Le pétrole WTI recule sous 56,50 dollars entre dollar ferme, signaux chinois faibles et tensions géopolitiques

En bref

• Le WTI évolue autour de 56,30 dollars lors des échanges européens

• Le raffermissement du dollar pénalise les cours du pétrole

• Les indicateurs chinois ravivent les doutes sur la demande mondiale d’énergie

• La situation au Venezuela limite toutefois le potentiel de repli

Un marché pétrolier sous pression dès l’ouverture européenne

Le baril de WTI évolue en légère baisse autour de 56,30 dollars lors des premiers échanges européens de jeudi. Le mouvement s’inscrit dans un environnement dominé par le renforcement du dollar américain et par des données macroéconomiques chinoises jugées décevantes. Ces éléments combinés pèsent sur l’appétit des opérateurs pour les actifs libellés en devise américaine, dont le pétrole brut.

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Le rebond du billet vert intervient après plusieurs prises de parole de responsables de la Réserve fédérale. Ces déclarations, perçues comme prudentes, ont ravivé la demande pour le dollar et mécaniquement réduit l’attractivité des matières premières cotées en dollars.

La Fed entretient l’incertitude sur les taux

Les propos des banquiers centraux américains ont contribué à la nervosité observée sur le marché du brut. Christopher Waller, gouverneur de la Fed, a indiqué mercredi soutenir de nouvelles baisses de taux pour ramener la politique monétaire vers un niveau neutre. Son discours a toutefois été nuancé par un avertissement clair sur la persistance des tensions inflationnistes, écartant toute précipitation.

Dans le même temps, Raphael Bostic, président de la Fed d’Atlanta, a adopté une posture plus restrictive. Il a estimé que la dernière baisse de taux n’était pas nécessaire et n’anticipait aucune nouvelle réduction l’an prochain. Ces divergences alimentent l’incertitude monétaire et soutiennent temporairement le dollar, au détriment du pétrole.

Les chiffres chinois fragilisent les perspectives de demande

La dynamique du marché du pétrole reste également influencée par la situation économique chinoise. Les dernières statistiques publiées par le Bureau national des statistiques ont déçu les attentes. Les ventes au détail n’ont progressé que de 1,3 % sur un an en novembre, contre 2,9 % le mois précédent et un consensus identique. La production industrielle, en hausse de 4,8 %, s’est également inscrite en dessous des prévisions.

Ces chiffres ravivent les craintes autour de la demande mondiale d’énergie, la Chine occupant une place centrale dans les flux d’importation de brut. Les opérateurs intègrent désormais un scénario de consommation plus modérée à court terme.

Selon notre expert : La finance mondiale entre dans une phase instable où l’or attire de nouveau les capitaux prudents face aux risques macroéconomiques.

Le Venezuela comme facteur de soutien latent

Le repli du WTI demeure toutefois contenu par les tensions géopolitiques en Amérique latine. Washington a annoncé son intention de bloquer les navires pétroliers sanctionnés entrant ou sortant du Venezuela. En réaction, Caracas a ordonné à sa marine d’escorter les cargaisons d’hydrocarbures quittant ses ports.

Cette escalade, rapportée par le New York Times, ravive le risque de perturbations sur l’offre mondiale. Même limitée, cette menace contribue à stabiliser les prix et empêche pour l’instant une correction plus marquée du brut américain.