Le CAC40 repasse sous les 7.900 points, pénalisé par Michelin et l’instabilité politique

En bref

• Le CAC 40 cède 0,85 % à l’ouverture, passant sous les 7.900 points.

• Michelin plonge de 10 % après un avertissement sur ses résultats.

• Publicis résiste malgré une baisse, soutenu par l’IA et des revenus en hausse.

• Les tensions Chine/États-Unis et les motions de censure contre le gouvernement Lecornu pèsent sur le marché.

• Ailleurs, Klepierre salue une note de JPMorgan ; Safran investit au Maroc ; Airbus accélère sa production.

• À Wall Street, les indices rebondissent fortement.

Chute de Michelin, tensions sino-américaines et instabilité gouvernementale alimentent le repli

Le CAC 40 ouvre en nette baisse ce 14 octobre 2025, glissant sous le seuil technique des 7.900 points, à 7.865 pts, en repli de 0,85 %. En cause, une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels qui affectent la confiance des investisseurs.

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Le déclencheur immédiat reste la dégringolade de Michelin, dont le titre chute de 10 % après un ajustement brutal de ses perspectives 2025. Ce repli du géant pneumatique survient avant la publication de ses résultats trimestriels prévue le 22 octobre. Les difficultés en Amérique du Nord, notamment sur les segments poids-lourds, agricoles et B2C, pèsent lourdement sur ses volumes, tandis que la faiblesse du dollar détériore ses prévisions de free cash flow. Le résultat opérationnel est désormais attendu entre 2,6 et 3 Mds€, contre plus de 3,4 Mds€ auparavant.

Incertitudes géopolitiques et politique intérieure française

Sur le plan international, la reprise des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis provoque une onde de choc sur les places financières. Bien qu’une rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping reste prévue en Corée du Sud fin octobre, de nouvelles surtaxes mutuelles alimentent la nervosité des marchés.

En France, l’ambiance reste tendue à quelques heures de la déclaration de politique générale du Premier ministre Sébastien Lecornu. Deux motions de censure, déposées par le Rassemblement national et La France insoumise, fragilisent davantage un exécutif déjà sous pression. Ce climat politique pesant freine tout rebond sur la place parisienne.

Valeurs en baisse : Safran, Airbus, Michelin

Outre Michelin, Safran recule légèrement à -0,90 %, malgré l’annonce d’un investissement stratégique au Maroc pour assembler le moteur LEAP-1A destiné à Airbus. Ce projet, opérationnel fin 2027, devrait renforcer la capacité de production mondiale et s’inscrit dans la transition énergétique du groupe.

Airbus cède 1 % malgré des signaux positifs sur ses chaînes de production. Le groupe prévoit de porter à 75 avions par mois le rythme de production de la famille A320neo d’ici 2027, avec l’ouverture d’une nouvelle ligne en Alabama et une expansion en Chine. Le rachat partiel de Spirit AeroSystems progresse également.

Publicis limite la casse, porté par l’IA

La performance de Publicis Groupe, en baisse de 1,5 %, masque une réalité plus favorable. Le chiffre d’affaires net du troisième trimestre s’élève à 3,53 Mds€, en progression organique de 5,7 %. L’intégration de solutions basées sur l’intelligence artificielle et la résilience des budgets marketing soutiennent les ambitions du groupe, qui relève à nouveau ses objectifs annuels.

Le groupe table désormais sur une croissance comprise entre +5 % et +5,5 % pour l’ensemble de l’année, anticipant un quatrième trimestre solide, malgré un effet de base élevé. La marge opérationnelle devrait également légèrement s’améliorer.

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Valeurs en hausse : Klepierre saluée par JP Morgan

À l’inverse de la tendance générale, Klepierre progresse de 2 %, profitant d’une double révision à la hausse par JP Morgan, qui relève sa recommandation à « surpondérer » et son objectif de 31 à 38 euros. La banque souligne la solidité du modèle de l’opérateur immobilier, épargné par les craintes sur la consommation.

Wall Street rebondit nettement

Outre-Atlantique, la séance précédente a été marquée par un net rebond : S&P 500 +1,56 %, Nasdaq +2,21 %, Dow Jones +1,29 %. Ces performances contrastent avec l’indécision européenne, malgré un calendrier macroéconomique dense.

Marchés des devises et matières premières

Le taux de change euro/dollar s’établit à 1,1595, tandis que le baril de Brent se négocie à 63,22 dollars. De son côté, l’once d’or poursuit sa progression et atteint 4.141 dollars, signal d’une demande croissante pour les actifs tangibles en période de turbulences géopolitiques.