« Gardez du cash à la maison » : la Banque centrale européenne alerte les Français

En bref

• La Banque centrale européenne alerte sur l’importance de disposer de liquidités physiques à domicile.

• L’étude évoque les crises majeures (Covid-19, guerre en Ukraine, panne géante en Espagne) comme déclencheurs d’une demande accrue de cash.

• Les États européens comme les Pays-Bas, la Finlande ou l’Autriche suggèrent de garder 70 à 100 € par personne à portée immédiate.

• Objectif : assurer 72 heures d’autonomie financière en cas de défaillance des systèmes électroniques.

• Le cash est vu comme un filet de sécurité systémique, essentiel à la résilience économique face aux imprévus.

Alors que les transactions dématérialisées dominent, la Banque centrale européenne (BCE) relance un message clair : ne pas négliger l’argent liquide en cas de choc économique ou de défaillance technologique. Une étude publiée le 24 septembre 2025 par deux de ses économistes rappelle que le cash, bien que marginalisé, reste un vecteur de stabilité en période de turbulence.

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Un besoin de sécurité immédiate

Des pays comme les Pays-Bas, l’Autriche ou la Finlande recommandent explicitement à leur population de conserver 70 à 100 euros par personne à domicile, de quoi subvenir aux besoins essentiels pendant 72 heures. Une mesure simple mais jugée indispensable en cas de crise majeure : guerre, panne numérique ou panique bancaire.

Les auteurs de l’étude, Francesca Faella et Alejandro Zamora-Pérez, constatent que dans les épisodes récents de stress pandémie, conflit armé ou crash des systèmes de paiement – le réflexe de stockage de billets s’est amplifié. La proximité du danger influe directement sur la demande en cash.

La pandémie et la guerre ont ravivé le réflexe de retrait

Début 2020, l’apparition du Covid-19 avait provoqué une explosion des retraits, avec plus de 140 milliards d’euros supplémentaires en circulation dans la zone euro. Ce paradoxe une montée de la détention alors que les paiements sans contact se généralisaient démontre que les citoyens perçoivent le cash comme une assurance de survie économique.

Même phénomène en 2022 : les pays frontaliers de la Russie, comme l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie ou la Finlande, ont vu les retraits grimper. La BCE note que plus un pays est proche d’une source de tension géopolitique, plus ses habitants réagissent en retirant de l’argent liquide. Une logique de précaution que l’institution monétaire juge rationnelle.

Le précédent espagnol : quand tout s’arrête

Le 28 avril 2025, une panne géante a paralysé le réseau de paiement numérique espagnol. Sans terminal, sans application, sans virement possible, les citoyens n’ont eu d’autre choix que de se tourner vers le cash. Là où les distributeurs fonctionnaient encore, les files d’attente se sont multipliées, et les retraits ont atteint des pics inédits une fois le système rétabli.

La BCE y voit un signal fort : la population anticipe des défaillances, et réagit en reconstituant une réserve personnelle de billets.

Une résilience monétaire à renforcer

Le message de fond de la BCE ne s’arrête pas au comportement des ménages. L’étude appelle les banques centrales et privées à mieux préparer leur logistique de distribution physique. Certaines pistes sont à l’étude, comme en Finlande, où l’on envisage des distributeurs conçus pour rester opérationnels même en cas de panne numérique totale.

L’institution insiste : la monnaie physique ne se limite pas à sa valeur faciale ou à l’usage quotidien. Elle est aussi un outil stratégique, garant de la résilience du système monétaire.

Selon notre expert : L’or ne tombe jamais en panne. Dans un monde où le cash devient rare, certains actifs physiques restent... irrécupérables.

Le cash, un actif d’urgence… au même titre que l’or ?

La montée des incertitudes macroéconomiques, couplée à la multiplication des pannes informatiques bancaires, pousse une frange croissante de la population à s’émanciper partiellement du système bancaire traditionnel. Cette tendance à la débancarisation, qui consiste à limiter sa dépendance aux établissements financiers, s’accompagne souvent d’un rééquilibrage des avoirs vers des actifs tangibles, plus résilients face aux chocs systémiques.

Parmi ces placements alternatifs, les lingots d’or et les pièces d’investissement s’imposent comme des solutions plébiscitées par les épargnants en quête de sécurité patrimoniale. Ces actifs, non exposés aux défaillances électroniques et décorrélés des risques de contrepartie bancaire, constituent une forme de réserve de valeur autonome. Leur caractère universel et liquide leur confère une utilité stratégique, notamment dans les périodes de tensions géopolitiques ou de forte instabilité monétaire.