L’EUR/USD dépasse 1,1650 avant la publication de l’indice PCE américain

En bref

• L’euro franchit les 1,1650 dollars lors de la session asiatique de vendredi

• Le dollar recule dans l’attente des chiffres clés de l’inflation PCE

• La Réserve fédérale reste divisée sur la trajectoire des taux

• Les marchés anticipent un possible abaissement de 25 points de base en octobre

• La BCE devrait maintenir ses taux inchangés jusqu’à fin 2025, selon Reuters

Une poussée technique soutenue par un dollar affaibli

L’euro regagne du terrain face au dollar américain, atteignant un pic proche de 1,1680 durant les échanges asiatiques de ce vendredi. Ce rebond intervient alors que les cambistes modèrent leurs positions avant la publication attendue de l’indice PCE américain, l’un des indicateurs d’inflation préférés de la Réserve fédérale.

La dynamique de l’EUR/USD semble portée par un repli généralisé du billet vert. À l’approche de données macroéconomiques cruciales, la prudence s’installe chez les opérateurs, qui ajustent leurs anticipations concernant la politique monétaire américaine.

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La Fed divisée sur la trajectoire des taux

Les messages envoyés par les responsables de la Réserve fédérale entretiennent une forme d’ambiguïté. Le président de la Fed de Kansas City, Jeffrey Schmid, a récemment déclaré qu’il n’était pas nécessaire de réduire les taux rapidement, plaidant pour une poursuite de la lutte contre l’inflation.

À l’inverse, Austan Goolsbee (Fed de Chicago) s’est montré réticent à de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire alors que l’inflation reste au-dessus des objectifs. Ces divergences alimentent une volatilité accrue sur le marché des devises.

Les marchés monétaires réévaluent désormais la probabilité d’une baisse de 25 points de base dès la réunion d’octobre. L’estimation est tombée à 87,7 %, contre un pic de 92 % en milieu de semaine.

L’indice PCE comme juge de paix

Le prochain rapport sur l’indice des dépenses de consommation personnelle (PCE) constituera un pivot pour la suite du calendrier monétaire américain. Si les données de ce vendredi devaient signaler un regain de tensions inflationnistes, les espoirs d’un assouplissement rapide s’éroderaient, renforçant le dollar et pesant mécaniquement sur le cours EUR/USD.

À l’inverse, un ralentissement net de la hausse des prix renforcerait les anticipations d’un pivot de la Fed, favorable à une reprise plus durable de la monnaie unique européenne.

Une BCE attendue en mode pause

En zone euro, le consensus parmi les économistes interrogés par Reuters penche désormais pour un statu quo prolongé de la Banque centrale européenne. La majorité des analystes prévoit que les taux directeurs resteront inchangés jusqu’à décembre 2025.

Cette stabilisation de la politique monétaire à Francfort pourrait soutenir l’euro, surtout si la Fed s’oriente dans une direction plus accommodante. Toutefois, certaines banques anticipent encore une ou deux baisses supplémentaires à partir de début 2026, si les conditions macroéconomiques l’exigent.

L’euro face au dollar : une paire toujours stratégique

La paire EUR/USD reste la plus échangée au monde, représentant près de 30 % des transactions forex globales. Cette prédominance découle de l’importance économique combinée de la zone euro et des États-Unis, mais aussi de la liquidité exceptionnelle du couple monétaire.

En 2022, les échanges quotidiens sur l’euro ont représenté 31 % de l’ensemble du marché des devises, avec un volume supérieur à 2 200 milliards de dollars par jour. D’autres paires liées à l’euro, comme EUR/JPY, EUR/GBP ou EUR/AUD, jouent également un rôle stratégique, mais sans atteindre la même profondeur de marché.

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Perspectives à court terme

L’évolution du cours EUR/USD reste suspendue aux données de l’inflation américaine, aux commentaires de la Fed et à la stabilité monétaire en zone euro. La fin de semaine pourrait être marquée par des mouvements brusques si le PCE devait surprendre les attentes. Le retour vers la zone des 1,17 serait envisageable dans un scénario favorable à l’euro.

En attendant, les investisseurs se montrent tactiques, dosant l’exposition au risque de change tout en guettant les premiers signaux d’un éventuel virage monétaire de part et d’autre de l’Atlantique.