En bref
• L’EUR/USD touche un sommet hebdomadaire à 1,1610 $
• Le dollar chute après l’annonce de la trêve Iran-Israël
• La Fed envisage une baisse des taux dès juillet
• La BCE met en garde contre les risques pour la croissance en zone euro
• Le dollar affiche sa plus forte baisse face au dollar néo-zélandais
La trêve entre l’Iran et Israël redistribue les cartes
Dans un contexte tendu depuis plusieurs semaines, l'annonce par Donald Trump d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël a profondément modifié l’équilibre des devises. Le retour de l’appétit pour le risque a fragilisé les positions défensives, en particulier le dollar américain, dont l’attrait en tant que valeur refuge s’est effondré.
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L’euro en a largement profité, atteignant 1,1610 $ lors de la séance asiatique de mardi. Ce niveau constitue un plus haut hebdomadaire pour la paire EUR/USD, dans un climat où les investisseurs allègent leurs expositions sur le billet vert.
Le dollar américain sous pression
L’indice DXY, qui mesure la performance du dollar face à un panier de six grandes devises, a fortement chuté à 98,10, contre un pic à 99,42 la veille. Cette correction traduit l’effet immédiat de la désescalade militaire au Moyen-Orient, mais aussi les signaux économiques transmis par la Réserve fédérale.
Performances comparées du dollar
Devise | Évolution face au dollar |
---|---|
EUR | +0,31 % |
GBP | +0,35 % |
JPY | +0,55 % |
CAD | +0,11 % |
AUD | +0,61 % |
NZD | +0,66 % |
CHF | +0,01 % |
Le dollar néo-zélandais signe la plus forte performance face à la devise américaine, tandis que l’euro affiche également un net rebond.
Une Fed qui fléchit face au marché du travail
Les propos de Michelle Bowman, gouverneure de la Réserve fédérale, ont marqué un tournant dans la rhétorique de l’institution. Elle a suggéré qu’une baisse des taux pourrait être envisagée dès la réunion de juillet, soulignant que « les risques liés au marché de l’emploi méritent une attention accrue ».
Cette orientation plus souple de la Fed commence à modifier les anticipations des opérateurs. L’outil CME FedWatch indique une probabilité de 22,7 % de réduction des taux dès le mois prochain, contre 14,5 % vendredi dernier. Le changement de cap se précise.
La BCE se montre plus prudente encore
Du côté de la Banque centrale européenne, l’inquiétude est palpable. Christine Lagarde a exprimé sa réserve quant à la dynamique économique dans la zone euro, notamment en lien avec les politiques tarifaires initiées par Washington. Selon elle, les indicateurs conjoncturels pointent un ralentissement à court terme, tout en évoquant un risque « orienté à la baisse » pour la croissance.
Cette position prudente ne pousse pas à un resserrement monétaire rapide, et conforte l’idée d’un euro soutenu par une divergence monétaire temporaire entre la BCE et la Fed.
Une semaine charnière pour les devises
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour les cambistes. Entre apaisement géopolitique, attentes de la politique monétaire et lectures macroéconomiques en demi-teinte, les ajustements de portefeuilles pourraient s’intensifier. Le seuil de 1,1600 $ sur l’EUR/USD, à nouveau franchi, constitue un point d’observation clé pour les marchés.
Alors que les attentes d’assouplissement monétaire s’installent de part et d’autre de l’Atlantique, la prudence s’impose. Mais pour l’instant, l’euro reprend la main.