Les cerveaux et les marchés boursiers se remettent d'un Krach de la même manière

En bref

• Une étude scientifique met en lumière les similitudes entre effondrement cérébral et financier.

• Plus un réseau (cerveau ou marché) est proche d’un point de rupture, plus sa chute est brutale et sa récupération lente.

• Les chercheurs ont analysé des électroencéphalogrammes et les données de 39 marchés boursiers autour du krach de 2008.

• Un indicateur statistique précis, le kurtosis, permet d’estimer la proximité d’un effondrement.

• Les résultats pourraient améliorer la résilience des systèmes économiques et des soins médicaux.

Une règle physique universelle appliquée à la finance

Les systèmes complexes comme le cerveau humain ou les marchés boursiers répondent aux mêmes lois physiques lorsqu’ils subissent un effondrement. C’est le constat d’une étude dirigée par l’Université du Michigan, qui établit un parallèle surprenant entre la perte de conscience sous anesthésie et les krachs financiers.

Ces deux événements obéissent à une dynamique commune : un effondrement soudain, suivi d’une reconstruction lente. Cette asymétrie est régie par une variable issue de la physique statistique : la proximité d’un système avec une transition abrupte.

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Cerveau, conscience et effondrement contrôlé

Le Dr UnCheol Lee et son équipe ont observé le comportement du cerveau de volontaires sains sous l’effet du propofol, un anesthésique puissant. Lors de la perte de conscience, certains cerveaux réagissaient plus vite que d’autres, sans lien avec la dose administrée.

Les analyses ont révélé que cette différence dépendait de la distance à la rupture du réseau neuronal : plus cette distance était faible, plus la désynchronisation était brutale. À l’inverse, la remontée vers un état de conscience stable prenait davantage de temps lorsque le seuil critique avait été franchi rapidement.

Des marchés financiers soumis aux mêmes lois

Pour étendre cette approche à l’économie, les chercheurs ont reconstitué des réseaux boursiers en s’appuyant sur les données de 39 places financières mondiales autour du krach de 2008. Le constat est identique : les marchés proches d’un seuil critique avant la crise ont chuté violemment et se sont redressés lentement.

Le kurtosis, un indicateur de forme statistique, a permis de prédire cette dynamique. Les marchés dont les signaux présentaient des "queues épaisses" signe d’une forte instabilité se sont révélés les plus vulnérables.

Anticiper la rupture pour mieux s’y préparer

Dans les deux cas étudiés médecine et finance la détection précoce de la proximité avec une synchronisation explosive offre une opportunité cruciale : non pas éviter l’effondrement, mais renforcer les systèmes en amont.

En anesthésie, cela permettrait d’ajuster finement le dosage pour certains patients. En finance, cela justifierait l’activation de garde-fous : réduction de l’effet de levier, ajustement de la liquidité, mise en place de coupe-circuits renforcés.

Le but ne serait pas de prédire les krachs, mais d’améliorer la résilience systémique dans les périodes d’incertitude accrue.

Quand l’économie s’inspire de la science du cerveau

L’étude établit une convergence claire entre les dynamiques cérébrales et économiques. Les deux types de réseaux partagent une même vulnérabilité : lorsqu’ils s’approchent d’une transition abrupte, ils basculent rapidement, mais peinent à retrouver leur équilibre.

Ce phénomène n’est pas seulement théorique. Il a été observé empiriquement à travers des mesures d’électroencéphalogramme (EEG) et l’analyse des indices boursiers. La publication dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences donne à ces résultats un cadre scientifique rigoureux.

Selon notre expert : Krachs boursiers, effondrements synchronisés… Pendant que les actifs chutent, le cours de l’or continue de grimper.

Nouvelles pistes de recherche pour modéliser la reprise

Trois directions s’ouvrent aux chercheurs :

1. Améliorer les modèles mathématiques qui relient la dynamique du kurtosis à la probabilité d’un effondrement.

2. Modifier les réseaux pour augmenter leur résilience, notamment en agissant sur les rétroactions internes.

3. Combiner les alertes : intégrer la distance au point de rupture avec le type de transition (abrupte ou progressive), afin de mieux prévoir les capacités de reprise.

Et pendant ce temps, l’or…

Alors que les marchés chutent à une vitesse fulgurante, l’or conserve son rôle de valeur refuge. Son cours, soutenu par l’incertitude monétaire et les risques systémiques, continue de progresser à contre-courant des actifs financiers.

Dans une ère marquée par les tensions géopolitiques et les bulles spéculatives, se tourner vers des investissements alternatifs comme l’or physique, l’argent, ou les solutions de débancarisation fiscale peut constituer une stratégie défensive efficace. Une manière de rester maître de ses actifs, loin des logiques de synchronisation explosive qui secouent les marchés financiers et les systèmes biologiques.