Le cours de l'argent propulsé vers les 42 $ après la baisse des taux de la Fed

En bref

• Le cours de l’argent atteint 41,90 $ lors de la séance asiatique de vendredi

• Première baisse des taux directeurs de la Fed depuis décembre, et d'autres sont attendues

• Demande industrielle forte, en particulier dans le photovoltaïque dominé par la Chine

• Hausse des achats de fonds ETF sur l’argent par l’Arabie Saoudite

• Le recul des tensions Russie–Ukraine pourrait limiter la hausse de l’argent

Rebond du cours de l’argent porté par la Fed

Le cours de l'argent (XAG/USD) s'est renforcé vendredi matin en Asie, atteignant un pic intraday à 41,90 $. Ce mouvement haussier est directement lié à la décision de la Réserve fédérale américaine d’abaisser son taux directeur, un tournant monétaire attendu mais lourd de conséquences.

C’est la première fois depuis décembre que la Fed assouplit sa politique, évoquant un affaiblissement notable du marché de l’emploi américain comme déclencheur. Pour Jerome Powell, les signaux de ralentissement justifient pleinement cette inflexion, après plusieurs mois d’attentisme provoqué par les tensions inflationnistes.

La réduction du taux directeur diminue mécaniquement le coût d'opportunité de détention des actifs non rémunérés, comme l’argent, ce qui renforce son attractivité sur les marchés.

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Une demande industrielle robuste

L'argent bénéficie également d’un soutien structurel venant de la demande industrielle mondiale, en particulier dans le secteur du photovoltaïque. Ce marché, dominé par la Chine, tire fortement sur les stocks disponibles, alimentant la progression des cours.

Par ailleurs, le fonds souverain saoudien a intensifié ses positions sur les ETF adossés à l’argent, signe d’un regain d’intérêt institutionnel pour ce métal largement utilisé dans les technologies vertes.

Les investisseurs misent également sur une faiblesse prolongée du dollar américain, ce qui tend à soutenir l’ensemble des matières premières libellées en USD, l’argent en tête.

Recul des tensions géopolitiques : un frein possible ?

En parallèle, le reflux des tensions entre la Russie et l’Ukraine pourrait freiner l’élan de l’argent, souvent perçu comme actif de protection. Lors d'une conférence conjointe avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, Donald Trump a reconnu sa surprise face à la complexité du conflit, tout en se disant optimiste sur l’évolution des discussions diplomatiques.

Un apaisement durable du front géopolitique serait de nature à modérer la prime de risque qui alimente en partie le prix de l’argent.

Vers un nouveau test des 43 $ ?

Alors que le niveau technique des 42 $ semble désormais à portée de main, les prochains jours seront décisifs. Une poursuite de l’assouplissement monétaire américain combinée à une demande industrielle soutenue pourrait ouvrir la voie à un franchissement des plus hauts de 14 ans atteints plus tôt dans le mois.

Mais si les marchés révisent leurs attentes sur les baisses de taux, ou si les tensions internationales se dissipent plus rapidement que prévu, un retour sous les 40 $ ne peut être exclu.

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L’argent face à un monde déconnecté des banques centrales

Dans un environnement économique où les banques centrales réévaluent leurs politiques sous la pression d’une inflation instable et d’un ralentissement mondial, l'argent s’affirme comme un réservoir de valeur alternatif.

Ce contexte nourrit une tendance plus large de débancarisation volontaire des investisseurs, qui cherchent à sécuriser leur patrimoine hors du système monétaire classique. L’achat d’argent physique, sous forme de lingots ou de pièces, connaît un regain d’intérêt, dans la lignée du succès durable de l’or comme instrument de conservation à long terme.