Le dollar chute avant les révisions d’emploi US, les marchés misent sur une baisse plus forte des taux

En bref

• Le dollar recule fortement avant la révision des chiffres de l’emploi américain

• Le cours de l’or dépasse les 3 650 $ l’once, un record historique

• Les marchés intègrent une probabilité accrue de baisse de 50 points de base par la Réserve fédérale

• L’euro et le yen en profitent, portés aussi par les secousses politiques mondiales

Tensions sur le dollar avant des révisions clés

Les investisseurs tournent leur attention vers les révisions préliminaires des données de l’emploi aux États-Unis, attendues dans les prochaines heures. Ce recalibrage statistique, qui portera sur la période allant d’avril 2024 à mars 2025, pourrait révéler une nette détérioration du marché du travail.

Les premières estimations évoquent la suppression potentielle de 800 000 postes par rapport aux chiffres initialement communiqués. Une telle révision alimenterait les spéculations selon lesquelles la Réserve fédérale américaine a sous-estimé le ralentissement de l’emploi, ce qui justifierait une politique monétaire plus accommodante.

A lire aussi : Le cours de l’or a pulvérisé un nouveau record, porté par la dégringolade du dollar et les craintes d’un effondrement macroéconomique global.

La perspective d’un assouplissement accéléré par la Fed

Dans ce climat d’incertitude, les marchés monétaires ont d’ores et déjà intégré une baisse de 25 points de base pour la prochaine réunion de la Fed. Plus surprenant : la probabilité d’une réduction de 50 points s’est accrue, atteignant près de 12 % selon l’outil CME FedWatch.

Pour Kenneth Broux, directeur de la recherche taux et devises chez Société Générale, cette possibilité ne peut être écartée. Si les révisions sont substantielles, cela renforcerait l’argument en faveur d’une action plus marquée de la part de la banque centrale américaine.

Impact immédiat sur les devises

Face à un panier de monnaies majeures, le dollar américain a atteint un plancher à 97,25, son plus bas niveau depuis la fin juillet. Parallèlement, le yen s’est apprécié de 0,2 %, atteignant 147,21, tandis que la livre sterling grimpait à 1,3558 dollar. L’euro, de son côté, s’échangeait à 1,1752 dollar, soit son plus haut niveau depuis le 24 juillet.

La couronne norvégienne a également profité du contexte, gagnant 0,2 % face au dollar et à l’euro, portée par la victoire du Parti travailliste aux élections législatives.

L’or s’envole vers de nouveaux sommets

L’une des conséquences directes de cette nouvelle orientation des anticipations monétaires est la flambée du cours de l’or, qui a franchi un nouveau sommet à 3 659,10 $ l’once. Ce niveau inédit traduit la recherche accrue de valeurs refuges dans un environnement marqué par la faiblesse du billet vert et des perspectives de taux plus bas.

L’instabilité politique mondiale complique la lecture des marchés

Au-delà des données économiques, plusieurs événements politiques ont également influencé les mouvements sur les marchés des devises. La démission du Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, l’éviction de François Bayrou à la tête du gouvernement français, ainsi que la destitution soudaine du ministre des Finances indonésien, ont amplifié la volatilité.

Ces bouleversements alimentent l’incertitude, sans toutefois provoquer de remise en cause majeure sur la stabilité de l’euro. Pour Lee Hardman, analyste senior chez MUFG, la zone euro reste résiliente malgré ces turbulences.

Selon notre expert : Alors que la Fed prépare une baisse surprise de ses taux, le métal jaune devient plus que jamais le refuge absolu des investisseurs.

La BCE dans l’attente, l’inflation proche de la cible

L’échéance monétaire européenne de la semaine reste la réunion de la Banque centrale européenne prévue jeudi. Le consensus table sur un statu quo, même si les récentes données, marquées par une inflation proche de 2 % et un chômage historiquement bas, ont redessiné les perspectives de politique monétaire dans la zone euro.