Offres d’emploi US en chute libre à 7,18 M : la Fed doit baisser les taux

En bref

• Les offres d’emploi JOLTS tombent à 7,18 millions en juillet contre 7,4 millions attendus

• La baisse renforce les probabilités d’une réduction de taux par la Fed en septembre

• Le marché de l’emploi montre des signes de ralentissement depuis le pic de 2022

• L’indice EUR/USD reste sous pression face à ces incertitudes

Une publication surveillée de près par les marchés

Les dernières données du Bureau of Labor Statistics (BLS) confirment une dynamique de ralentissement sur le marché du travail américain. En juillet, le nombre d’offres d’emploi JOLTS s’est contracté à 7,18 millions, un chiffre inférieur aux 7,4 millions anticipés par le consensus. Cette nouvelle statistique, publiée à quelques jours du très attendu rapport sur les Nonfarm Payrolls d’août, est interprétée comme un signal de refroidissement de l’économie.

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La Fed face à un arbitrage plus complexe

Ces chiffres interviennent dans un contexte où la Réserve fédérale est confrontée à des arbitrages délicats. Lors du symposium de Jackson Hole le 22 août, Jerome Powell a souligné que les risques baissiers pour l’emploi s’intensifiaient. Il a notamment attribué la décélération de la croissance de la population active à une immigration plus contrainte. De son côté, Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, a déclaré qu’attendre « une certitude parfaite » avant d’agir risquait de nuire davantage au marché du travail.

Selon l’outil CME FedWatch, les marchés anticipent désormais avec près de 92 % de probabilité une réduction de 25 points de base du taux directeur dès la réunion de septembre.

Des chiffres en ligne avec une tendance plus large

La contraction de juillet s’inscrit dans une trajectoire descendante amorcée depuis mars 2022, période où les JOLTS culminaient à 12 millions. Début 2025, le volume d’offres avoisinait encore les 7,7 millions, mais a ensuite reculé, atteignant 7,2 millions en mars, puis progressant légèrement avant de retomber sous 7,5 millions en juin.

Le marché surveille de près ces mouvements, car ils reflètent directement l’évolution du rapport de force entre l’offre et la demande de travail, ce qui influence à son tour les salaires et les pressions inflationnistes.

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Une réaction prudente du dollar et de l’EUR/USD

En termes de change, la réaction immédiate du dollar américain (USD) pourrait rester mesurée tant qu’aucune surprise majeure ne survient. Un chiffre inférieur à 7 millions pourrait cependant accentuer la pression baissière sur le billet vert. À l’inverse, une donnée plus robuste que prévu n’aurait sans doute qu’un effet limité sur la performance du USD, les anticipations de baisse des taux étant déjà largement intégrées.

Sur la paire EUR/USD, l’analyste Eren Sengezer note une zone pivot autour de 1,1670, appuyée par les moyennes mobiles 20 et 50 jours. Un repli technique sous ce niveau pourrait exposer l’euro à un support situé entre 1,1510 et 1,1500, voire plus bas à 1,1425, selon les niveaux de retracement de Fibonacci. En cas de rebond, des résistances se dessinent à 1,1720, 1,1800, puis 1,1900.

Le marché de l’emploi comme boussole monétaire

Le recul des offres d’emploi JOLTS alimente donc un climat de prudence. Les investisseurs scrutent chaque donnée relative à l’emploi pour anticiper la stratégie de la Fed, dans un contexte où la stabilité des prix reste un objectif prioritaire, mais où la protection de l’emploi devient un facteur tout aussi sensible.

Avec un Nonfarm Payrolls décevant en juillet (+73 000 contre 110 000 attendus) et des révisions à la baisse pour mai et juin (-125 000 et -133 000), les signaux convergent : le marché du travail américain perd de son élan.