Bailey ouvre la voie à de nouvelles baisses de taux au Royaume-Uni

En bref

 

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, estime que les taux directeurs devront continuer à baisser. Cette position dépendra de l'évolution de l'inflation, encore jugée trop élevée. Il observe aussi un affaiblissement de la demande intérieure, marqué par un ralentissement des dépenses des ménages et une prudence croissante. Sur le marché des changes, la livre sterling accentue ses pertes face au dollar américain.

Bailey signale que les taux britanniques doivent encore baisser

Une trajectoire monétaire encore incertaine pour la Banque d’Angleterre

Interrogé par West Midlands Magazines, Andrew Bailey a reconnu que la politique monétaire britannique reste en phase d'ajustement. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre a souligné que les taux d'intérêt n’avaient probablement pas encore atteint leur niveau plancher. Leur trajectoire dépendra de la vitesse à laquelle l’inflation poursuivra sa décrue dans les mois à venir.

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Consommation en retrait, croissance sous pression

Bailey observe une modération notable de la consommation intérieure, un phénomène étroitement lié au climat économique actuel. « Les gens sont plus prudents. Ils sortent moins, achètent moins, fréquentent moins les restaurants. Cette attitude a un effet direct sur l’activité globale », a-t-il expliqué.

La combinaison d’un ralentissement du marché de l’emploi et d’une demande atone accroît les risques de stagnation économique. Dans ce contexte, maintenir des taux trop élevés pourrait prolonger l’affaiblissement de l’investissement privé.

Une livre sterling toujours sous pression

Les commentaires de Bailey ont renforcé la tendance baissière sur le marché des devises. Au moment de la déclaration, la livre sterling reculait de 0,7 % face au dollar, atteignant 1,3430. Cette réaction illustre les attentes du marché d’une politique monétaire plus souple dans les trimestres à venir.

Politique monétaire : rappels et mécanismes

Pourquoi la BoE ajuste ses taux

La Banque d’Angleterre intervient principalement pour stabiliser l’inflation autour de 2 %. Lorsque celle-ci dépasse l’objectif, la banque relève les taux pour freiner la consommation. À l’inverse, lorsque la croissance ralentit, elle peut abaisser ses taux directeurs pour stimuler les prêts et les investissements.

Quel lien entre taux et livre sterling ?

Des taux plus élevés renforcent la valeur de la livre, car ils attirent les flux de capitaux étrangers. À l’inverse, une politique de baisse des taux exerce une pression baissière sur la devise britannique, les investisseurs privilégiant des zones à rendement plus élevé.

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QE, QT : les leviers exceptionnels

Assouplissement quantitatif (QE)

Le QE consiste à injecter massivement de la liquidité dans le système bancaire en rachetant des obligations d’État ou d’entreprises. Cette stratégie est utilisée lorsque les taux bas ne suffisent plus à relancer l’économie. Elle tend à affaiblir la livre sterling sur le marché des changes.

Resserrement quantitatif (QT)

À l’opposé, le QT correspond au retrait progressif de ces soutiens. La Banque d’Angleterre cesse alors de racheter des titres et laisse expirer les obligations arrivées à échéance. Cette politique vise à contenir l’inflation, tout en soutenant la livre.

Une politique encore sous surveillance

La Banque d’Angleterre devra composer avec une équation délicate : soutenir une économie fragilisée sans alimenter de nouvelles tensions inflationnistes. Pour Andrew Bailey, la prochaine étape dépendra du rythme de désinflation dans les trimestres à venir. Les marchés, eux, ont déjà intégré l’idée que la prochaine décision pourrait aller dans le sens d’un nouvel assouplissement.