Banque de France : la vérité sur le pactole des réserves d’or de l’Etat, c’est révoltant

En bref

• La Banque de France stocke 2 436 tonnes d’or à 27 mètres sous terre dans un coffre-fort ultra-sécurisé à Paris.

• Ce trésor vaut désormais 177 milliards d’euros, contre 87,8 Md€ en 2018.

• Aucun plan d’utilisation ou de cession n’est envisagé malgré les tensions budgétaires.

• L’institution invoque la stabilité monétaire, mais la doctrine de non-usage alimente colère et incompréhension.

• L’or reste l’ultime garantie de l’État en cas de crise majeure, mais son opacité attise les critiques.

Un trésor d’État verrouillé à double tour sous la capitale

Au siège historique de la Banque de France, en plein cœur de Paris, repose un actif que peu de Français imaginent sous leurs pieds : des milliers de lingots d’or, conservés dans un sanctuaire souterrain à l’abri des regards. Avec 2 436 tonnes stockées à 27 mètres de profondeur, cette réserve constitue l’un des piliers invisibles de la souveraineté économique française.

La flambée des cours de l’or ces dernières années a dopé la valeur de ce stock, qui pèse aujourd’hui 177 milliards d’euros, contre 87,8 Md€ en 2018. Pourtant, cet or ne bouge pas. Il ne finance aucun programme d’urgence, ne réduit aucune dette. Il dort.

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Une infrastructure militaire au cœur de Paris

Le site, surnommé « la Souterraine », impressionne par ses dimensions et sa sécurité. Construit entre 1924 et 1927, le complexe s’étend sur 10 000 m² et a été conçu pour résister aux pires scénarios : guerre, effondrement économique, cyberattaque. Chaque lingot 12,5 kilos d’or numéroté est aligné avec une rigueur d’orfèvre, hors d’atteinte, même pour les employés de l’institution.

L’accès au coffre est soumis à une série de contrôles drastiques. Le niveau de confidentialité entourant les procédures de surveillance et de vérification alimente d’ailleurs les interrogations et la méfiance. Peu d'informations circulent sur la fréquence des audits internes ou les mécanismes de contrôle des stocks.

Des chiffres qui bousculent l’opinion publique

La France détient la 4ᵉ réserve d’or mondiale, derrière les États-Unis, l’Allemagne et l’Italie. À l’heure où les dépenses publiques explosent, où les déficits se creusent, cette montagne de lingots provoque une forme de malaise.

• 2 436 tonnes d’or stockées sous terre

• 177 milliards d’euros de valeur actuelle

• Aucune cession envisagée depuis plus de 10 ans

• Stock stable depuis les années 2000

Certains économistes s’étonnent de ce choix : mobiliser ne serait-ce qu’une fraction de ce capital permettrait de soulager certaines pressions budgétaires. Pourtant, la Banque de France campe sur une position strictement conservatrice.

L’or, garant silencieux de la stabilité monétaire

À rebours des critiques, l’institution justifie sa stratégie par une doctrine de stabilité absolue. L’or, actif non corrélé aux marchés, incarne la dernière ligne de défense en cas de crise monétaire grave. En préserver l’intégrité, c’est conserver un outil de confiance auprès des investisseurs et des partenaires étrangers.

Dans un monde où la dette souveraine atteint des sommets et où les monnaies perdent en crédibilité, posséder un stock d’or physique massif reste un signal fort. Pour la Banque de France, céder une partie de ces réserves reviendrait à saper la crédibilité financière de l’État.

Une doctrine de non-usage critiquée jusque dans l’hémicycle

Plusieurs députés, de sensibilités diverses, ont récemment interpellé le gouvernement sur la logique d’immobilisation de ce capital. Pourquoi laisser dormir des milliards en lingots, alors que les urgences sociales et énergétiques s'accumulent ?

Le silence de l’exécutif alimente les rumeurs. Certains y voient un manque de transparence, d’autres une stratégie géopolitique dictée par la BCE ou le FMI. Les critiques se renforcent à mesure que le fossé se creuse entre la richesse théorique de l’État et les contraintes du quotidien pour les ménages français.

Selon notre expert : Pendant que l’État laisse dormir ses lingots, d'autres pays accélèrent les achats massifs d’or pour se libérer du dollar.

Une opacité persistante sur la gestion du stock

Le mystère plane sur le fonctionnement opérationnel de la Souterraine. Fréquence des contrôles, mouvements éventuels, audits internes ou internationaux : rien ne filtre. Cette culture du secret, entretenue au nom de la sécurité, alimente un climat de suspicion.

Face à une opinion publique en quête de clarté et de responsabilité, la Banque de France persiste dans sa stratégie de réserve absolue. Une position qui pourrait devenir difficile à tenir en cas d’aggravation de la crise budgétaire ou de choc financier global.

L’or, entre symbole de puissance et inertie politique

Ce pactole enfoui sous Paris symbolise à la fois la puissance économique française et les limites d’un système verrouillé, qui refuse toute flexibilité même face à l’urgence. L’or rassure les marchés, mais il frustre de plus en plus une partie de la population.

Dans une économie mondialisée et incertaine, la valeur refuge de l’or conserve une force inégalée. Mais cette même force soulève une question : jusqu’à quand l’État pourra-t-il justifier l’immobilisme face à une telle richesse dormante ?