L’or chute brutalement sous 3 950 $ : les signaux techniques virent au rouge vif

En bref

– Le cours de l’or enregistre une troisième séance consécutive de baisse.
– L’once recule sous les 3 950 dollars, un plus bas de trois semaines.
– L’amélioration du climat commercial entre les États-Unis et la Chine réduit la demande de valeur refuge.
– Les anticipations de baisse des taux de la Fed pèsent sur le dollar, sans enrayer la correction de l’or.
– Les investisseurs attendent la réunion de la Fed (FOMC) pour réajuster leur position sur le XAU/USD.
– Seuils techniques à surveiller : 3 945 $ (38,2 % Fibo), puis 3 800 $ (50 % Fibo).

Repli prolongé de l’once d’or sous pression technique

Le mouvement de correction se poursuit sur le cours de l’or (XAU/USD), qui recule pour une troisième séance d’affilée. Mardi matin, l’once a franchi à la baisse le seuil symbolique des 3 950 dollars, atteignant un creux de trois semaines en ouverture européenne. Cette dynamique s’inscrit dans un climat de détente sur les marchés, porté par des signaux favorables en provenance de Pékin et de Washington.

Le regain d’optimisme lié aux discussions commerciales entre les États-Unis et la Chine réduit l’attrait de l’or comme actif refuge. Ce phénomène, déjà amorcé lors de la séance précédente, a été renforcé par le franchissement technique du seuil psychologique des 4 000 dollars, déclenchant des ordres de vente supplémentaires sur les marchés.

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Le dollar affaibli ne suffit plus à soutenir l’or

Malgré deux jours consécutifs de baisse du dollar américain, en lien avec les anticipations de nouvelles baisses de taux par la Réserve fédérale, le XAU/USD peine à retrouver de la vigueur. Selon les données du CME Group, les marchés intègrent désormais deux réductions de 25 points de base d’ici la fin de l’année : la première attendue ce mercredi, la seconde en décembre.

Les chiffres d’inflation publiés vendredi aux États-Unis ont conforté cette hypothèse : l’indice CPI hors alimentation et énergie a progressé de 3 % sur un an, laissant à la Fed une marge de manœuvre pour assouplir sa politique monétaire.

Pourtant, ces perspectives accommodantes ne suffisent plus, à court terme, à soutenir le cours de l’or, dont la dynamique est dominée par l’ajustement technique initié après le rejet des 4 100 $.

Contexte géopolitique ambivalent

La géopolitique continue d’injecter une dose d’incertitude sur les marchés, sans pour autant inverser la tendance baissière de l’or. Le président américain a récemment fait allusion à la présence d’un sous-marin nucléaire américain au large des côtes russes, en réponse au test d’un missile nucléaire par Moscou.

Mais en parallèle, l’annonce d’un cadre de négociation commerciale validé par les équipes de Joe Biden et Xi Jinping laisse espérer un apaisement durable des tensions économiques entre les deux géants. Ce signal positif favorise les actifs risqués et pèse mécaniquement sur la demande d’or.

Analyse technique : vers une accélération sous les 3 945 $ ?

Sur le plan graphique, le passage sous les 4 000 $ a ouvert la voie à une consolidation plus profonde. Les indicateurs techniques en données journalières commencent à pencher franchement vers un biais baissier.

Les niveaux à surveiller sont désormais les 3 970 $, puis surtout la zone des 3 945 dollars, qui correspond au retracement de Fibonacci à 38,2 % de la hausse enregistrée entre juillet et octobre. Une cassure franche de ce support pourrait projeter les cours en direction des 3 900 $, puis des 3 810/3 800 $, où se trouve le retracement de 50 % et la moyenne mobile simple à 50 jours (actuellement autour de 3 775 $).

Hypothèse haussière : résistance autour des 4 050 $

Un rebond au-dessus des 4 020 $ pourrait être interprété comme une opportunité de vente à court terme, tant que la zone des 4 050/4 055 $ reste infranchie. Une reprise durable au-dessus de ce seuil ouvrirait la voie à un rachat de positions vendeuses, avec des cibles potentielles à 4 110 $, 4 160 $ et 4 200 $.

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L’or toujours en ligne de mire des investisseurs prudents

Même dans un climat de correction, l’or conserve son statut d’actif stratégique à long terme. Face aux incertitudes monétaires, à l’endettement record des États et aux tensions géopolitiques persistantes, les investisseurs institutionnels comme les particuliers continuent de renforcer leurs allocations vers des actifs tangibles.

Les achats physiques (lingots, pièces d’or type Napoléon ou Souverain), tout comme les ETF adossés à l’or physique, enregistrent des flux constants. En parallèle, certains épargnants optent pour une débancarisation partielle de leur capital, en transférant une partie de leur épargne vers des actifs non digitalisés, à l’abri des blocages bancaires.

À suivre :
Le point pivot reste la réunion de politique monétaire de la Fed (FOMC) cette semaine. Les investisseurs attendent la communication de Jerome Powell pour ajuster leurs positions sur le cours de l’or. Une baisse de taux confirmée pourrait provoquer un nouvel épisode de volatilité sur le marché aurifère.