04/08 Le prix du baril WTI remonte à 66,90 $ après deux jours de repli.

En bref

• Le prix du baril WTI remonte à 66,90 $ après deux jours de repli.

• Les marchés anticipent deux baisses de taux de la Fed d’ici fin 2025.

• L’OPEP+ prévoit d’augmenter sa production de 547 000 barils/jour dès septembre.

• La Chine accélère sa conquête de l’Irak, visant 500 000 barils/jour d’ici 2030.

• La menace de sanctions secondaires américaines déstabilise les flux russes.

Tensions monétaires et rebond du WTI

La reprise du cours du WTI à l’ouverture des marchés européens, ce lundi, s'explique en grande partie par les dernières données décevantes sur l’emploi américain. Le baril de brut léger texan se négocie autour de 66,90 dollars, soutenu par l'espoir renouvelé d'une politique monétaire plus accommodante de la Réserve fédérale.

Les investisseurs ajustent rapidement leurs anticipations : les probabilités de deux baisses de taux d’ici la fin de l’année sont désormais intégrées à hauteur de 63 points de base, contre 34 avant la publication du rapport sur l’emploi. Le premier assouplissement est attendu dès septembre. Ce changement de cap affaiblit le dollar, ce qui rend le brut plus attractif pour les acheteurs internationaux.

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OPEP+ : une stratégie offensive à haut risque

Le regain de vigueur du WTI pourrait toutefois être de courte durée. L’OPEP+ vient d’annoncer une hausse de sa production de 547 000 barils par jour pour le mois de septembre. L’objectif est clair : regagner des parts de marché dans un contexte fragilisé par les sanctions visant le pétrole russe.

Cette décision pourrait exacerber les déséquilibres entre l’offre et la demande, notamment si les perspectives de croissance mondiale continuent de se détériorer. Elle intervient alors que les stocks mondiaux restent élevés, augmentant le risque d’une nouvelle pression baissière sur les prix dans les semaines à venir.

Pétrole russe : Washington durcit le ton

La pression géopolitique s’intensifie également. Le président américain Joe Biden envisage de frapper fort : 100 % de droits de douane sur les achats de brut russe. Cette initiative vise à contraindre Moscou à retirer ses troupes d’Ukraine avant le 8 août, date désormais hautement symbolique.

Les flux commerciaux s’en ressentent immédiatement. D’après les données de LSEG, au moins deux navires transportant du brut russe à destination de l’Inde auraient été détournés vers d’autres pays à la suite des nouvelles sanctions. Cette instabilité logistique ajoute une incertitude supplémentaire sur l’équilibre du marché.

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L’ascension silencieuse des compagnies chinoises en Irak

Pendant ce temps, la Chine continue d’avancer ses pions. Plusieurs entreprises chinoises de taille intermédiaire investissent massivement en Irak, deuxième producteur de l’OPEP, où les conditions contractuelles leur sont de plus en plus favorables.

Ces sociétés prévoient de doubler leur production locale à 500 000 barils par jour d’ici 2030, renforçant leur influence dans la région. Cette dynamique illustre une volonté stratégique de Pékin de sécuriser ses approvisionnements en diversifiant ses sources d’importation, tout en s’affranchissant partiellement du diktat des grands producteurs.

Un équilibre de marché de plus en plus instable

Le léger rebond des prix observé ce lundi ne masque pas les fragilités croissantes du marché pétrolier. Entre les incertitudes monétaires, les décisions stratégiques de l’OPEP+, la montée en puissance des producteurs chinois et la guerre d’influence américano-russe, le marché du pétrole évolue dans un environnement de plus en plus imprévisible.

La multiplication des facteurs exogènes rend toute prévision hasardeuse. Le seuil psychologique des 70 dollars pourrait à nouveau être testé, à la hausse comme à la baisse, au gré des annonces et des tensions à venir.