Andrew Bailey (BoE) alerte sur l’affaiblissement du marché du travail et les risques liés à l’IA

En bref

• Le gouverneur de la Bank of England constate un affaiblissement du marché du travail.

• Les entreprises britanniques freinent leurs investissements face à l’incertitude économique.

• Bailey met aussi en garde contre les excès de valorisation liés à l’intelligence artificielle.

• La livre sterling recule face à plusieurs devises majeures.

Un signal clair d’essoufflement de l’emploi au Royaume-Uni

Lors d’une intervention à Washington, Andrew Bailey, gouverneur de la Bank of England (BoE), a confirmé que les dernières statistiques de l’emploi soutiennent son constat d’un marché du travail en phase de ralentissement. Les données publiées ce lundi confortent la banque centrale dans sa position prudente, alors que la croissance britannique montre des signes de fatigue après plusieurs trimestres de resserrement monétaire.

Pour Bailey, cette évolution traduit une modération bienvenue des tensions salariales, susceptible d’alléger la pression sur l’inflation. Cependant, il a souligné que cette détente s’accompagne d’une incertitude croissante dans les décisions d’investissement des entreprises.

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Les entreprises britanniques freinent leurs projets d’investissement

Selon le gouverneur, de nombreuses sociétés britanniques reportent leurs projets face à la visibilité limitée sur les perspectives économiques et la politique monétaire. Ce climat d’attente pourrait ralentir la reprise déjà fragile du Royaume-Uni.

Andrew Bailey a également noté que les effets des nouveaux droits de douane observés sur certaines importations n’ont pas encore eu d’influence notable sur les prix à la consommation, un constat qui invite la BoE à maintenir une position d’observation avant toute décision sur les taux.

L’intelligence artificielle, nouvelle zone de vigilance pour la BoE

Lors de son intervention, Bailey a évoqué la flambée des marchés actions, alimentée par la spéculation autour de l’intelligence artificielle. Il a estimé que les valorisations liées à ce secteur semblaient « étirées », tout en précisant qu’il ne fallait pas considérer ces niveaux comme « fondamentalement erronés ».

Le gouverneur a appelé à une analyse prudente des risques associés à cette euphorie boursière, estimant que l’IA pourrait devenir une source potentielle d’instabilité financière si les anticipations des investisseurs s’avéraient déconnectées de la réalité économique.

La livre sterling en retrait face aux grandes devises

Sur le marché des changes, la livre sterling a enregistré une baisse modérée face à l’euro (-0,43 %) et au franc suisse (-0,50 %), mais s’est légèrement appréciée contre le dollar australien (+0,31 %). Cette tendance reflète la perception d’un ralentissement économique britannique, contrastant avec la solidité observée aux États-Unis.

Les opérateurs de marché semblent désormais anticiper que la Bank of England pourrait assouplir sa politique monétaire avant la Réserve fédérale américaine, dans un contexte de contraction du marché du travail et d’essoufflement des prix.

Selon notre expert : L’incertitude sur les marchés britanniques renforce la ruée vers l’or physique, déjà propulsé par les tensions monétaires mondiales.

Une BoE en quête d’équilibre

Entre la baisse des tensions inflationnistes, le ralentissement de l’emploi et les signaux d’attente des entreprises, la BoE se trouve face à un dilemme : maintenir des taux élevés pour ancrer la désinflation ou agir plus tôt pour éviter un coup de frein trop brutal à l’économie.

Les prochains mois seront décisifs pour la banque centrale britannique, dont les décisions influenceront non seulement la livre sterling, mais aussi la dynamique des marchés européens.