Des archéologues découvrent un luxueux tombeau, contenant des bijoux en or et des sceaux mystérieux.

En bref

• Objet rare : un dollar chinois de 1897 en argent vendu 400 000 € à Paris.

• Origine : pièce issue de la collection Affra, retrouvée dans un grenier à Bordeaux.

• Estimation pulvérisée : la pièce était estimée à 40 000 €, soit dix fois moins.

• Contexte : compétition internationale pour cette monnaie historique.

• Autres ventes : monnaies russes, italiennes, médiévales jusqu’à 14 000 €.

La récente découverte d’une tombe somptuaire dans le nord-est de l’Iran offre un nouvel éclairage sur les réseaux commerciaux de l’âge du bronze. Au cœur du site de Tepe Chalow, une sépulture vieille de 4 000 ans, attribuée à une adolescente, révèle un ensemble exceptionnel de bijoux en or, de vaisselle précieuse et d’artefacts gravés. Ce mobilier funéraire illustre les connexions économiques anciennes entre les civilisations d’Asie centrale et le plateau iranien.

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Une sépulture riche au cœur d’un carrefour de commerce

Datée du début du deuxième millénaire avant notre ère, la tombe 12 est à ce jour la plus luxueuse retrouvée sur le site. Elle contient 34 objets distincts, dont plusieurs éléments en or, de la céramique de grande qualité, des épingles en ivoire et des artefacts en bronze.

La disposition des objets autour du corps en position fœtale suit un schéma répété dans ce cimetière, suggérant des rites funéraires bien codifiés. Des récipients étaient disposés à des emplacements stratégiques : au-dessus de la tête, sous les pieds, derrière le dos.

Les sceaux : instruments d’un pouvoir économique

Au-delà des bijoux, la découverte de plusieurs sceaux gravés attire l’attention des chercheurs. Ces objets servaient de marques officielles apposées sur des cargaisons ou des documents administratifs. Le sceau, dans l’âge du bronze, ne se limitait pas à la propriété : il signalait aussi une fonction, un rôle dans la gestion ou la logistique.

Leur présence en nombre dans une seule tombe évoque une appartenance directe aux circuits d’échange ou aux sphères de contrôle économique. L’un d’eux, en pierre, représente deux pieds encadrés de symboles géométriques, témoignant de représentations codifiées d’identité ou de statut.

L’influence de la civilisation du Grand Khorasan

Tepe Chalow appartient au complexe archéologique de Bactriane-Margiane, un vaste réseau de cités et d’échanges qui s’étendait à travers l’Iran, le Turkménistan et jusqu’au nord de l’Afghanistan. Cette civilisation du Grand Khorasan a prospéré à la fin du IIIe millénaire av. J.-C., exploitant les vallées fluviales pour faire circuler matières premières, savoir-faire et objets finis.

Le commerce transrégional permettait l’acheminement de pierres précieuses, de chlorite sculptée et d’or, depuis les gisements afghans jusqu’aux plaines iraniennes. Ces routes préfigurent celles qui seront connues, bien plus tard, sous le nom de Routes de la Soie.

Une élite juvénile au cœur du système

L’adolescente inhumée dans la tombe 12 n’avait pas atteint l’âge adulte, mais les objets qui l’accompagnent témoignent d’un statut élevé. Le contexte laisse entrevoir une transmission héréditaire du pouvoir, confirmée par la répartition des tombes à Chalow selon des logiques familiales.

La concentration de pièces prestigieuses épingles ouvragées, bijoux en or, sceaux indique une différenciation sociale nette. Ces éléments ne servaient pas seulement à orner : ils incarnaient des fonctions, des privilèges ou des alliances.

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Vers une cartographie des échanges à partir des tombes

Les chercheurs poursuivront leurs travaux par des analyses de composition des métaux et des céramiques. Ces données permettront de reconstituer les provenances, les techniques de fabrication et les itinéraires commerciaux.

Les datations au radiocarbone, établies entre 2310 et 2130 avant notre ère pour les tombes voisines, confirment l’ancienneté du cimetière et sa place dans les grands réseaux protohistoriques.

L’étude isotopique des ossements, couplée à l’analyse des artefacts, permettra de mieux cerner les modes de vie, les mobilités humaines et la nature des flux économiques à l’échelle régionale.

À travers cette sépulture, c’est tout un pan de l’économie ancienne qui refait surface. La présence de bijoux en or, de sceaux commerciaux et d’objets raffinés prouve que l’Iran de l’âge du bronze était déjà inséré dans des circuits d’échange sophistiqués, bien structurés. Ce type de découverte rappelle que la valeur de l’or ne repose pas uniquement sur son éclat, mais aussi sur sa capacité historique à symboliser la richesse, l'autorité et la circulation des biens.

Dans un monde où les banques centrales redoublent d’achats d’or physique, il n’est pas anodin que les racines de ce réflexe économique soient si profondément ancrées dans l’histoire humaine.