Fitch s'apprête-t-elle à punir la France en abaissant sa note après la chute de Bayrou ?

En bref

• L’agence Fitch publiera sa décision sur la note de la dette française le 12 septembre.

• Une motion de censure contre le gouvernement Bayrou pourrait entraîner un abandon de l’effort budgétaire.

• La dette publique, déjà sous tension, pourrait être dégradée de A- à A.

• Les marchés ont déjà anticipé cette éventualité dans les taux, mais l’instabilité politique pourrait aggraver la situation.

• L’alerte sur le surendettement s’intensifie, avec des conséquences potentielles sur la crédibilité de la France.

Fitch pourrait abaisser la note de la France en pleine tourmente politique

L’actualité politique en France pourrait s’inviter brutalement dans l’agenda des marchés financiers. Alors que la situation budgétaire nationale reste fragile, l’agence Fitch s’apprête à rendre son verdict sur la note souveraine de la France le 12 septembre. Une échéance redoutée, qui intervient quelques jours à peine après une possible chute du gouvernement de François Bayrou, menacé par une motion de censure imminente à l’Assemblée nationale.

La situation pourrait vite dégénérer en crise de confiance. L’éventuelle disparition du gouvernement Bayrou remettrait en cause les engagements de réduction du déficit et de la dette publique, notamment l’effort budgétaire de 44 milliards d’euros, déjà perçu comme insuffisant par les marchés.

A lire aussi : Le cours de l’or vient de frôler un nouveau seuil historique : les investisseurs fuient-ils les obligations françaises ?

Une dynamique budgétaire de plus en plus préoccupante

Le calendrier tombe mal. Depuis plusieurs mois, Fitch surveille la trajectoire financière de la France, déjà placée sous perspective négative en octobre 2024. La décision à venir pourrait entériner une dégradation de la note de A- à A, un cran de moins sur l’échelle de solidité de la dette souveraine.

Pour Christopher Dembik, économiste reconnu, la dégradation semble inévitable. Il évoque un cocktail préoccupant : une situation budgétaire dégradée, une dette qui pèse lourdement sur les finances publiques, et désormais une incertitude politique majeure. Selon lui, Fitch réagira à la fois à l’instabilité institutionnelle et au manque de visibilité sur les objectifs budgétaires.

La spirale du surendettement s’enclenche

Les taux ont déjà intégré une partie du choc

Contrairement à ce que l’on pourrait redouter, une réaction violente des marchés n’est pas attendue à court terme. L’évolution récente des taux d’intérêt sur les obligations françaises montre que les anticipations d’un abaissement de la note sont déjà largement intégrées. Depuis le mois d’août, une hausse significative des rendements a été observée.

Néanmoins, cette dynamique pourrait s’intensifier. La combinaison d’un vide politique, d’une discipline budgétaire remise en cause et de la perte de crédibilité auprès des agences de notation alimente une spirale dangereuse pour les finances publiques françaises. Une poursuite de la hausse des taux viendrait mécaniquement alourdir le coût du service de la dette, renforçant le déséquilibre déjà critique des comptes publics.

Selon notre expert : Le contexte financier mondial devient plus instable que jamais : la France risque une sanction qui pourrait tout précipiter.

Un signal pour les investisseurs… et pour Bruxelles

Une pression accrue sur les prochaines décisions économiques

La décision de Fitch ne se résume pas à un simple ajustement technique. Elle pourrait agir comme un signal d’alerte, non seulement pour les investisseurs internationaux, mais également pour les partenaires européens de la France. Bruxelles pourrait se montrer moins conciliante face à des engagements budgétaires fragilisés.

La séquence politique à venir pèsera donc lourd dans la capacité du pays à conserver la confiance des marchés. En cas de sanction de Fitch, d’autres agences pourraient suivre, aggravant l’isolement de la France sur la scène financière internationale.