"Il est très lourd" : le Ballon d'Or est-il vraiment en or massif ?

En bref »

• Le Ballon d’Or n’est pas en or massif, mais en laiton doré et rempli de ciment.

• Il est conçu par la Maison Mellerio, joaillier français fondé en 1613.

• Sa fabrication dure plus de 100 heures, mobilisant plusieurs artisans.

• L’or pur est écarté pour des raisons de poids, coût et malléabilité.

• Un trophée en or massif coûterait plusieurs centaines de milliers d’euros.

Une illusion dorée autour du trophée le plus convoité du football

À quelques jours de la cérémonie annuelle qui sacre le meilleur joueur du monde, une question persiste : le Ballon d’Or est-il réellement en or ? La réponse, bien que décevante pour certains, éclaire la réalité technique et symbolique de ce trophée mythique.

A lire aussi : Alors que le cours de l’or approche des 3 700 $, un autre trophée doré fait débat… est-il aussi précieux qu’il y paraît ?

Un cœur de ciment, une surface dorée

Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, le Ballon d’Or n’est pas fabriqué en or massif. Le trophée est constitué de deux hémisphères en laiton gravé, assemblées puis remplies de ciment. Cette structure interne garantit la solidité de l’objet tout en évitant un poids excessif.

Une fois cette base créée, le trophée passe entre les mains de plusieurs artisans spécialisés : soudeur, ciseleur, polisseur, graveur. Chaque étape vise à perfectionner le rendu esthétique avant l’application finale d’une fine couche d’or, conférant au trophée son éclat caractéristique.

Un savoir-faire français séculaire

La fabrication du Ballon d’Or est confiée à la Maison Mellerio, installée à Paris. Fondé en 1613, ce joaillier est l’un des plus anciens ateliers d’orfèvrerie d’Europe. Chaque année, ses artisans consacrent plus de 100 heures de travail à la réalisation du trophée, dont la production démarre environ six mois avant la cérémonie officielle.

Le socle du Ballon d’Or, quant à lui, repose sur un lit de cristaux de pyrite, choisis pour leur apparence métallique proche de l’or, renforçant ainsi l’illusion de richesse.

Un choix technique et symbolique

Le recours au laiton recouvert d’or, plutôt qu’à l’or pur, répond à plusieurs contraintes techniques. L’or 24 carats, trop tendre, ne permettrait pas de maintenir une structure stable à long terme. De plus, le poids d’un trophée en or massif serait incompatible avec son maniement lors de la remise du prix.

D’un point de vue économique, un tel objet atteindrait un coût exorbitant. Un lingot d’or d’un kilo est aujourd’hui estimé à 100 000 €. Pour réaliser une sphère de 12 kg en or pur, la valeur serait multipliée d’un facteur dix par rapport au prix actuel du Ballon d’Or. Ce choix de conception permet donc de préserver l’apparence luxueuse du trophée sans recourir à un métal aussi coûteux.

Selon notre expert : L’or grimpe face à l’incertitude économique, mais celui du Ballon d’or est-il authentique ou pure illusion ?

Valeur symbolique contre valeur réelle

Si le Ballon d’Or ne possède pas la valeur marchande d’un lingot, sa dimension symbolique dépasse toute estimation matérielle. Ce trophée représente l’excellence individuelle dans un sport collectif mondialement suivi. Sa rareté un seul exemplaire remis par an et son histoire forgent une légitimité largement supérieure à son seul poids en or.