La Banque d’Angleterre maintient ses taux à 4,0 % face à une inflation persistante

En bref

• La Banque d’Angleterre laisse son taux directeur à 4,0 %, après la baisse d’août.

• L’inflation au Royaume-Uni reste à 3,8 % en août, son plus haut niveau depuis janvier.

• La livre sterling (GBP) reste instable face au dollar, dans l’attente de signaux clairs.

• Les marchés anticipent une nouvelle baisse de taux en novembre.

• La décision du MPC (7 voix pour le statu quo, 2 pour une baisse) alimente les paris monétaires.

• Le rythme du déroulement du bilan est aussi au cœur des spéculations.

La Banque d’Angleterre maintient ses taux à 4,0 % face à une inflation persistante

La Banque d’Angleterre a opté pour la stabilité lors de sa réunion de septembre, maintenant le taux directeur à 4,0 %, quelques semaines après une baisse de 25 points de base en août. Cette décision reflète une approche prudente, alors que l'inflation au Royaume-Uni reste nettement au-dessus de l’objectif de 2 % fixé par la banque centrale.

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Inflation élevée et croissance salariale en perte de vitesse

Selon les dernières données de l’Office national des statistiques (ONS), l’indice des prix à la consommation (CPI) a progressé de 3,8 % en août, un niveau inchangé par rapport à juillet, mais toujours supérieur aux attentes du marché (3,9 %). Si l’inflation des services ralentit légèrement à 4,7 %, les pressions restent fortes.

Sur le front de l’emploi, la croissance des salaires hors primes recule à 4,8 % (contre 5 % précédemment), alors que le taux de chômage reste stable à 4,7 %. Ces éléments confirment une normalisation progressive du marché du travail.

Un comité divisé, mais une direction claire

Le Comité de politique monétaire (MPC) a voté à 7 contre 2 pour le maintien du taux actuel. Seuls Swati Dhingra et Catherine Mann ont soutenu une nouvelle baisse de 25 points de base. Ce vote montre une volonté de temporisation, dans l’attente de données plus claires sur la dynamique inflationniste et l’activité économique.

En août, la décision de réduire le taux avait nécessité un deuxième tour de vote, tant le consensus était fragile. Depuis, la BoE continue d’évoquer une approche « graduelle et prudente » pour les prochains ajustements.

Un marché focalisé sur novembre

La majorité des économistes sondés par Reuters s’attendent à une prochaine baisse de taux d’ici la fin de l’année, avec une forte probabilité pour le mois de novembre. Ce scénario reste conditionné à un nouvel affaiblissement de l’inflation, notamment dans les services, et à un ralentissement plus marqué de la croissance.

Réduction du bilan : des gilts en moins

Autre point surveillé : le rythme de réduction du portefeuille obligataire de la Banque. Entre octobre 2025 et septembre 2026, le volume de gilts à échéance pourrait passer de 100 à 60–75 milliards de livres, selon les anticipations de marché. Cette contraction progressive renforcerait le resserrement quantitatif déjà amorcé.

GBP/USD : équilibre fragile sous 1,3700

La livre sterling oscille autour de 1,3680 face au dollar américain, à proximité de ses plus hauts niveaux en deux mois. Si la BoE insiste sur le maintien d’une politique restrictive, la paire GBP/USD pourrait viser les résistances à 1,3726 puis 1,3789. À l’inverse, des signaux de faiblesse macroéconomique ou un changement de ton pourraient entraîner un repli vers 1,3550, voire 1,3475 à moyen terme.

D’un point de vue technique, le RSI sur 14 jours reste au-dessus de 60, ce qui indique un potentiel haussier intact. Mais les analystes appellent à la prudence : l’acceptation durable au-dessus du seuil psychologique de 1,3700 reste nécessaire pour envisager une tendance prolongée.

Performance hebdomadaire de la livre sterling

Le tableau ci-dessous présente l’évolution hebdomadaire de la GBP face aux principales devises. La livre a particulièrement surperformé face au dollar néo-zélandais et au franc suisse, mais s’est affaiblie face à l’euro et au yen.

Perspectives à court terme

La prudence reste de mise. Si l’inflation persiste et que la croissance se dégrade, la Banque d’Angleterre pourrait accélérer l’assouplissement dès novembre. En parallèle, la volatilité sur la livre sterling risque de s’amplifier à mesure que les échéances monétaires approchent, renforçant l'intérêt pour les valeurs refuge.

Dans un environnement où l’incertitude persiste, le positionnement des banques centrales notamment face à la Fed et à la BCE continuera de dicter le tempo des devises majeures.