Le cours de l'or retient son souffle sous les 4 150 $ : la Fed et les conflits mondiaux dictent la suite

En bref

• Les anticipations d’une baisse des taux de la Fed en décembre soutiennent l’or
• Le conflit russo-ukrainien et les tensions à Gaza renforcent la demande refuge
• Le dollar reste fort, ce qui limite la progression de l’or
• Les marchés attendent les chiffres économiques US (PPI, ventes au détail)
• Le seuil des 4 200 $ pourrait être visé à court terme en cas de confirmation haussière

Tensions internationales et Fed : l’or retrouve des acheteurs prudents

Mardi 25 novembre, le cours de l’or évoluait de manière stable sous les 4 150 $, marquant son plus haut niveau en une semaine et demie. L’attrait pour le métal refuge ne faiblit pas alors que les investisseurs révisent leurs positions, portés par une probabilité croissante de baisse de taux dès décembre par la Réserve fédérale américaine.

Les récents commentaires de John Williams (Fed de New York) et Christopher Waller (gouverneur Fed) ont alimenté ces anticipations : les marchés tablent désormais à 80 % sur une réduction de 25 points de base lors de la prochaine réunion monétaire, selon le FedWatch de CME Group. Une perspective qui bénéficie clairement à l’or, actif sans rendement.

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Le dollar freine l’envolée de l’or malgré le regain d’intérêt

Dans ce climat monétaire favorable à l’or, la vigueur persistante du dollar américain, proche de ses sommets de mai dernier, agit comme un frein à la progression de l’once. L’indice du billet vert reste ferme, soutenu par une dynamique haussière installée depuis plusieurs semaines, ce qui limite mécaniquement les gains du XAU/USD.

En parallèle, la tonalité globalement optimiste des marchés actions réduit l’urgence de se réfugier dans les actifs jugés plus sûrs. Ce double effet combiné freine les velléités haussières immédiates, malgré un contexte fondamental de plus en plus porteur.

Ukraine, Gaza, tensions multiples : le climat géopolitique s’assombrit

Les récents événements sur la scène internationale renforcent l’attrait pour l’or. Ce mardi, la Russie a intensifié ses frappes sur Kiev, visant notamment des bâtiments résidentiels et des infrastructures énergétiques. Ces attaques interviennent dans un contexte diplomatique délicat, alors que des discussions se sont récemment tenues en Suisse autour d’un plan de paix proposé par les États-Unis.

Ce projet, composé de 19 points, laisse à l’Ukraine une certaine liberté militaire, ce qui pourrait bloquer tout accord avec Moscou. Dans le même temps, la trêve entre Israël et Gaza est violée à répétition selon les autorités locales, avec près de 500 infractions recensées. Ce climat instable alimente la recherche de valeurs refuge.

Des seuils techniques à surveiller pour l’or

Sur le plan graphique, le XAU/USD a validé un support important constitué par une ligne de tendance haussière tracée depuis fin octobre et la moyenne mobile exponentielle 200 périodes (H4). Tant que ce socle reste préservé, la dynamique demeure constructive, avec un objectif à 4 200 $, voire 4 245 $, niveau correspondant au sommet mensuel.

À l’inverse, un repli sous les 4 130 $ pourrait ouvrir la voie à des achats tactiques. En cas de cassure plus profonde, les supports se situent à 4 100 $, puis 4 032 $, et enfin 4 000 $. Un enfoncement de ce dernier seuil réactiverait un biais baissier, avec des cibles à 3 968 $, 3 931 $, voire 3 886 $, point bas de fin octobre.

Les prochains indicateurs US sous surveillance

Les opérateurs attendent avec attention les données économiques américaines de mardi, notamment l’indice des prix à la production (PPI) et les ventes au détail – tous deux retardés. Ces publications devraient influencer la trajectoire du dollar et, par effet miroir, celle du cours de l’or à court terme.

En cas de données décevantes, les anticipations de baisse des taux pourraient se renforcer, donnant un nouvel élan au métal jaune.