La Fed prépare une baisse des taux, c'est officiel !

En bref

• Christopher Waller (Fed) veut une baisse des taux dès la prochaine réunion.

• Alberto Musalem (Fed) alerte sur les risques inflationnistes liés aux droits de douane.

• Megan Greene (BoE) observe un ralentissement de la désinflation au Royaume-Uni.

• Alan Taylor (BoE) évoque un atterrissage en douceur de l'économie britannique.

• Réactions de marché limitées, Dollar US stable autour de 98,30.

La Fed se prépare à un virage monétaire

Lors d’un entretien accordé à CNBC, Christopher Waller, gouverneur de la Réserve fédérale, a affirmé que la banque centrale devrait procéder à une réduction des taux directeurs lors de sa prochaine réunion. Son discours marque un pas clair vers un assouplissement de la politique monétaire américaine, malgré un environnement encore incertain.

Waller a indiqué qu'il n'était pas nécessaire d’engager une série systématique de baisses, préférant s’en remettre à l’évolution des données macroéconomiques. Il estime que, bien que des pics ponctuels d’inflation soient possibles, la trajectoire générale à six mois devrait ramener l’indice des prix proche de 2 %, objectif de long terme de la Fed.

Il a également réaffirmé son attachement à une Réserve fédérale indépendante, tout en précisant qu’il n’avait jamais été sollicité pour le poste de président.

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Waller reste prudent sur le rythme des baisses

Selon lui, la croissance économique devrait ralentir, sans pour autant entraîner de récession. Le rythme des éventuelles baisses de taux – à chaque réunion ou toutes les deux – dépendra de la dynamique des indicateurs à venir. « Nous pouvons toujours ajuster le tempo », a-t-il ajouté, laissant ouverte toute option.

Malgré la tonalité jugée conciliante, ces déclarations n’ont pas déclenché de réaction notable sur les marchés. Le Dollar Index est resté quasiment inchangé à 98,30, dans une zone neutre proche des 100.

Tarifs douaniers et inflation : Musalem alerte sur un risque latent

Plus tôt dans la journée, Alberto Musalem, président de la Fed de St. Louis, a exprimé ses craintes sur un autre front : les droits de douane. Selon lui, ces mesures commerciales pourraient alimenter une inflation persistante dans les trimestres à venir.

Il estime que si la croissance sous-performe, la stabilité des anticipations d’inflation pourrait atténuer ces pressions haussières. Musalem anticipe un retour vers les 2 % d’inflation dans le courant de l’année 2026, tout en notant que l’impact des tarifs devrait se dissiper d’ici deux à trois trimestres.

Malgré une croissance modérée attendue cette année, il table sur un maintien de l’emploi proche du plein-emploi. Le marché du travail devrait selon lui évoluer entre 30 000 et 80 000 créations nettes par mois pour maintenir cet équilibre.

Royaume-Uni : la BoE s’inquiète d’un essoufflement de la désinflation

Au Royaume-Uni, les débats sont tout aussi animés au sein de la Bank of England. Megan Greene, membre du comité de politique monétaire, a justifié son vote contre une baisse de taux en pointant la persistance des anticipations inflationnistes, notamment liées à la hausse prolongée des prix alimentaires.

Elle souligne que les ménages et les entreprises ont intégré cette hausse dans leurs attentes, un facteur susceptible de ralentir le processus de désinflation. Elle ajoute que le marché du travail reste solide, sans signal de rupture brutale pour le moment.

Le discours a été perçu comme faucon, renforçant la position prudente de la BoE. Dans la foulée, la paire GBP/USD a poursuivi sa hausse, gagnant 0,27 % pour atteindre 1,3430.

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Taylor entrevoit une issue positive mais fragile

Enfin, Alan Taylor, également membre de la BoE, a livré une vision nuancée devant la commission du Trésor britannique. Il estime que le pays approche enfin d’un atterrissage en douceur, mais reste vigilant face à un contexte encore fragile.

Sa principale préoccupation reste de ramener l’inflation de manière durable vers la cible des 2 %. Il a rappelé que le risque principal serait de maintenir une politique monétaire trop restrictive, trop longtemps, et ainsi freiner inutilement l’activité.

Taylor préconise donc une évaluation au cas par cas dans les mois à venir, jugeant l’équilibre à trouver particulièrement délicat à ce stade du cycle économique.

Une accalmie fragile sur les marchés

Les marchés financiers ont peu réagi à cette salve de déclarations pourtant riches en signaux stratégiques. Le Dollar américain reste en retrait, stable autour de 98,30, tandis que les acteurs continuent de scruter les prochaines publications macroéconomiques pour ajuster leurs anticipations.

Le contraste entre la prudence britannique et l’orientation plus souple de la Fed pourrait accentuer les mouvements sur le marché des devises dans les semaines à venir, en particulier si de nouvelles tensions inflationnistes refont surface.