BoE maintient ses taux à 4 % face à une inflation persistante et une livre toujours sous pression

En bref

• La Banque d’Angleterre laisse son taux directeur à 4 % lors de sa 7e réunion de l’année

• L’inflation britannique reste bien au-dessus de l’objectif des 2 %

• La livre sterling reste faible, proche de 1,30 contre le dollar

• Les tensions budgétaires alimentent l’incertitude avant le prochain budget de Rachel Reeves

La Banque d’Angleterre (BoE) a décidé de maintenir son taux directeur à 4 % à l’issue de sa réunion de politique monétaire d’octobre, conformément aux attentes de la majorité des analystes. Cette décision intervient dans un contexte marqué par une inflation qui peine à se replier durablement, des perspectives de croissance limitées et des tensions fiscales croissantes au Royaume-Uni.

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Une politique monétaire prudente face à une économie fragilisée

Lors de cette septième réunion de l’année, la BoE a laissé entendre que le cycle d’assouplissement entamé en août pourrait marquer une pause temporaire. Le comité de politique monétaire s’est exprimé à 7 voix contre 2 en faveur du statu quo. Les membres Swati Dhingra et Adam Taylor ont plaidé pour une nouvelle baisse de 25 points de base, poursuivant la dynamique de l’été dernier.

La trajectoire inflationniste reste au cœur des préoccupations. Selon les dernières prévisions, le taux d’inflation devrait culminer à 4 % en octobre avant d’amorcer une lente décrue vers la cible de 2 % d’ici la mi-2027. Toutefois, les derniers chiffres de l’Office for National Statistics ne vont pas dans ce sens : l’inflation globale est remontée à 3,8 % en septembre, tandis que l’inflation des services, suivie de près par la banque centrale, reste bloquée à 4,7 %.

Une livre faible et des perspectives de croissance limitées

Le GBP/USD reste ancré dans la partie basse de sa fourchette de fluctuation récente, autour de 1,30. Cette faiblesse de la devise reflète les incertitudes qui pèsent sur l’économie britannique. Selon les économistes de la BoE, la croissance du PIB au troisième trimestre ne devrait pas dépasser 0,4 %, confirmant l’état de stagnation prolongée que connaît le pays.

Les marchés restent attentifs à la répartition des votes au sein du comité, susceptible d’indiquer un changement de ton à venir. Pour l’instant, les signaux demeurent contrastés. La membre Megan Greene a récemment souligné qu’une poursuite des baisses de taux n’était pas justifiée dans l’immédiat, tandis que le gouverneur Andrew Bailey s’est montré plus nuancé, évoquant un ralentissement des tensions sur le marché de l’emploi comme un élément favorable.

Des arbitrages budgétaires délicats avant le prochain budget

Sur le plan budgétaire, les perspectives demeurent tendues. La chancelière Rachel Reeves a averti que des hausses d’impôts pourraient être nécessaires pour éviter un retour aux politiques d’austérité. Elle a décrit le budget à venir, prévu dans trois semaines, comme un exercice de choix difficiles : préserver les services publics tout en maîtrisant l’endettement croissant du Royaume-Uni.

Ce contexte fiscal préoccupant hérité de la pandémie, du Brexit et de la faible productivité rend tout ajustement monétaire particulièrement sensible. Le gouvernement pourrait même revenir sur son engagement de ne pas toucher aux principaux impôts, dans une tentative de rassurer les marchés sur sa capacité à tenir ses engagements de dette.

Tensions sur la livre sterling : niveaux techniques à surveiller

Sur les marchés des changes, les analystes identifient plusieurs niveaux techniques cruciaux pour la paire GBP/USD. Après avoir touché un sommet mensuel à 1,3730 mi-septembre, la devise britannique a connu une série de replis qui l’ont ramenée au seuil psychologique de 1,30. En cas de rupture nette, le prochain support se situe à 1,2707, atteint en avril.

À la hausse, la moyenne mobile sur 200 jours à 1,3254 constitue un premier obstacle. Des résistances secondaires sont localisées à 1,3471 (plus haut hebdomadaire) et 1,3527 (plus haut d’octobre). L’indice RSI, actuellement proche de 24, signale une zone de survente, laissant la porte ouverte à un rebond technique de court terme.

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Perspectives BDOR : anticiper, diversifier, protéger

Dans un contexte où les marges de manœuvre des banques centrales se réduisent, et où les devises majeures montrent des signes d’instabilité, l’intérêt des investisseurs se tourne de plus en plus vers des valeurs refuge. Les placements tangibles, tels que les lingots d’or ou les pièces d’investissement, permettent de sortir du système bancaire classique tout en sécurisant son épargne contre la dévaluation monétaire et les arbitrages politiques à venir.

La BoE, comme d’autres institutions, se trouve face à une équation sans solution simple : soutenir une économie fragilisée sans aggraver une inflation encore ancrée. Cette incertitude, loin d’être conjoncturelle, plaide pour une stratégie patrimoniale construite sur la stabilité et la résilience.