Des archéologues découvrent un ancien trésor contenant des centaines de pièces d'or et d'argent

En bref

• Un trésor celte vieux de plus de 2 000 ans a été mis au jour en Bohême occidentale.

• Il contient des centaines de pièces d’or et d’argent, ainsi que des lingots, bijoux et objets rituels.

• Le site, tenu secret, pourrait avoir servi de marché saisonnier dans une région sans traces de ville permanente.

• Certaines monnaies proviennent d’ateliers jusqu’alors inconnus, révélant un réseau économique local plus dense qu’estimé.

• Les fouilles doivent se faire entre deux récoltes agricoles, sous menace constante de destruction par l’érosion ou le labour.

Découverte exceptionnelle d’un trésor d’or et d’argent celtique en Tchéquie

Un trésor antique exhumé dans les terres labourées

Au cœur d’une région rurale de Bohême occidentale, à proximité de Plzeň, des archéologues tchèques ont mis au jour un trésor inestimable composé de pièces d’or et d’argent celtiques, datant de plus de deux millénaires. Ces objets, enfouis dans un champ agricole, pourraient bien être les témoins d’un marché saisonnier celte, aujourd’hui disparu.

Depuis cinq ans, des campagnes de fouilles méthodiques sont menées dans cette parcelle cultivée. Elles ont permis de récupérer non seulement des pièces de monnaie aux symboles stylisés, mais aussi des lingots d’or et d’argent, des fibules, bracelets, pendentifs, et même une figurine de cheval miniature. Le chantier est dirigé par Pavel Kodera, conservateur du musée de Mariánská Týnice, qui s’attache à comprendre l’usage social, économique et rituel de ces artefacts.

A lire aussi : Le cours de l’or frôle des sommets historiques : mais jusqu’où ira-t-il dans ce contexte d’instabilité mondiale ?

Un site sans ville, mais riche en échanges

Contrairement à de nombreux sites archéologiques, celui-ci ne présente aucune trace d’habitat permanent : pas de fondations, ni de fosses de stockage. Les artefacts sont répartis en grappes éparses, renforçant l’hypothèse d’un lieu de rassemblement temporaire, fréquenté par des fermiers, artisans ou marchands de passage.

Selon David Daněček, membre de l’Académie tchèque des sciences, il pourrait s’agir d’un point de convergence périodique, où les transactions et les interactions sociales étaient aussi denses qu’éphémères. La dispersion des pièces suggère qu’une partie aurait été perdue au fil des activités commerciales plutôt que volontairement dissimulée.

Des monnaies locales issues d’ateliers inconnus

Les numismates ont été particulièrement frappés par l’origine des pièces découvertes. Beaucoup proviennent de frappes jamais répertoriées jusqu’ici, ce qui laisse penser que de nombreux centres de production monétaire celtiques en Bohême ont échappé à l’attention des chercheurs.

Daniel Stráník, archéologue au musée du nord de Plzeň, souligne que ces nouvelles pièces prouvent que certaines communautés de la région fabriquaient leur propre monnaie, de façon indépendante. Leur iconographie mêle influences grecques (comme les statères d’or) et créativité locale, traduisant un mélange culturel dense dans les circuits d’échange.

Un réseau celte dense à l’échelle européenne

Le contexte historique de cette découverte renvoie à la période La Tène, une civilisation celte qui s’est développée autour du Ve siècle av. J.-C. Les Celtes occupaient alors un vaste territoire allant de la France actuelle jusqu’aux Balkans et à l’Anatolie. Le site tchèque s’inscrit dans une dynamique commerciale pan-européenne, portée par le contrôle de ressources minières, la circulation d’objets de prestige et les alliances interrégionales.

Dans ce contexte, la monnaie n’était pas qu’un outil d’échange. Elle servait également d’offrande rituelle dans des sanctuaires ou des rivières, comme l’attestent d’autres dépôts retrouvés ailleurs en Europe.

Une course contre les machines agricoles

Les archéologues doivent composer avec des délais très serrés : les fouilles ne peuvent s’effectuer que durant les intervalles entre deux cycles agricoles. Chaque saison devient une course contre le temps, car le labour profond et l’érosion menacent l’intégrité des vestiges.

Jan Mařík, spécialiste du patrimoine tchèque, rappelle les dangers liés aux détections sauvages, qui détruisent irrémédiablement le contexte archéologique. Le projet de fouilles vise donc avant tout à sauvegarder les objets mobiles, avant qu’ils ne soient dispersés ou revendus sur le marché noir.

Selon notre expert : Quand l’or antique refait surface, l’or d’investissement attire plus que jamais les épargnants en quête de protection.

Pourquoi ces découvertes renforcent l’intérêt pour les investissements alternatifs

Ce type de trouvaille historique rappelle combien l’or et l’argent ont conservé leur rôle central dans l’histoire des échanges et de la valeur. Aujourd’hui encore, ces métaux restent des instruments privilégiés de protection patrimoniale. Face à l’inflation, aux risques bancaires et à la perte de pouvoir d’achat des monnaies fiduciaires, les lingots, les pièces d’or, ou les objets anciens de valeur retrouvent leur pertinence dans les stratégies d’épargne.