28/05 Le CAC 40 progresse timidement, Soitec s'écroule de -25% à l'ouverture

En bref :

• Le CAC 40 entame la séance en hausse de 0,25 % à 7 846 points.

• Soitec s'effondre de 22 %, retirant ses perspectives pour 2026.

• L’or grimpe à 3 313 $, tandis que le bitcoin stagne sous les 109 000 $.

• Le climat économique reste incertain entre tensions commerciales et stagnation de la consommation en France.

• Wall Street flambe après la trêve tarifaire décidée par Trump, le Nasdaq progresse de 2,47 %.

• L'UE et les États-Unis engagent un bras de fer tarifaire, avec des menaces de représailles douanières imminentes.

Une séance sans direction claire pour la Bourse de Paris

Le marché parisien avance prudemment ce mercredi matin, porté par l'élan de Wall Street mais freiné par l'absence de catalyseurs solides. Le CAC 40 progresse légèrement de 0,25 % à 7 846 points, après la flambée du Nasdaq, soutenue par Tesla et Nvidia. La suspension des sanctions commerciales américaines contre l'Union européenne tempère les inquiétudes et favorise une trêve propice aux discussions.

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Dans le sillage de cette détente, l'euro recule face au dollar, à 1,13 $, tandis que l'or poursuit sa montée, en hausse de 0,4 % à 3 313 $ l’once. Le pétrole Brent gagne 0,5 %, frôlant les 64 $. Sur le marché des cryptomonnaies, le bitcoin se stabilise sous les 109 000 $.

Consommation française en repli et croissance ralentie

Les dernières données de l’Insee montrent un tableau contrasté de l’économie française. Si les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,3 % en avril, cette hausse reste inférieure aux prévisions. Le PIB affiche un modeste +0,1 % au premier trimestre 2025, contre +0,6 % sur un an, laissant entrevoir une dynamique économique fragile.

L'emploi salarié reste globalement stable, avec une baisse limitée à -0,1 %, soit environ 20 900 postes supprimés, après un recul plus marqué fin 2024. En parallèle, l’inflation ralentit : les prix à la consommation augmentent de 0,7 % sur un an, mais baissent de 0,1 % sur un mois.

Wall Street dopée par la trêve douanière

Les indices américains ont rebondi vivement mardi. Le S&P 500 a progressé de 2 %, le Dow Jones de 1,78 % et le Nasdaq de 2,47 %, porté par les valeurs technologiques. Ce rebond intervient après le report par Donald Trump des tarifs douaniers de 50 % sur les produits européens, initialement prévus pour le 1er juin. La nouvelle échéance fixée au 9 juillet ouvre une fenêtre pour d’intenses négociations entre Washington et Bruxelles.

Selon notre expert : Entre inflation persistante et menaces douanières, l’or devient le dernier rempart face à un marché boursier fébrile.

Tensions commerciales : l’UE se prépare à riposter

L’Union européenne n’entend pas rester passive. La Commission européenne, via Maros Sefcovic, se concentre sur des secteurs sensibles : acier, aluminium, automobile, pharma, semi-conducteurs, ou encore aéronautique. Selon des sources proches du dossier, l’UE prépare des droits de douane sur 95 milliards d’euros de biens américains en cas d'échec des négociations.

La stratégie européenne, articulée autour de simplifications réglementaires, s’appuiera aussi sur une riposte rapide. L’arsenal de 21 milliards d’euros de mesures déjà validées pourrait être activé à tout moment, ciblant les bastions électoraux américains avec des produits comme le soja, la volaille, ou encore les motos.

Les voix de la Fed divisées face à l’incertitude

Trois membres influents de la Réserve fédérale ont exprimé leurs inquiétudes. Pour Neel Kashkari, les décisions de politique monétaire restent suspendues à l’évolution des tensions commerciales et à la volatilité des flux migratoires. Thomas Barkin constate un gel des investissements et des embauches, tandis que John Williams rappelle la nécessité d’une réaction forte si l’inflation venait à s’éloigner de la cible.

Une semaine chargée pour les investisseurs

Les marchés attendent aujourd’hui les Minutes de la dernière réunion de la Fed ainsi que la décision de l’OPEP+ concernant les quotas de production de juillet. Jeudi et vendredi seront marqués par une avalanche de statistiques américaines : PIB trimestriel, chômage, stocks de pétrole, et surtout l’indicateur d’inflation core PCE, scruté de près par la Fed.

Valeurs en hausse : stratégie et confiance

Parmi les hausses notables :

• Stellantis (+0,2 %) : Antonio Filosa nommé CEO, succession de Carlos Tavares actée.

• Mercialys (+0,7 %) : émission obligataire de 300 M€, sursouscrite cinq fois.

• Legrand (+0,2 %) : objectif de croissance accélérée dans les solutions énergétiques et numériques.

• Atari (+6,8 %) : chiffre d’affaires en hausse de 60 %, cap sur le rétro-gaming et le hardware.

Chute spectaculaire de Soitec : -25 %

L’annonce a provoqué un véritable séisme. Soitec s’effondre de 25 %, après avoir retiré l’ensemble de ses prévisions financières. Le groupe anticipe une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires au 1er trimestre 2026, notamment à cause de l’arrêt des produits Imager-SOI. Le résultat net annuel recule fortement à 92 M€, contre 178 M€ un an plus tôt. Le nouveau directeur financier, Albin Jacquemont, devra naviguer dans un environnement incertain, avec un pilotage désormais basé sur des perspectives trimestrielles.

Autres reculs notables sur la cote parisienne

• Rémy Cointreau (-1,4 %) : changement de direction à venir, dans un climat stratégique exigeant.

• Esso (-6,6 %) : rumeurs de cession à North Atlantic France SAS, impact sur le cours.

• Derichebourg (-2,3 %) : incertitudes liées aux tensions commerciales, prévisions prudentes.

• Pierre et Vacances Center Parcs (-2,4 %) : décalage du calendrier scolaire, perte nette de 102 M€.

• Air Liquide (-0,2 %) : acquisition ciblée en Allemagne dans le secteur des soins médicaux.

• Eurazeo (-0,3 %) : négociations en vue d’un investissement stratégique dans l’éditeur belge 3P.

À la croisée des tensions politiques et des ajustements économiques, la séance parisienne révèle un marché suspendu aux décisions politiques américaines, aux statistiques à venir, et à la stabilité fragile des entreprises cotées. Le CAC 40 tient, mais les signaux d’alerte se multiplient.