Héritage : pourquoi les plus fortunés touchent bien plus de donations

En bref

• 62 % des ménages les plus aisés ont déjà reçu un héritage, contre 39 % pour l’ensemble des Français.

• Chez les plus riches, 43 % ont bénéficié d’une donation, soit 2,4 fois plus que la moyenne.

• Le patrimoine transmis est désormais à l’origine de 60 % de la richesse globale en France.

• Ces chiffres confirment la concentration du capital au sein des mêmes familles.

• Le débat politique se ravive autour d’une réforme de la fiscalité successorale.

Les récentes données publiées par l’Insee confirment une dynamique bien connue mais rarement quantifiée avec autant de netteté : les Français les plus fortunés bénéficient massivement de l’héritage et des donations. Un avantage transmis de génération en génération qui amplifie les écarts patrimoniaux et renforce le capital familial déjà constitué.

A lire aussi : Le cours de l’or vient de franchir un seuil historique, tandis que l’instabilité fiscale autour des successions alimente les inquiétudes.

Un patrimoine hérité toujours plus dominant

La concentration des richesses s’accélère. Selon une note du Conseil d’analyse économique citée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, la part de la fortune héritée dans le patrimoine global est passée de 35 % dans les années 1970 à 60 % aujourd’hui. Une mutation structurelle qui remet en cause l’idée d’une méritocratie fondée uniquement sur le travail ou l’épargne.

En France, les transmissions de patrimoine ne se répartissent pas équitablement. D’après l’étude « Portrait social » publiée par l’Insee le 18 novembre 2025, 62 % des ménages disposant d’un haut niveau de vie et d’un patrimoine conséquent ont déjà hérité au moins une fois, contre 39 % pour l’ensemble des ménages.

Des donations en forte hausse chez les plus aisés

L’écart est encore plus flagrant lorsqu’il s’agit de donations, c’est-à-dire de transmissions de patrimoine effectuées du vivant des donateurs. Près de 43 % des ménages riches ont reçu au moins une donation, soit 2,4 fois plus que la moyenne nationale (18 %). Une avance patrimoniale souvent donnée aux enfants pour faciliter l’acquisition d’un bien immobilier ou d’un capital financier.

Même parmi les plus de 60 ans, ces différences se maintiennent. 80 % des seniors les plus riches ont déjà hérité, contre 58 % dans l’ensemble de la population du même âge. Le facteur générationnel n’efface donc pas la disparité liée au niveau de richesse initial.

Selon notre expert : Quand les riches verrouillent la transmission, d’autres sécurisent leur avenir en convertissant leur épargne… en or physique.

Une inégalité structurelle difficile à corriger

Cette tendance à la concentration du patrimoine relance le débat sur la réforme des droits de succession. Mi-octobre, Yaël Braun-Pivet plaidait publiquement pour un réexamen de la fiscalité sur les « super-héritages », ces transmissions massives qui permettent à certaines familles de conserver leur pouvoir économique sur plusieurs générations.

Le sujet divise. Les défenseurs de cette réforme évoquent la justice sociale, tandis que ses opposants alertent sur le risque de fuite des capitaux ou d’atteinte au principe de liberté de disposer de son patrimoine.

Alternatives patrimoniales : protéger son épargne autrement

Dans ce contexte de concentration des transmissions, les investissements alternatifs séduisent un nombre croissant d’épargnants. L’achat de lingots d’or, pièces d’or ou d’argent physique reste l’une des rares stratégies permettant de protéger son capital hors du système bancaire, tout en bénéficiant d’une fiscalité stable et avantageuse. À l’heure où l’héritage structure l’inégalité, l’or conserve un rôle essentiel pour celles et ceux qui cherchent à transmettre autrement et sans dépendre des aléas fiscaux à venir.