Inflation PCE : une hausse de 0,1 % relance les doutes sur les taux de la Fed, le dollar sous pression

En bref
• L’indice PCE cœur progresse de 0,1 % sur un mois, à 2,6 % sur un an
• L’inflation globale atteint 2,3 %, en hausse par rapport à avril
• La Fed reste prudente sur une éventuelle baisse des taux en juillet
• Le dollar fléchit malgré le ton ferme de Jerome Powell
• Les marchés anticipent désormais une baisse des taux en septembre

Une inflation modérée mais persistante

Les dernières données du Bureau of Economic Analysis confirment une évolution attendue mais surveillée de l’inflation américaine. L’indice des dépenses de consommation personnelle (PCE), hors alimentation et énergie, a progressé de 0,1 % en mai. Sur douze mois glissants, l’inflation cœur atteint 2,6 %, contre 2,5 % le mois précédent.

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Ce chiffre, bien qu’en ligne avec le consensus, réaffirme les tensions inflationnistes persistantes. L’indice général, quant à lui, grimpe à 2,3 % sur un an, contre 2,1 % en avril. Cette légère remontée maintient une pression constante sur la Réserve fédérale, alors que les investisseurs espéraient des signes de détente plus marqués.

La Fed temporise, les marchés réévaluent

Jerome Powell, président de la Fed, a clairement indiqué lors de son intervention devant le Congrès que l'institution ne souhaite pas précipiter une baisse des taux. Les effets des hausses tarifaires récentes doivent encore se répercuter sur l’économie, justifiant selon lui une attitude attentiste.

“Nous devons rester prudents”, a-t-il déclaré, écartant ainsi l’idée d’une baisse en juillet.

Ce message contraste avec les propos tenus quelques jours plus tôt par Christopher Waller et Michelle Bowman, favorables à un assouplissement rapide. Résultat : la probabilité d’une réduction des taux en juillet, évaluée à 18 % par le CME FedWatch Tool, chute au profit d’un scénario désormais centré sur septembre, avec 70 % de chances.

Un dollar fragilisé malgré les tensions monétaires

Sur le marché des changes, le dollar américain peine à profiter de la prudence affichée par la Fed. L’accalmie géopolitique au Moyen-Orient – notamment le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël – réduit la demande de valeurs refuges. L’euro s’envole, atteignant 1,1718, son niveau le plus élevé depuis près de quatre ans.

Les prévisions techniques suggèrent encore un potentiel de hausse pour l’EUR/USD. L’indice RSI sur 14 jours entre en zone de surachat, et les prochaines résistances se situent à 1,1800, puis 1,1850. À la baisse, les seuils de soutien immédiat sont identifiés à 1,1616, puis 1,1493 et 1,1385, selon l’analyste Dhwani Mehta.

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PCE, dépenses personnelles et implications futures

Selon TD Securities, les données sur la consommation témoignent d’un ralentissement. Les dépenses personnelles devraient reculer de 0,2 % sur le mois, après un premier trimestre marqué par des achats anticipés. Cette normalisation pourrait modérer les pressions sur les prix à moyen terme.

Les analystes estiment une variation mensuelle de +0,14 % pour le PCE cœur, dans la lignée d’avril.

Pour que la Fed opte pour une baisse des taux dès juillet, une surprise négative serait nécessaire dans les chiffres. À l’inverse, un rebond inattendu du PCE renforcerait les anticipations de maintien du statu quo. La publication de ce vendredi s’annonce donc décisive.

L’indice PCE reste l’outil privilégié de la Fed pour évaluer les tensions inflationnistes. En cette fin de semestre, chaque donnée devient stratégique. L’attentisme de Powell, conjugué à un marché du travail solide, repousse les espoirs de baisse rapide des taux. La réunion de septembre devient l’horizon le plus crédible pour un ajustement monétaire. Reste à savoir si les chiffres de juillet viendront rebattre les cartes.