Des archéologues découvrent un trésor de pièces d'argent caché depuis près de 400 ans.

En bref

• Trois pièces d’argent du XVIIe siècle retrouvées sous une ancienne maison détruite pendant la guerre de Trente Ans
• Découverte réalisée lors de travaux de fouille à Brandenburg an der Havel, sous la place Gotthardtkirchplatz
• Objets révélant les circuits commerciaux de l’Europe au début des années 1600
• Indices de la présence d’un artisan spécialisé dans le travail du cuivre
• Les pièces seront restaurées et exposées pour les 75 ans du musée archéologique en 2028

Une découverte archéologique au cœur d’une vieille ville allemande

À Brandenburg an der Havel, dans l’ancien quartier de Gotthardtkirchplatz, des fouilles préventives menées dans le cadre de l’agrandissement de la galerie Sonnensegel ont mis au jour un chaudron en cuivre contenant des pièces d’argent datant de la guerre de Trente Ans. Ce petit trésor, enfoui depuis près de quatre siècles, reposait dans les ruines d’une maison à colombages détruite au XVIIe siècle.

La trouvaille, réalisée par l’Office d’État du Brandebourg pour la préservation des monuments (BLDAM), apporte un nouvel éclairage sur l’histoire économique et artisanale de cette période troublée.

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Trois pièces, trois origines, une Europe monétaire en mouvement

Les archéologues ont identifié trois pièces d’argent dans et autour du récipient :

• un Dicken suisse frappé à Zoug en 1610, à l’effigie de saint Oswald,

• un demi-rijksdaalder néerlandais de 1618, référence monétaire du nord de l’Europe,

• une pièce frappée à Hambourg en 1634, portant le nom de l’empereur Ferdinand II.

Chacune témoigne de la vaste circulation des monnaies fiduciaires à travers l’Europe au début de l’époque moderne. Malgré leur nombre réduit, ces pièces illustrent un monde où la stabilité financière passait par la confiance dans le poids réel de l’argent, à une époque marquée par l’inflation et la dévaluation.

Contexte économique : entre guerre et crise monétaire

La période de mise en cache de ces pièces coïncide avec la crise du Kipper und Wipper, un effondrement monétaire provoqué par la frappe de pièces dégradées dans les États allemands. Dans ce contexte, de nombreux citoyens ont préféré conserver chez eux des monnaies plus fiables, à forte teneur en argent. Le chaudron retrouvé aurait ainsi constitué une forme de refuge patrimonial, à la fois discret et tangible.

Indices d’un artisanat métallurgique

Outre les pièces de monnaie, les archéologues ont mis au jour des fragments de tôle, des gouttes de soudure au plomb et des scories métalliques, laissant penser à la présence d’un artisan travaillant les alliages non ferreux. Ce type de matériel évoque une activité de réparation ou de fabrication au sein même du foyer.

Le chaudron retrouvé semble ainsi avoir appartenu à un orfèvre ou un métallurgiste, dont l’expertise s’inscrivait dans un tissu économique local articulé autour de l’église et des besoins domestiques.

Une colline au croisement du sacré et du quotidien

L’église Saint-Gothardt, construite sur une butte glaciaire, dominait un quartier à la fois résidentiel et artisanal. Les strates mises au jour révèlent une occupation continue depuis l’époque médiévale, voire préhistorique, avec des traces de sépultures slaves et des sols datant de la dernière période glaciaire.

La colline servait ainsi de point névralgique : lieu de culte, d’habitation et de commerce. Les petits ateliers familiaux s’organisaient autour de cette place, répondant à la demande locale et aux besoins des voyageurs.

Une future mise en valeur muséale

Le Musée archéologique de l’État prévoit de restaurer et d’exposer ces pièces à l’occasion de son 75e anniversaire en 2028. Une initiative qui permettra au public de redécouvrir un pan méconnu de l’histoire économique de l’Allemagne du Nord, à travers trois objets ayant traversé le temps et les frontières.

Selon notre expert : Dans un monde où les marchés vacillent, les trésors oubliés rappellent les valeurs refuges d’hier et d’aujourd’hui.

Trésors d’argent, mémoire d’une époque instable

Bien que modeste en volume, la découverte de ces trois pièces livre un récit complet d’échanges commerciaux, de pratiques de thésaurisation et de survie quotidienne dans un siècle marqué par la guerre, la spéculation et la perte de confiance dans la monnaie.

Ce trésor d’argent, par sa simplicité et sa diversité, rappelle que l’histoire économique se niche parfois dans les détails les plus discrets. Une leçon précieuse à l’heure où la confiance dans les devises contemporaines s’effrite à nouveau.

Or, argent et fiscalité : des repères dans un monde incertain

Dans un contexte de pressions inflationnistes, d’instabilité monétaire et de durcissement fiscal, les investissements tangibles reprennent de l’attrait auprès des épargnants.
L’argent physique, tout comme l’or d’investissement, offre une forme de sécurité non bancaire, non indexée sur les politiques des banques centrales. Les placements en métaux peuvent ainsi représenter une alternative durable face à la dilution monétaire, tout en s’inscrivant dans une logique de débancarisation ou de transmission patrimoniale optimisée.