Ces sapins fabriquent de l’or : la découverte inattendue des scientifiques

En bref

• Des nanoparticules d’or ont été identifiées dans les aiguilles de sapins proches d’une mine finlandaise.

• Leur présence serait liée à l’action de bactéries spécifiques capables de précipiter l’or sous forme solide.

• Cette découverte ouvre des perspectives dans la dépollution des sols et des eaux chargées en métaux.

Une présence d’or biologique révélée au cœur des forêts finlandaises

Sur les terres glacées de Laponie, non loin de la mine d’or de Kittilä, des chercheurs ont mis en évidence un phénomène aussi discret que fascinant. À l’intérieur des aiguilles de certains épicéas communs, des nanoparticules d’or ont été détectées, suggérant un processus de formation intimement lié à l’activité microbienne présente dans les tissus végétaux.

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Une étude inédite entre géologie, biologie et chimie

Publiée le 28 août 2025 dans Environmental Microbiome, cette étude menée par l’Université d’Oulu en Finlande apporte un éclairage nouveau sur le mécanisme de "biominéralisation". Ce processus naturel voit des minéraux inorganiques, comme l’or, s’accumuler dans des structures vivantes, à des concentrations extrêmement faibles et invisibles à l’œil nu.

Les scientifiques ont analysé 138 échantillons prélevés sur 23 épicéas poussant à proximité d’un gisement aurifère. Des nanoparticules d’or, de l’ordre du millionième de millimètre, ont été identifiées dans les aiguilles de quatre arbres. Ces fragments d’or étaient systématiquement entourés de biofilms bactériens, signe d’une interaction biologique active.

Un rôle catalyseur des bactéries dans la précipitation de l’or

Le séquençage ADN des biofilms a révélé une surreprésentation de certains genres bactériens, dont Cutibacterium, Corynebacterium ou encore la souche P3OB-42. Ces micro-organismes pourraient être les véritables catalyseurs de la précipitation de l’or, en transformant sa forme ionique soluble, véhiculée par l’eau dans les sols, en particules solides retenues dans les aiguilles.

Dans les sols miniers, l’or est libéré sous forme ionique par oxydation. Porté par l’humidité et absorbé par les racines, il circule dans la sève avant d’atteindre les parties aériennes de l’arbre. À ce stade, les bactéries endophytes présentes dans les tissus pourraient favoriser la fixation de l’or en nanoparticules, piégeant ainsi cet élément rare à l’intérieur même de l’arbre.

Pas d’exploitation, mais des perspectives environnementales

Les quantités d’or en jeu restent infinitésimales, sans intérêt économique pour une exploitation industrielle. Toutefois, l’étude ouvre des pistes concrètes dans le domaine de la dépollution environnementale. Si les bactéries peuvent piéger l’or, elles pourraient aussi capturer d’autres métaux lourds.

La chercheuse Kaisa Lehosmaa et son équipe mènent actuellement des expérimentations sur des mousses aquatiques. L’objectif : exploiter le potentiel de biominéralisation pour assainir les eaux contaminées par l’exploitation minière ou industrielle. Une approche prometteuse, fondée sur des processus biologiques naturels, et qui pourrait à terme s’intégrer à des solutions de dépollution durable.

Un signal biologique pour les géologues… et pour les investisseurs ?

Au-delà des applications écologiques, ces résultats pourraient offrir un outil inédit pour la prospection aurifère. La présence de nanoparticules d’or dans certaines espèces végétales pourrait signaler une concentration anormale de ce métal dans le sous-sol environnant. Une méthode d’exploration discrète, non invasive, qui suscite déjà l’intérêt des géologues.

Même si cette découverte n’a pas d’impact direct sur la valorisation du marché, elle confirme que l’or est un actif dont la dynamique naturelle, chimique et biologique reste singulière. Elle rappelle également que les formes d’or existant dans la nature sont multiples, et que leur identification repose sur une connaissance fine des environnements géologiques et microbiologiques.

Selon notre expert : Les marchés s’affolent : le yuan, le pétrole, et le dollar bougent mais l’or reste le seul refuge tangible.

La nature ne ment jamais

La science confirme ce que les investisseurs savent depuis longtemps : l’or ne disparaît jamais vraiment. Qu’il dorme dans le noyau terrestre, circule dans les nappes phréatiques ou s’accumule au creux d’une aiguille de sapin, il conserve sa valeur intrinsèque et son mystère.

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