais les 87 %, selon le CME FedWatch Tool. Cette anticipation s’appuie notamment sur les commentaires de plusieurs membres influents de la Fed, favorables à une inflexion de la politique monétaire dès la fin d’année.
La nomination potentielle de Kevin Hassett, ancien conseiller économique de la Maison-Blanche, comme futur président de la Fed, renforce cette lecture. Hassett est considéré comme aligné sur les vues de Donald Trump, qui milite de longue date pour un environnement de taux plus bas.
Des indicateurs macroéconomiques contrastés
Malgré ces projections, les fondamentaux de l’économie américaine restent solides. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont reculé à 216 000 pour la semaine du 22 novembre, battant les prévisions des analystes. Le recul de la moyenne mobile sur quatre semaines témoigne d’un marché de l’emploi encore robuste, ce qui pourrait en théorie soutenir le billet vert.
Pourtant, cette vigueur du marché du travail ne suffit pas à compenser le virage attendu de la Fed, dans un contexte de ralentissement global de l’inflation et de pressions politiques croissantes pour relancer l’activité.
L’espoir de paix affaiblit le rôle refuge du dollar
La devise américaine a également perdu de sa superbe face aux avancées diplomatiques. Les négociations entre la Russie et l’Ukraine, relancées autour d’un cadre de discussions initié par les États-Unis, ont affaibli la demande de valeurs refuges comme le dollar.
Le président russe Vladimir Poutine a salué des propositions “constructives” venues de Washington, tandis que son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskiy a confirmé des rencontres bilatérales cette semaine pour approfondir les échanges de Genève. Ce regain d’optimisme géopolitique pèse mécaniquement sur l’attractivité du billet vert.
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Une diversification qui prend tout son sens
Dans ce contexte où les devises vacillent et les taux pourraient bientôt entamer un nouveau cycle de baisse, les investisseurs s’interrogent sur la résilience de leur épargne. L’or physique, sous forme de lingots ou de pièces d’investissement comme les Napoléons ou les Krugerrands, retrouve une attractivité croissante. L’argent métal, souvent sous-évalué, s’invite également dans les stratégies patrimoniales. Ces placements hors système bancaire s’inscrivent dans une logique de débancarisation, de transmission optimisée et de protection contre l’inflation et la fiscalité future. Une approche prudente, mais lucide, face à l’incertitude des politiques monétaires à venir.