Le cours de l'argent tombe sous les 41,30 $ : la Fed et l’inflation brouillent les prévisions

En bref :

• Le cours de l'argent perd du terrain pour la troisième séance consécutive.

• Il chute à 41,30 $, dans un contexte d’attentes révisées sur les baisses de taux de la Fed.

• Powell évoque un marché du travail affaibli, mais l’inflation reste au-dessus de l’objectif.

• La BoE et la BoJ devraient maintenir leurs taux inchangés.

• La demande industrielle reste robuste, soutenant un certain plancher sur les prix.

L’inflation résiste, le marché ajuste ses anticipations

La correction engagée sur le cours de l'argent se poursuit, avec une nouvelle séance de repli enregistrée en Asie ce jeudi, où l’once s’échangeait autour de 41,30 $. La pression vendeuse s’accentue dans un contexte de révision des anticipations sur l’ampleur des baisses de taux aux États-Unis.

La Réserve fédérale a abaissé son taux directeur de 25 points de base lors de sa réunion du mercredi, tout en signalant un total de 75 points de baisse d'ici fin décembre. Ce niveau reste légèrement au-dessus des prévisions formulées en juin, mais l’orientation globale demeure prudente.

Les projections actualisées du FOMC tablent désormais sur une inflation annuelle de 3 % en moyenne, loin de la cible officielle de 2 %. Ce maintien des pressions inflationnistes réduit la marge de manœuvre de la Fed pour assouplir davantage sa politique monétaire.

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Powell entre inquiétudes sur l’emploi et vigilance sur les prix

Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu une dégradation progressive du marché du travail. Les signaux de faiblesse se multiplient, justifiant selon lui la décision d’enclencher cette baisse de taux, la première depuis décembre.

Néanmoins, les tensions sur les prix, exacerbées par des droits de douane encore en vigueur, limitent les marges d’assouplissement supplémentaires. Le compromis entre soutien à la croissance et lutte contre l’inflation reste instable.

La politique monétaire mondiale reste fragmentée

Alors que la Fed et la Banque du Canada ont opté pour une détente, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon devraient, quant à elles, maintenir leurs taux inchangés cette semaine. Cette divergence de trajectoire alimente l’incertitude sur les marchés, notamment ceux des matières premières industrielles, dont l'argent reste l’un des actifs les plus exposés.

Un soutien structurel persiste du côté de la demande

Malgré la pression baissière actuelle, plusieurs facteurs fondamentaux maintiennent une demande soutenue sur le marché de l’argent.

Les secteurs du photovoltaïque, de la mobilité électrique et de l’électronique avancée continuent d’exercer une traction significative sur les volumes physiques. À cela s’ajoute un déséquilibre de l’offre, aggravé par des contraintes d’extraction et de raffinage dans plusieurs régions productrices.

Selon des sources industrielles relayées par Reuters, les importations d’argent en Inde devraient progresser dans les mois à venir. Les niveaux de stock excédentaires de l’an passé auraient déjà été absorbés, tant par la demande industrielle que par l’investissement privé.

Selon notre expert : Le ralentissement mondial s'accélère : la conjoncture déstabilise les marchés et creuse l’écart entre matières premières et devises.

Une dynamique fragile, mais pas sans plancher

Si la perspective d’un assouplissement monétaire globalement moins agressif pèse sur le cours de l'argent, les fondamentaux industriels pourraient offrir un soutien dans la zone des 41 $.

Les prochaines publications macroéconomiques notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni seront scrutées pour affiner les anticipations des marchés sur les trajectoires de taux, et donc sur la valorisation des actifs non rémunérateurs comme l’argent.