13 millions de tonnes : ce gisement titanesque d'or, de cuivre et d'argent découvert dans les Andes

En bref

• Découverte estimée à 13 millions de tonnes de cuivre, 32 Moz d’or et 659 Moz d’argent.

• Localisation : entre la province de San Juan (Argentine) et l’Atacama (Chili).

• Portée géoéconomique majeure : vers un nouveau pôle stratégique pour les matières premières critiques.

• Objectif 2026 : publication du rapport technique précisant la stratégie d’exploitation.

• Attentes locales : emplois, infrastructures et redistribution des richesses minières.

Une réserve stratégique à la frontière de deux puissances minières

La chaîne des Andes vient de livrer un trésor géologique dont la portée dépasse largement les frontières sud-américaines. Dans la région de Vicuña, à cheval entre la province argentine de San Juan et la région chilienne d’Atacama, les sociétés Lundin Mining (Canada) et BHP (Australie) ont confirmé l’identification d’un gisement massif combinant cuivre, or et argent, à des concentrations exceptionnelles.

L’évaluation actuelle fait état de 13 millions de tonnes de cuivre, 32 millions d’onces d’or et 659 millions d’onces d’argent, ce qui en ferait la plus importante découverte minière en 30 ans. Le projet, co-dirigé par deux géants du secteur, pourrait repositionner l’Amérique latine comme axe central dans les flux mondiaux de ressources métalliques.

Selon notre expert : La découverte colossale aux confins de l’Amérique du Sud pourrait faire basculer le marché mondial de l’or en quelques mois à peine.

Une redéfinition des priorités géoéconomiques mondiales

Ce type de gisement à haute teneur n’apparaît que rarement sur la carte des ressources. Filo del Sol et Josemaría, les deux zones identifiées, placeraient la région de Vicuña parmi les dix plus grandes réserves mondiales de cuivre connues à ce jour. Si les estimations se confirment, ces sites pourraient également se hisser parmi les principaux producteurs d’or et d’argent à ciel ouvert à l’échelle internationale.

Un rapport technique exhaustif est attendu pour le premier trimestre 2026, avec des projections détaillées sur la rentabilité, les modalités d’extraction, ainsi que les enjeux environnementaux et sociaux. La compétition pour l’accès aux métaux critiques s’intensifie, et cette découverte repositionne l’axe andin comme levier stratégique dans les politiques de transition énergétique.

Origine tectonique et potentiel extractif

La formation de ce gisement résulte de phénomènes géologiques extrêmes. La collision des plaques continentales a généré la montée de magmas profondément chargés en minéraux, lesquels ont cristallisé au contact de la croûte terrestre, produisant des veines métalliques ultra-concentrées.

Ce processus confère aux métaux extraits une qualité géologique rare, souvent plus rentable à extraire et à purifier. Cette dynamique, couplée à l’augmentation continue de la demande industrielle, renforce l’attractivité du site pour les investisseurs et les grandes puissances minières.

Cuivre, or, argent : moteurs silencieux de l’économie mondiale

Ces trois métaux répondent à des besoins industriels distincts mais complémentaires. Le cuivre, pilier des infrastructures électriques et des technologies vertes, est au cœur des plans de décarbonation. L’argent, indispensable à l’électronique, au solaire et aux équipements médicaux, voit sa demande croître. Quant à l’or, il reste un vecteur de stockage technologique dans l’aérospatial et l’informatique avancée.

La pression haussière sur les prix est constante. La découverte de nouvelles réserves à forte teneur devient donc un enjeu stratégique pour maintenir un équilibre dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

A lire aussi : Si le cours de l’or franchit de nouveaux sommets cette année, ce n’est peut-être pas à cause des banques centrales… mais d’un gisement oublié dans les Andes.

Espoirs économiques locaux et vigilance sociale

Du côté des communautés andines, l’annonce alimente un mélange d’espoir et de prudence. L’ampleur du projet laisse présager une forte création d’emplois directs et indirects, ainsi qu’un afflux de capitaux étrangers. Plusieurs analystes estiment que cette manne pourrait contribuer à moderniser les infrastructures, notamment dans les secteurs éducatif, sanitaire et logistique.

Mais la méfiance reste palpable. Les populations locales appellent à une redistribution équitable des bénéfices, redoutant que les gains soient captés par les seuls intérêts corporatistes. La gestion des impacts environnementaux et la consultation communautaire s’annoncent comme des facteurs déterminants de la réussite à long terme du projet.