Un gisement colossale de cuivre et d'or découvert près du Triangle d'or du Canada, à seulement 18 mètres sous la surface

En bref

• Un gisement cuivre-or découvert à seulement 18 mètres sous la surface en Colombie-Britannique

• Les teneurs affichées : 1,24 g/t d’or et 0,38 % de cuivre sur 40 mètres de carotte

• L’action d’Amarc Resources a plus que doublé en deux jours

• Le site est stratégiquement situé à proximité de la Golden Triangle

• Le projet est financé par Freeport-McMoRan à hauteur de 110 millions de dollars

• Le gisement AuRORA pourrait s’étendre bien au-delà de la zone forée

• L’intérêt géologique et logistique transforme JOY en cible stratégique pour les majors minières

Un forage mené par Amarc Resources dans le cadre de son projet JOY, au nord de la Golden Triangle canadienne, a mis au jour une minéralisation cuivre-or significative à seulement 18 mètres de profondeur. La carotte issue du trou JP24057 affiche 1,24 g/t d’or et 0,38 % de cuivre sur 40 mètres, marquant un tournant pour la société et déclenchant une flambée de plus de 100 % de son cours boursier en deux séances.

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Un secteur longtemps sous-estimé

Située sur le flanc nord de l’arc volcanique de Toodoggone, la zone explorée reste peu sondée malgré sa proximité avec la réputée Golden Triangle. Les hivers rigoureux, les sols détrempés et les anciens glaciers limitaient autrefois les campagnes de forage. L’évolution du climat et l’amélioration des infrastructures logistiques (ligne électrique à 80 km, route goudronnée) ont récemment changé la donne.

Des indices géologiques prometteurs

Les nouveaux relevés géophysiques ont révélé des signatures de chargeabilité atteignant 20 mV/V, typiques des halos de sulfures disséminés. Cette anomalie baptisée AuRORA, longue de 1,4 km, n’avait encore jamais été forée avant 2024. Sept trous espacés de 100 mètres tracent désormais un corridor minéralisé de 550 mètres de large. La minéralisation, débutant dans des tufs volcaniques, se prolonge jusqu’à 250 mètres de profondeur dans du quartz-monzonite, laissant entrevoir un potentiel volumique considérable.

Un contexte de marché favorable au cuivre

La demande mondiale en cuivre devrait doubler d’ici 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie. Véhicules électriques, data centers et infrastructures énergétiques réclament toujours plus de ce métal conducteur. Le tout dans un contexte où les teneurs des grandes mines à ciel ouvert chutent progressivement.

L’intérêt pour des gisements peu profonds et facilement exploitables dans des régions stables est donc au plus haut. Le soutien de Freeport-McMoRan, qui peut acquérir 70 % du projet en y injectant 110 millions de dollars, atteste de cette attractivité.

Une teneur aurifère qui améliore les marges

Chaque tonne issue de la zone AuRORA contient plus d’un gramme d’or, ce qui permettrait de réduire fortement les coûts nets de production du cuivre grâce au traitement conjoint des deux métaux. Cette configuration économique est particulièrement recherchée dans l’industrie.

Les carottes analysées révèlent des veines de quartz-magnétite avec de la chalcopyrite, ponctuées de bornite et de traces d’argent. Deux phases distinctes de minéralisation ont été identifiées : l’une riche en magnétite, l’autre dominée par la pyrite, témoignant d’un système hydrothermal robuste.

Vers une exploitation à moyen terme

Des ingénieurs étudient déjà la faisabilité d’un premier puits de 50 millions de tonnes à 0,6 % de cuivre équivalent. Ce volume pourrait générer des flux de trésorerie positifs en moins de trois ans, selon les coûts régionaux de traitement. La présence d’une fine couche oxydée en surface ouvre même la voie à un circuit de lixiviation en tas, pour valoriser rapidement cuivre et or avant la construction d’une usine de flottation.

Selon notre expert : Si la ruée vers le cuivre commence au Canada, celle vers l’or physique en France pourrait devenir vitale.

Un projet intégré dans le tissu local

La zone JOY recoupe les territoires de trois communautés autochtones : Takla, Kwadacha et Tsay Keh Dene. Amarc a mis en place des accords initiaux pour la formation aux engins lourds et le suivi environnemental. Le drainage des forages est en cours de révision pour préserver les zones de frai du saumon, et des tests de lixiviation acide seront poursuivis jusqu’en 2025.

La Colombie-Britannique impose désormais des plans de résilience climatique aux nouveaux projets miniers : stabilité des barrages, accès en cas d’incendie, gestion des extrêmes climatiques. Des paramètres que l’équipe de JOY a déjà intégrés à ses plans.

Un potentiel régional bien plus vaste

La découverte d’AuRORA ne représente qu’une étape d’un programme régional plus large. Sept autres anomalies de chargeabilité ont été repérées sur la concession. Parmi elles, le gisement Pine, situé 3 km plus au sud, s’étend déjà sur plus de 4 km. L’ensemble du corridor JOY affiche 9 km d’anomalies cuivre-or, toutes accessibles par hélicoptère depuis le futur site de traitement.

La zone suit une direction sud qui mène directement vers les routes logistiques de la Golden Triangle, jusqu’au port en eaux profondes de Stewart. Une mutualisation des infrastructures pourrait significativement abaisser les coûts de transport pour les sites satellites à venir.

Une pépite à ciel (presque) ouvert

Des gisements de type porphyrique aussi peu profonds sont rares dans les zones minières matures. JOY pourrait bien changer la donne. Si les forages de 2025 confirment l’extension latérale et verticale du gisement, AuRORA pourrait devenir l’un des districts cuivre-or les plus prometteurs de l’Ouest canadien.

Avec ses caractéristiques géologiques solides, son accessibilité, et l’appui d’un géant du secteur, le projet d’Amarc Resources entre dans une nouvelle phase. Les mois à venir seront déterminants pour mesurer l’ampleur réelle de cette découverte stratégique.