Dette record : seuls deux pays sont désormais plus endettés que la France

En bref :

• 114 % du PIB : la dette publique française atteint un sommet historique.

• Seuls deux pays sont aujourd’hui plus endettés que la France : la Grèce et l’Italie.

• Contrairement à la France, ces deux pays ont réduit leur dette depuis 2021.

• L’Italie dégage même des excédents budgétaires, selon le FMI.

• Objectif français : 3 % de déficit… en 2029. L’Italie vise un excédent à cette date.

Une trajectoire française qui inquiète

L’économie française occupe la deuxième place dans la zone euro, juste derrière l’Allemagne. Pourtant, en matière de discipline budgétaire, elle figure parmi les plus mauvais élèves. Selon les dernières données publiées par l’Insee, la dette publique française a atteint 114 % du PIB au premier trimestre 2025. Un niveau inédit qui place la France sur le podium des pays les plus endettés de la zone euro, derrière la Grèce et l’Italie.

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En parallèle, le déficit public reste préoccupant : 5,8 % du PIB en 2024, un chiffre qui fait de la France le pays le plus déficitaire de la zone euro cette année-là. Le gouvernement vise un retour sous la barre des 3 % d’ici 2029. D’ici là, les projections prévoient un déficit de 5,4 % en 2025 puis de 4,6 % en 2026.

Endettement : l’Italie creuse l’écart… mais en sens inverse

Si la France continue d’accumuler de la dette, l’Italie et la Grèce ont pris le chemin inverse. Fin 2024, la dette italienne s’élevait à 135,3 % du PIB, contre 145,7 % trois ans plus tôt. Une dynamique similaire s’observe en Grèce, où le ratio est passé de 197 % à 153,6 % sur la même période.

L’écart ne se limite pas à la dette. L’Italie enregistre désormais des excédents sur son solde primaire, c’est-à-dire avant paiement des intérêts. Ses recettes fiscales dépassent ses dépenses courantes, ce qui contribue activement à la réduction de son endettement.

Le FMI félicite Rome, Paris reste à la traîne

Dans un rapport publié fin mai, le Fonds monétaire international salue les efforts budgétaires de l’Italie. Les recettes fiscales supérieures aux prévisions en 2024 ont permis de clôturer l’année avec un excédent public au quatrième trimestre, une première depuis 2019. Le FMI encourage désormais Rome à viser un excédent budgétaire de 3 % d’ici 2027.

En comparaison, la France se fixe comme objectif ce même chiffre, mais en déficit, pour… 2029. L’année 2025 devrait même se solder par un déficit à 5,6 %, confirmant la divergence profonde entre les trajectoires des deux puissances économiques européennes.

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Une situation qui pèse sur la crédibilité française

Alors que les marchés scrutent de près les comptes publics, le différentiel entre la France et ses voisins devient un signal d’alerte. Les investisseurs pourraient bientôt exiger une prime de risque plus élevée pour détenir des obligations françaises, ce qui alourdirait encore la charge de la dette.

La comparaison avec l’Italie, longtemps montrée du doigt pour ses déséquilibres budgétaires, illustre à quel point la gestion financière française semble à contre-courant. Dans un climat où les équilibres macroéconomiques deviennent centraux, la France devra impérativement convaincre, chiffres à l’appui.