L’argent dépasse 60 dollars l’once et inscrit un nouveau sommet historique

En bref

• L’argent franchit 60 $/oz, un sommet inédit porté par l’anticipation d’une baisse imminente des taux américains.
• Les tensions d’offre s’accentuent avec une production minière en recul d’environ 3 % cette année.
• Les analystes d’ING soulignent une performance annuelle supérieure à celle de l’or, soutenue par des usages industriels robustes.
• Le marché s’interroge sur un durcissement commercial américain après son inscription sur la liste des minerais critiques.
• Les prévisions 2026 envisagent une dynamique haussière durable, portée par la demande industrielle et un environnement macroéconomique plus accommodant.

Un marché propulsé par les anticipations de la Réserve fédérale

Les échanges de la séance américaine ont mis en évidence une dynamique exceptionnelle : le cours de l’argent a franchi les 60 $/oz, établissant un niveau jamais observé jusqu’ici. Cette accélération intervient alors que les opérateurs intègrent l’éventualité d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale, perçu comme imminent au vu des derniers signaux macroéconomiques.

La baisse attendue des taux réels constitue un facteur déterminant dans la réallocation des portefeuilles, favorisant les actifs sensibles à la détente financière. Les analystes d’ING soulignent que l’argent présente historiquement une sensibilité accrue aux phases d’assouplissement, ses usages industriels amplifiant l’effet des cycles monétaires expansifs.

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Des tensions d’offre qui alimentent une hausse déjà spectaculaire

Les données compilées par ING montrent une progression annuelle proche de 110 % pour l’argent, soit un rythme nettement supérieur à celui de l’or. La performance se nourrit d’un contexte d’offre restreinte : la production minière recule d’environ 3 % sur l’année, conséquence de teneurs en minerai plus faibles et d’un nombre limité de projets en développement.

Ce resserrement structurel nourrit la spéculation sur des déséquilibres durables, accentués par l’inscription récente de l’argent sur la liste américaine des ressources critiques. Cette décision a ravivé le débat sur une possible extension des barrières commerciales américaines, ajoutant une dimension géopolitique à la pression sur les cours.

Une dynamique portée par la demande industrielle

Dans les prévisions établies par les équipes matières premières d’ING, l’argent conserverait une trajectoire soutenue à l’horizon 2026. Les secteurs liés à l’électronique, au photovoltaïque ou encore aux technologies émergentes constituent des moteurs de demande robustes, susceptibles de maintenir un marché structurellement tendu.

Le scénario avancé repose sur une combinaison de facteurs : croissance limitée de l’offre, investissements industriels résilients et environnement monétaire plus souple. L’ensemble construit un cadre favorable à la poursuite de la progression du cours de l’argent, même en cas de ralentissement ponctuel du cycle économique.

Selon notre expert : L’argent pulvérise chaque résistance au moment précis où les marchés mondiaux redoutent un choc monétaire inédit.

Une perspective de marché orientée vers une tension durable

L’analyse proposée par ING met en avant une situation où stabilité macroéconomique et contraintes physiques convergent. La configuration actuelle renforce l’idée d’un marché où la demande structurelle domine la capacité de production, un élément central dans la perception des investisseurs.

La poursuite de cette trajectoire dépendra de la cadence des décisions monétaires américaines et de la capacité des producteurs à compenser l’érosion des gisements. Les prochains mois offriront une visibilité accrue sur cette équation, mais le seuil des 60 $/oz marque déjà un tournant notable dans la dynamique du marché de l’argent.