26/08 Le cours de l'argent bondit vers 39 $ après la destitution surprise de Lisa Cook

En bref

• Le cours de l'argent progresse à 38,80 $ dans les échanges asiatiques

• La demande refuge s'intensifie après l’annonce du limogeage de Lisa Cook par Trump

• Des pressions inédites pèsent sur la Fed, renforçant les paris sur des baisses de taux anticipées

• Trump menace Pékin de droits de douane massifs et de restrictions technologiques

• Les marchés attendent les données clés sur l’inflation et la croissance aux États-Unis

Trump ébranle la Fed : le limogeage de Lisa Cook sème le doute

La session asiatique a été marquée par un retour en force du cours de l'argent, qui s’échange autour de 38,80 dollars l’once, renouant avec les sommets récents. Cette dynamique est alimentée par un regain de demande pour les actifs refuges, dans un contexte politique particulièrement instable aux États-Unis.

À l'origine de cette nervosité, une déclaration fracassante de Donald Trump, publiée dès l’aube sur les réseaux sociaux. Le président américain y annonce sa décision de révoquer Lisa Cook, membre du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, pour des soupçons de fraude hypothécaire. Une annonce qui provoque un véritable séisme institutionnel.

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Une attaque directe contre l'indépendance de la banque centrale ?

Lisa Cook a contesté cette destitution, affirmant qu’aucun motif légitime ne justifie une telle mesure. Elle entend rester en poste et continuer à remplir ses fonctions. Cette résistance pourrait ouvrir la voie à un bras de fer inédit entre la Maison Blanche et la Fed, alors que Trump accentue sa pression pour une baisse rapide des taux directeurs.

L’éviction contestée de Cook est perçue comme une tentative d’influence directe sur la politique monétaire. Les marchés l'interprètent comme un signal d’affaiblissement de l’indépendance de la Fed, renforçant l’attrait de l'argent physique dans un environnement perçu comme de moins en moins stable.

Vers des taux plus bas ? Les spéculateurs y croient

Cette incertitude ravive les anticipations d’assouplissement monétaire. En pesant publiquement sur la Fed, Trump pourrait obtenir plus rapidement les baisses de taux qu’il exige depuis plusieurs mois. Une perspective qui tend mécaniquement à soutenir les métaux, l’argent en tête.

L’évolution à court terme du cours de l'argent dépendra largement des prochains indicateurs macroéconomiques. Les opérateurs attendent désormais avec attention la publication du PIB américain pour le deuxième trimestre, ainsi que l’indice des dépenses de consommation PCE de juillet la mesure d’inflation préférée de la Fed.

Nouvelles menaces tarifaires contre la Chine

Parallèlement à ce conflit interne, Trump ravive les tensions commerciales. Selon Reuters, il envisage d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 200 % sur les produits chinois, si Pékin persiste à limiter l’exportation de certains aimants stratégiques. Il menace également de restreindre fortement l’accès de la Chine aux technologies américaines avancées, en particulier dans les semi-conducteurs.

Cette rhétorique agressive, couplée à l’agitation au sommet de la banque centrale, crée un climat d’aversion au risque favorable au métal gris. Les investisseurs cherchent des actifs non corrélés à la stabilité politique ou aux tensions géoéconomiques croissantes.

Selon notre expert : Face à un monde en crise, certains investisseurs parient déjà sur l’effondrement monétaire global.

Powell reste prudent à Jackson Hole

Enfin, le discours de Jerome Powell lors du symposium de Jackson Hole n’a pas suffi à rassurer. Le président de la Fed a reconnu des signaux inquiétants sur le marché de l’emploi, tout en maintenant une ligne dure sur l’inflation. Aucune direction claire ne se dégage, accentuant la volatilité sur les marchés de taux et, par ricochet, sur les métaux.

Dans ce climat incertain, l’argent poursuit son ascension vers les 39 $, porté par des dynamiques multiples : instabilité politique, menaces protectionnistes, et anticipation d’un possible pivot monétaire aux États-Unis.